Commerce

Saint Valentin, une aubaine pour les commerçants

C’est connu, la Saint Valentin est une bonne occasion pour raviver la flamme entre deux personnes qui s’aiment. Pour les commerçants, c’est une belle occasion pour augmenter le chiffre d’affaires en cette période creuse suivant les fêtes de fin d’année. Les commerçants de Bujumbura profitent-ils vraiment de cette fièvre acheteuse de la journée dédiée aux amoureux ? Burundi Eco a fait le tour de certains commerces de la capitale

Il est d’usage que les amoureux s’offrent des cadeaux à la Saint Valentin. Cela fait l’affaire des commerçants qui profitent de cette occasion pour vendre plus que d’habitude. Ninette Bashirahishize, vendeuse chez MOBACO Cosmetics sis à la galerie La Perle le confirme.

MOBACO Cosmetics, une solde de 25% pour la Saint Valentin

Cette fête est une occasion en or pour vendre. Nous avons vraiment fait de bonnes affaires l’année passée et nous espérons que ça sera la même chose pour cette année. En fait, durant les 2 ou 3 jours précédant le 14 février, les clients viennent nombreux pour acheter. L’année dernière, les ventes ont presque doublé pendant cette période. C’est surtout les messieurs qui viennent pour chercher un cadeau à offrir aux dames. Comme nous vendons les produits de beauté, nous nous préparons en conséquence. Pour cette année, nous offrons une solde de 25% sur la gamme des produits Maybelline. Nous donnons une trousse à celui qui prend beaucoup de produits de cette gamme. En plus, nous emballons gratuitement les cadeaux pour ceux qui le veulent. Tout cela pour satisfaire notre clientèle, indique Mme Bashirahishize. Mais en réalité, toutes ces mesures sont prises pour augmenter les ventes. Cela fait l’affaire de notre maison. Les produits que nous vendons sont importés d’Europe et nous les achetons en Euros. Or cette devise est de plus en plus chère. Cela a un impact négatif sur notre chiffre d’affaires. Nous pensons que les gains ne seront pas aussi significatifs. La Saint Valentin reste quand même une bonne occasion pour améliorer les ventes.

Dieudonné Harerimana, fleuriste : « Je fais un prix pour celui qui achète une certaine quantité. Il y a même des fleurs non taillées pour ceux qui voudraient personnaliser leur bouquet »

Alimentation Chez Katikati : Les ventes se portent bien

Oui, nous vendons plus quand Saint Valentin approche, a indiqué un vendeur de  l’alimentation Chez Katikati qui a requis l’anonymat. Il répondait à la question de savoir si les ventes sont bonnes durant les quelques jours précédant cette fête. Les vins et les spiritueux, les produits de beauté, les souliers, les parfums et les chocolats sont parmi les articles qui s’écoulent facilement ces derniers jours.  Les ventes se portent bien, mais on ne peut pas exagérer non plus. On sent que la crise économique est passée par là. Les gens ont tendance à prioriser les dépenses. En plus, le 14 février c’est   au milieu du mois. Par conséquent le pouvoir d’achat est sérieusement entamé à cette période.  Mais celui qui peut se le permettre dépense quand même pour faire plaisir à son âme-sœur. Et nous en profitons ici. Saint Valentin est bon pour les affaires.

Buvette Chez Ntemba: On voit les choses en grand

Chez Ntemba est un bar branché de Kanyosha. La clientèle est nombreuse. Le reporter de Burundi Eco y a débarqué ce mercredi à 19h30. La musique était au top. Des clients entraient, d’autres sortaient. Certains sont vêtus en rouge et noir, couleurs de la Saint Valentin. Même les domestiques ont épargné pour venir faire la fête. Ils ne sont pas si nombreux que l’année passée. D’habitude les ventes journalières tournent autour de 900 mille Francs Burundais (FBu) les week end. L’année passée, on a récolté 3 millions dans la seule soirée du 14 février. A cause des problèmes de sécurité, on ne peut plus faire des karaokés à Kanyosha. On ne sait pas encore si les recettes seront aussi bonnes que l’année passée.  C’est encore tôt. Mais on a quand même invité des Disc Joker (DJ) connus comme Anga, PMP et Fire Man,  indique un Billy Irampaye, serveur Chez Ntemba.

Lambert Niyonkuru alias Smith Nigger (de son  nom de scène) est un musicien. Il vient de temps en temps donner un coup de main au bar. Il  n’y a plus d’argent  et les gens s’amusent moins. Il est déjà difficile de joindre les deux bouts du mois. Mais quand même les amoureux profitent de cette occasion pour se témoigner leur amour. On compte bien en profiter, annonce Smith Nigger, un gros verre de Primus à la main.

Dieudonné le fleuriste se frotte les mains

Dieudonné Harerimana est un fleuriste installé tout près de la micro     finance SOLECS. De belles roses fraichement cueillies garnissent sa table. Il est fin prêt pour la Saint Valentin. Le reporter de Burunndi Eco y est arrivé à 10 h. Les clients ne se bousculent pas encore, mais il sait déjà que ce sera une bonne journée pour lui.  Ses fleurs sont  largement moins chères par rapport à celles vendus sur la chaussée Prince Louis Rwagasore, devant l’ancienne Athènes Primaire. Là, le bouquet se négocie à au moins 15 mille FBu pièce. Chez Dieudonné, une fleur coûte seulement 3 mille FBu. Un bouquet va jusqu’à 10 mille. Je fais un prix pour celui qui achète  une certaine quantité. Il y a même des fleurs non taillées pour ceux qui voudraient personnaliser leur bouquet, annonce M. Harerimana, enthousiaste. Il pense pouvoir tout écouler dans l’après-midi. Il n’aimerait pas travailler toute la journée. Lui aussi veut aller fêter la Saint Valentin. Il espère gagner le double de sa mise. Il reste optimiste.

Elle n’a pas hésité à dépenser 60 mille FBu pour faire plaisir à son mari

MM. est  un homme marié. Cette année, il n’achète rien à sa femme. «Pour nous, c’est à chacun son tour», nous-t-il fait savoir avant d’ajouter que l’année passée c’est lui qui ai offert un cadeau à sa chère épouse. Cette année c’est son tour. Il  est venu au boulot chiquement habiller d’une belle chemise  blanche à poires bleues et d’un pantalon rouge cerise. Sa femme les lui a spécialement offerts pour la Saint Valentin. Elle n’a pas hésité à dépenser 60 mille FBu pour faire plaisir à son mari. Après le boulot, ils passeront sûrement des moments de tendresse ensemble.

Malgré les difficultés économiques que traverse le pays, les amoureux se permettent quelques emplettes pour faire plaisir à leurs moitiés. Les commerçants s’en frottent les mains. Une vraie aubaine qui se présente après la période de vaches-maigres qui suit les fêtes de fin d’année où les gens sont enclins à dépenser sans compter. Bonne fête aux amoureux !

A propos de l'auteur

Parfait Nzeyimana.

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