Désormais, le prix du maïs ne sera pas en dessous de 680 FBu par kg. Ce prix a été fixé par le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage en tenant compte du coût de production des grains de maïs et des efforts fournis par le producteur
Le Gouvernement du Burundi se lance dans la valorisation de la récolte. Dans un point de presse organisé lundi le 1er février 2021, Déo Guide Rurema, ministre de l’Environnement, de l’ Agriculture et de l’Elevage fait savoir que le ministère qu’il chapeaute s’est fixé l’ objectif d’augmenter la production agricole afin que tout le monde ait à manger. Pour arriver à cet objectif, le gouvernement du Burundi a mené des campagnes de sensibilisation à l’endroit de la population pour qu’elle investisse dans l’Agriculture. Juste après, le ministère constate que son appel a été entendu. Selon Rurema, on estime que la production des grandes cultures comme le maïs, le riz, les oignons va augmenter sensiblement. Ce qui va générer sans doute des surplus commercialisables.
Afin d’encourager et de valoriser les efforts des agriculteurs, Rurema indique que le gouvernement du Burundi a mis en place un mécanisme de gestion de la production qui permettra d’encourager les producteurs tout en garantissant le marché d’écoulement de la production à un prix rémunérateur calculé sur base du coût de production et des efforts fournis par le producteur. A titre d’exemple, Rurema a fait remarquer que le coût de production du grain de maïs sec est égal à 550 FBu par kg. Dans cet objectif, le prix planché d’un kilo de grain de maïs sec au producteur ne sera pas en dessous de 680 FBu. Rurema a fait remarquer que la fixation du prix planché du maïs a tenu compte des efforts engagés et des coûts injectés pour produire 1 kg de grains de maïs. Selon lui, le gouvernement estime que le producteur va y trouver de l’intérêt étant donné que pour les saisons antérieures, le Prix du maïs grain était de 350 FBu ou 400 FBu le Kilo pendant la récolte. Il était fixé en fonction de l’offre et de la demande sans tenir compte des efforts fournis par les agriculteurs.
Rurema tranquillise les producteurs
Selon Rurema, toute la production du maïs va être achetée par l’Etat afin d’encourager les agriculteurs et d’éviter que la production constitue un problème au niveau local au lieu d’une opportunité. Les agriculteurs ont manqué de marché d’écoulement de leur production. Dans cette même logique, Il vous sera aussi communiqué la manière dont la production des autres cultures sera organisée dans les meilleurs délais .Il demande au personnel du ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage depuis la colline jusqu’au niveau national de travailler d’arrache-pied pour assurer un encadrement rapproché des producteurs.
Il demande aux agri-éleveurs de redoubler d’efforts et d’appliquer les bonnes pratiques agropastorales pour augmenter la production. Désormais, tout commerçant qui va spéculer et passer outre cette mesure en achetant la production à un prix inférieur à 680 FBu le Kilo, ou en achetant la récolte sur pied par la mauvaise pratique dite «Umurwazo» sera sévèrement puni et ne sera pas remboursés. Il a été demandé aux agriculteurs de dénoncer tout commerçant qui va spéculer en passant outre cette mesure. Il demande aux administratifs et à ceux qui sont chargés d’assurer la sécurité publique de prêter main forte u ministère pour la mise en œuvre effective de ces mesures.
Le maïs : Où est- ce qu’on le cultive ?
Le maïs est la principale céréale cultivée au Burundi tout au long de l’année et à travers tout le pays tant en basse qu’en moyenne et haute altitude. Entre 2005 et 2014, la production de maïs a augmenté passant de 123 407 tonnes à 127 828 tonnes, soit une hausse de 3,4%. La production a toutefois diminué en 2014, à cause notamment des effets des perturbations climatiques et de faibles pluies (ISTEEBU, 2015). -Le maïs fait partie des céréales les plus consommées dans toutes les régions du Burundi. Il joue un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire du pays. La grande majorité de la production domestique est autoconsommée par les producteurs et leurs familles, et ce même dans les zones de forte production (USAID, 2010). La production domestique de maïs est insuffisante pour satisfaire l’ensemble des besoins de la population. Le Burundi est de ce fait un net importateur de maïs. La majorité des importations de maïs au Burundi proviennent de la Tanzanie, du Rwanda, de l’Ouganda et de la Zambie (ITC, 2016). La filière du maïs est ciblée par la Stratégie Agricole Nationale et le Plan National d’Investissement Agricole(PNIA) pour 2012-2017. En outre, le gouvernement burundais a élaboré en 2015 une stratégie nationale de développement de la filière maïs.
