C’est une tradition. A la veille de chaque fête du travail, le chef de l’Etat adresse un message à la nation. Cette année, il est revenu sur quelques préoccupations qui rongent le secteur du travail au Burundi et le point de vue de l’Etat par rapport à celles-ci
Dans son message, le chef de l’Etat est revenu sur le bien-fondé de cette journée. Au moment où le 1er mai est souvent considéré comme une occasion pour les travailleurs de présenter leurs doléances, cela n’est pas vu du même œil par le chef de l’Etat. Pour lui, c’est plutôt une occasion de s’autoévaluer. « Nous le savons, ici chez-nous, ce qui préoccupe les travailleurs le plus, ce n’est pas qu’ils aillent au travail pour rehausser le rendement, mais c’est plutôt de voir leur salaire augmenter, et leurs primes se multiplier quelles que soient les conditions ». C’est une occasion de s’autoévaluer mais pas de réclamer l’augmentation du salaire, ajoute le Président.
Evariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi : « Nous le savons, ici chez-nous, ce qui préoccupe les travailleurs le plus, ce n’est pas qu’ils aillent au travail pour rehausser le rendement, mais c’est plutôt de voir leur salaire augmenter, et leurs primes se multiplier quelles que soient les conditions ».
« L’intérêt d’un fonctionnaire de l’Etat, c’est de voir les citoyens épanouis, et non de se voir octroyer un salaire »
Aux fonctionnaires, le président leur a demandé de prendre des responsabilités envers les citoyens. Leur devoir est avant tout de se sacrifier pour la nation. Pour le chef de l’Etat, les représentants des fonctionnaires devraient rassembler ceux qui sont sous leur responsabilité et se demander ce qu’ils ont valu pour le pays avant de réclamer l’augmentation des salaires.
Il pointe du doigt surtout les fonctionnaires de l’État qui regardent leur propre intérêt au lieu de mettre en avant l’intérêt public. Il dénonce également l’envie de ceux-ci de toujours avoir plus que ceux qu’ils servent. Et, pour le chef de l’Etat, cette mauvaise attitude des fonctionnaires induirait une situation où le programme d’harmonisation des salaires pourrait constituer un cercle vicieux.
Le pays étant endetté, l’augmentation du salaire n’est pas justifiée
Dans son message, le Président annonce encore une autre raison de ne pas évoquer la question d’augmenter le salaire : le pays est endetté. « Ce que je voudrais demander ici c’est que personne ne réclame l’augmentation de salaire alors qu’il est bien conscient que même la dette publique que le Gouvernement a contractée ces dernières années pour rémunérer les fonctionnaires n’a pas encore été payée », évoque –t-il. Encore, il met en garde ceux qui demandent à l’Etat de solliciter des aides extérieures pour qu’ils soient payés. Pour le chef de l’Etat, il s’agirait d’une assistance dont devraient bénéficier les vulnérables. « C’est pourquoi je ne cautionne pas la quémande », révèle-t-il.
Le passé devait servir de leçon
Le chef de l’Etat est revenu sur l’impact négatif du passé instable qui a privé le Burundi de paix. Il évoque plusieurs secteurs qui ont été délaissés ou négligés comme l’agriculture, le tourisme et l’exploitation des ressources naturelles. « Aujourd’hui, nous poussons un ouf de soulagement du fait que la paix et la sécurité règnent dans notre pays. C’est le temps favorable pour accélérer et rattraper le temps perdu », a-t-il indiqué. Les projets qui n’ont pas pu être réalisés au cours de ce temps perdu sont nombreux et ils nous attendent , a-t-il ajouté. L’agriculture et l’élevage devraient passer de la subsistance à la recherche du surplus, les sites touristiques devraient être aménagés et les ressources naturelles pleinement exploitées.
Un mot sur l’assistance sociale
Au chapitre de la prise en charge des retraités, il a fait un clin d’œil à l’INSS et à l’ONPR pour qu’ils gèrent et rentabiliser les moyens collectés en faveur des travailleurs. Il a promis que l’Etat va garder un œil sur l’argent des travailleurs partout où il est placé, afin que ceux qui partent à la retraite puissent être accompagnés comme il se doit. Il a tenu à rappeler à la Mutuelle de la Fonction Publique de faire soigner les retraités étant donné que le budget annuel de l’Etat prévoit une somme allouée à cette fin. Il a ainsi sollicité tout Burundais de se munir de la Carte d’Assistance Médicale (CAM) en permanence sans attendre que le besoin de l’utiliser se présente. Il sied de rappeler que la fête du 1er mai a été célébré sous le thème : «Mettons-nous au travail et constituons un front commun pour combattre et vaincre la pauvreté».