Environnement

Vers la maîtrise de la déforestation et de ses effets pervers

Un projet de reboisement national dénommé «Ewe Burundi Urambaye» demeurera bientôt ses activités. L’objectif est de maîtriser le phénomène de déforestation qui est devenu inquiétant et les effets pervers qui en découlent

Les infrastructures construites le long du ravin qui sépare les quartiers Mukoni et Muyinga au chef-lieu de la province Muyinga sont menacées d’effondrement

Inquiet de l’avancée de la déforestation sous l’effet de « la croissance démographique démesurée, des défrichements abusifs et les pratiques inappropriées de gestion des terres, un nouveau projet de reboisement national dénommé « Ewe Burundi urambaye » sera bientôt opérationnel, indique Commissaire de police Alain Guillaume Bunyoni, ministre de la Sécurité Publique et de Gestion des Risques de Catastrophes lors de la présentation des réalisations du troisième trimestre de ce ministère. L’objectif est de planter des arbres pour réduire les catastrophes liées à la déforestation

Les montagnes dénudées

Les forêts naturelles qui couvraient 30 à 50% du territoire Burundais se sont rétrécies à telle enseigne qu’il n’en reste actuellement qu’environ 6,6%. A titre illustratif, Bunyoni s’inquiète du fait que les montagnes qui surplombent la ville de Bujumbura ont subi l’agression des activités anthropiques. Auparavant, on‘ observait que les bananeraies, les arbres fruitiers, les palmiers d’huile…Actuellement, on n’en voit plus. Les montagnes sont dénudées. Raison pour laquelle il y a  des inondations qui menacent les infrastructures dans la ville de Bujumbura.

Les catastrophes ont un impact sur le PIB

Par conséquent, le pays en général  fait face à la réduction du couvert végétal, à la perte de la biodiversité et à l’érosion des terres arables. Il est aussi exposé aux éboulements de terrains provoquant la dégradation des voies de circulation et des pertes en vies humaines ainsi que d’autres catastrophes naturelles. D’après les études menées, 90% des catastrophes observées au Burundi résultent des facteurs liés à la dégradation de l’environnement et au changement climatique. Ces catastrophes entrainent des pertes économiques qui ont un impact sur le PIB du pays. L’exemple le plus parlant est celui de la catastrophe de Gatunguru qui est survenue dans la nuit du 9 au 10 février 2014  qui a entrainé des dommages dont le coût total est estimé à 6,9 milliards de FBu.

Les infrastructures menacées d’effondrement à Muyinga

De plus, lors de la célébration de la journée internationale de la réduction des risques de catastrophes en date du 19 octobre 2018 à Muyinga, on a constaté que l’état du ravin qui sépare les quartiers Mukoni et Muyinga est alarmant. Il n’y a pas à cet endroit d’arbres fixateurs pour freiner la pression des eaux de pluies. Les maisons construites le long de ce ravin sont donc menacées par les éboulements et les glissements de terrain. Les habitants de cette localité font savoir que trois maisons se sont déjà effondrées. D’autres sont dans le viseur de ces catastrophes. Les propriétaires de ces maisons ont déjà vidé les lieux. La population demande une intervention urgente pour limiter les dégâts.

Ces formes de catastrophes s’observent aussi sur les collines Kabingo et Kagombe de la commune Mwakiro, les collines Muyange et Muruta de la commune Gashoho, les collines Bihogo et Kinama de la commune Gasorwe et la colline Murama de la commune Giteranyi. Selon Antoine Ntemako, président de la plateforme nationale pour la réduction des risques de catastrophes, la RN 6 au niveau du chef-lieu de la province Muyinga peut aussi être affectée par l’effondrement si rien n’est fait dans l’immédiat. Si un véhicule passe par là, on entend des vibrations. Si on ne met pas en place des actions de prévention d’urgence, cette route sera endommagée et les pertes économiques dues à cette catastrophe seront colossales, martèle Ntemako.

Le reboisement, un vrai remède

La vraie solution est de revenir au reboisement au niveau national pour limiter les dégâts. Cela suppose l’implication de tout le monde pour arriver au résultat escompté, car on a remarqué qu’il y a pas mal de gens qui ne comprennent pas la nécessité du reboisement. J’en veux pour preuve qu’il y a des millions d’arbres qui ont été plantés ces dernières années, martère Bunyoni.

Malheureusement, il n’y a pas eu de suivi de la part de la population et de l’administration. Personne n’a pris le soin de les entretenir et de les protéger. Par conséquent, il n’y a aucun plant d’arbre aujourd’hui suite à la négligence de l’homme. Pour cela, le changement des mentalités s’avère être une impérieuse nécessité pour passer au reboisement du pays et combattre les effets négatifs qui en découlent.

Le projet de reboisement «Ewe Burundi Urambaye» a un délai de sept ans et sera piloté principalement par les membres des forces de défense et de sécurité.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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Une riposte à la hauteur des enjeux ?

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Les effets du phénomène climatique El Niño caractérisé par des températures anormalement élevées et de fortes intempéries sont déjà perceptibles. A fortiori, le gouvernement vient de déclarer l’urgence climatique et appelle à l’aide internationale pour atténuer l’impact du changement climatique. Le Burundi est en proie aux effets du changement climatique. Ces derniers se manifestent à travers les catastrophes naturelles dont les inondations, les pluies torrentielles, les vents violents ou la prolongation de la saison sèche selon les régions. Les catastrophes d’une forte intensité fragilisent d’une manière répétitive les habitations, les infrastructures socio-économiques et exposent la population à une précarité absolue

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