Editorial

La vulnérabilité des populations s’aggrave

De plus en plus de personnes au Burundi sont fortement touchées par la détérioration de la situation socio-économique associée à la pauvreté chronique et à l’augmentation des risques de catastrophes naturelles qui alimente une situation humanitaire déjà complexe.

A l’heure actuelle, la vulnérabilité des populations du Burundi s’est aggravée. Ce sont désormais 3,6 millions de personnes qui sont dans le besoin d’assistance, soit une augmentation de plus de 18% depuis 2016. Un Burundais sur quatre est touché par l’insécurité alimentaire d’après l’Indice des Prix à la Consommation de juillet 2017, les épidémies (choléra et paludisme), de la malnutrition, etc.  Bien plus, le Burundi est classé au 184è rang sur 186 de l’indice de développement humain (IDH) des pays.

Bella Sonia Ndamiye, Rédactrice en chef a.i

L’inflation galopante contribue à aggraver la vulnérabilité économique des ménages. L’agriculture, principale source de revenus pour 90% de la population burundaise, n’est qu’une agriculture de subsistance. Dans l’ensemble du pays, plusieurs centaines de milliers de personnes se trouvent ainsi dans une situation de vulnérabilité grandissante parce qu’elles ont perdu leurs moyens de subsistance. Ces situations ont de surcroît un lourd impact sur les populations hôtes, les communautés ou familles d’accueil qui sont elles-mêmes fragilisées et ne reçoivent pas d’assistance adéquate du fait du manque d’acteurs et de financement.

Dans cette situation, les priorités pour 2018 du Plan de Réponse Humanitaire sur le Burundi consistent à apporter une assistance humanitaire aux populations les plus vulnérables : la protection des civils, l’accès aux services de base, la nutrition et en particulier la santé et la restauration des moyens de subsistance.

Pour pouvoir relever ces défis, la communauté internationale en collaboration avec le gouvernement du Burundi doit apporter une réponse aux besoins prioritaires. Et, pour cela, la consolidation du déploiement humanitaire et la mise en place d’un système d’alerte précoce au niveau des communautés sont nécessaires pour améliorer les conditions de vie et la protection de la population civile.

Dans un contexte de vulnérabilité extrême de la population, la communauté humanitaire doit exercer sa responsabilité envers les personnes touchées et être redevable envers elles. Ainsi, le respect de l’indépendance, de l’impartialité et de la neutralité de l’action humanitaire est fondamental pour la mise en œuvre d’une approche éthique.

A propos de l'auteur

Bella-Sonia Ndamiye.

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éditorial

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Les effets du phénomène climatique El Niño caractérisé par des températures anormalement élevées et de fortes intempéries sont déjà perceptibles. A fortiori, le gouvernement vient de déclarer l’urgence climatique et appelle à l’aide internationale pour atténuer l’impact du changement climatique. Le Burundi est en proie aux effets du changement climatique. Ces derniers se manifestent à travers les catastrophes naturelles dont les inondations, les pluies torrentielles, les vents violents ou la prolongation de la saison sèche selon les régions. Les catastrophes d’une forte intensité fragilisent d’une manière répétitive les habitations, les infrastructures socio-économiques et exposent la population à une précarité absolue.
  • Journal n° 605

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