Editorial

Une spéculation qui ne dit pas son nom !

La pénurie du carburant est monnaie courante. Chaque année, le pays connait des perturbations dans l’approvisionnement en carburant. Cela se manifeste à travers les longues files d’attente devant les stations-services. Certainement, la pénurie de l’or noir affecte directement les conditions de vie des populations. Le transport en commun est paralysé en ville comme dans les provinces.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Dans la capitale économique, les conséquences se traduisent souvent par de longues files indiennes au niveau des arrêts-bus et la hausse généralisée des prix des produits de première nécessité. A l’intérieur du pays, les coûts du ticket de transport augmentent exponentiellement, car les spéculateurs s’invitent dans la partie. A Muyinga un litre d’essence frôle les 5000 FBu sur le marché noir.

En septembre dernier, une station-service appartenant à un dignitaire a écopé d’une amende de 3 millions de FBu après la découverte d’une cache de carburant dans des bidons. La direction de cette station s’en lave les mains. Elle a décliné toute responsabilité dans cette louche affaire. Les auteurs ont agi de leur propre gré, précise le communiqué. Ils ont dissimilé plus de 1000 l d’essence dans des bidons pour une revente ultérieure sur le marché noir. Dans un procès de flagrance, trois employés de ladite station dont un gérant, un pompiste et un veilleur, le ministère public a requis une peine de 5 ans de prison ferme avec un seul chef d’accusation en l’occurrence la paralysie de l’économie nationale.

Actuellement, le Nord et le Centre du pays enregistrent une pénurie de carburant sans précèdent. Les spéculateurs s’invitent dans la partie. Le secteur des transports semble plus exposé aux chocs de la carence du carburant. Au Centre du pays, la presse locale rapporte des cas de chauffeurs qui ont déjà jeté l’éponge. Ils ont remis les véhicules à leurs propriétaires faute de carburant.

En 2016, le pays a connu une paralysie totale suite au manque de carburant. La plupart des stations-services du pays étaient à sec impactant ainsi les activités économiques et le coût de la vie. Le spectre d’une pénurie de carburant plane toujours dans un contexte où le pays fait face à une pénurie chronique de devises. Le prix du billet vert s’envole sur le marché alors que le pays dépense chaque année plus de 150 millions USD pour importer le carburant. Il importe de signaler que le parc automobile du pays croit exponentiellement. Parallèlement, la consommation du carburant augmente. En 2020, les moteurs des engins roulants ont consommé plus de 30 millions de litres d’essence et 49 millions de litres de gasoil.

Cependant, une lueur d’espoir se profile à l’horizon du moins sur le court terme. A en croire les propos de l’ambassadeur du Nigeria au Burundi, des pourparlers seraient en cours et sont presqu’à la fin pour que le Nigeria offre des dons de pétrole au Burundi, a laissé entendre Elijah C. Onyeagba, ambassadeur plénipotentiaire de la République Fédérale du Nigéria sans fournir plus de détails sur les quantités de carburant. C’était à l’occasion de la célébration du 61ème anniversaire de l’indépendance du Nigeria.

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Benjamin Kuriyo.

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Une opportunité d’affaires

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  • Journal n° 604

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