Depuis sa création en 2002, le Fonds Mondial a eu un impact formidable. Dans les pays où il investit, plus de 27 millions de vies ont été sauvées. Le nombre de décès liés au VIH, à la tuberculose et au paludisme a baissé d’un tiers. Cependant, le Fond Mondial a besoin de mobiliser au minimum 14 millions USD pour financer les programmes de lutte contre ces trois maladies. Une raison de plus de se mobiliser pour reconstituer les ressources
Une mission du siège du Fonds Mondial est venue au Burundi pour présenter son argumentaire d’investissement de la sixième conférence de reconstitution des ressources qui se tiendra à Lyon en octobre 2019 et les enjeux qui en découlent. Dans le cadre de cette conférence, une campagne est en marche: «Accélérons le mouvement». Lors d’une session d’information, l’ambassadeur de France au Burundi lance : « c’est à accélérer le mouvement car chaque nouvelle vie épargnée nécessite au fil du temps toujours plus de moyens ; car le combat le plus difficile est par définition le prochain combat, celui qui est devant nous ».
Le Burundi affiche des progrès dans la lutte contre les trois maladies
Depuis 2003, trois cent USD ont été investis pour éliminer le Sida, la tuberculose et le paludisme au Burundi. Malgré plusieurs épisodes d’instabilité, la situation a pu être maîtrisée. 62 093 personnes sont sous traitement antirétroviral, 7 202 personnes ont été traitées contre la tuberculose (2018) et 6, 7 millions de moustiquaires imprégnés d’insecticides ont été distribués.
Les programmes soutenus par le Fonds Mondial ont permis de financer l’achat de 17 machines GeneXpert en 2016-2017 qui permettent de mieux détecter les cas de tuberculose multi-résistante, ainsi que les cas de tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH et les enfants. L’accès aux médicaments antirétroviraux a fortement progressé et a permis d’atteindre un taux de couverture de 76% à fin décembre 2018. En septembre 2017, la campagne de distribution de masse de masse moustiquaires imprégnées d’insecticides a permis d’atteindre plus 98% de la population, avec à la clé une diminution du nombre de cas de paludisme et la fin de l’épidémie.
La campagne « Accélérons le mouvement »
En 2002, le Fonds Mondial a été créé pour accélérer l’éradication des trois maladies. Depuis lors, les décès dus à ces maladies ont diminué de 40% dans les pays où le Fonds mondial investit. En 2015, le taux de mortalité combiné, normalisé était de 100 alors qu’en 2002, il était à 200, l’objectif mondial étant d’arriver à 0 en 2030.
Au Fonds mondial, ce but est dans la ligne de mire, mais pas tout à fait à notre portée. Ces maladies ont tué 2,5 millions de personnes en 2017 dont 434.000 décès dûs au paludisme, 1,2 millions décès dûs à la tuberculose, et 866.000 victimes du sida. Sans fonds supplémentaires, des maladies qu’on peut prévenir tueront encore. On risquerait de revenir au statu quo. Avec au moins 14 milliards USD, le mouvement pourrait être accéléré.
« Nous avons parcouru un trop long chemin. Cette année nous devons prendre une décision : sauver 16 millions de vie, préserver les progrès accomplis et poursuivre notre mission d’en finir avec les épidémies ou, au contraire, laisser s’étioler ce qui a été accompli jusqu’à ce jour. Nous devons accélérer le mouvement », lit-on dans l’argumentaire d’investissement de la campagne.
Le Fonds Mondial estime que les investissements d’aujourd’hui diviseront par deux le taux de mortalité pour ces trois maladies et permettront de renforcer les systèmes de santé d’ici à 2023. Le financement intégral permettra au Fonds Mondial de continuer à jouer un rôle critique dans la riposte au VIH, à la tuberculose et au paludisme, en accélérant les progrès vers une couverture santé universelle et les Objectifs de Développement Durable.
« Nous avons fait une promesse : éliminer le Sida, la tuberculose et le paludisme. Nous avons réalisé des progrès, mais le combat n’est pas terminé. L’année 2019, sera une année décisive. Cette année, nous devons agir pour sauver 16 millions de vie ». Le slogan de cette campagne est « Accélérons le mouvement ».
Et Garry Conille, coordinateur résident du système des Nations-Unies au Burundi, d’y ajouter que la mobilisation doit se poursuivre et s’amplifier. C’est un impératif pour tous, car la bataille est loin d’être gagnée.