Le maïs, aliment de base dans toutes les régions du Burundi
Le maïs constitue un aliment de base dans toutes les régions du Burundi et est souvent cultivé en association avec d’autres cultures comme la patate douce ou le haricot. La culture du maïs a l’avantage d’être peu demandeuse en termes d’investissements en intrants. Elle est par contre relativement sensible aux maladies. Ce qui a une influence négative sur les rendements (USAID, 2010).
Au Burundi, le maïs est annuellement cultivé sur trois saisons. -La saison A va de septembre à janvier et constitue la petite saison des pluies. Sur la période 2005-2014, la production de cette saison a représenté en moyenne 67% de la production annuelle de maïs. -La saison B correspond à la grande saison des pluies et couvre la période allant de février à mai. La production de maïs durant cette saison a constitué en moyenne 21% de la production annuelle de maïs entre 2005 et 2014.-La saison C qui s’étend de juin à septembre représente, quant à elle, environ 11% de la production annuelle de maïs. Répartition de la production de maïs par saison, en moyenne pour la période 2005-2014 (Source: ISTEEBU en 2015).
Entre 2005 et 2014, la production de maïs a été relativement constante avec 3,6% d’augmentation. Entre 2005 et 2007, une diminution extrêmement légère de la récolte est observée, avec ensuite une augmentation jusqu’en 2013. La chute de la production de 2014 s’explique par la baisse des emblavures associée aux effets des perturbations climatiques et de très faibles pluies. Cette section se base sur l’annuaire des statistiques agricoles de 2014 de l’ISTEEBU (ISTEEBU, 2015).
Les quantités de maïs produites et la superficie exploitée
Ainsi, entre 2005 et 2014, la production de maïs au Burundi a augmenté passant de 123 407 tonnes à 127 828 tonnes, soit une hausse de 3,4 %. Le maïs est majoritairement cultivé pendant la saison A. En termes de superficie cultivée, l’Enquête Nationale Agricole du Burundi (ENAB) menée lors de la campagne 2012-2013 estime à 122 871 hectares la superficie totale cultivée pendant la campagne, dont 70% pendant la saison A, 27% lors de la saison B et seulement 3% pendant la saison C. La campagne 2013-2014 a vu une baisse de la superficie cultivée (essentiellement pendant la saison B) avec un total de 97 242 hectares cultivés pendant la campagne, soit une diminution de 26% entre les deux campagnes.
Le maïs, denrée riche en nutriments
Le maïs est riche en nutriments. Il est consommé de différentes manières, sous forme de maïs grain, de farine, de cake ou de porridge. La farine de maïs est également utilisée pour préparer la pâte, la bouillie ou la bière. Une partie de la production de maïs est également destinée à l’alimentation du bétail (USAID, 2010). Les récoltes de maïs, même dans les zones de forte production, sont majoritairement autoconsommées.
Quid des importations du mais ?
Entre 2005 et 2014, les importations de maïs grain ont augmenté de 8 183 tonnes à 11 430,7 tonnes, soit une hausse de 28,4%. Les importations jouent un rôle majeur dans l’économie burundaise. En effet, le pays importe une grande variété de produits, dont le maïs. A cet égard, l’entrée dans la Communauté Est Africaine a ouvert les portes du Burundi, pays enclavé, vers un vaste marché et de nombreuses opportunités économiques.
Notons qu’ au niveau mondial, les Etats-Unis sont le premier pays producteur de maïs avec une production de 351,3 millions de tonnes lors de la campagne 2013-2014, suivis par la Chine avec 218,5 millions de tonnes et le Brésil avec 81,5 millions de tonnes. Le premier pays producteur de maïs en Afrique est l’Afrique du Sud avec 12,4 millions de tonnes. Le premier pays importateur de maïs dans le monde est le Japon avec 15,4 millions de tonnes tandis que le premier pays importateur de maïs en Afrique est l’Egypte avec 7,7 millions de tonnes sur 121,8 millions de tonnes importées au niveau mondial lors de la campagne 2013-2014 (CIC, 2016a et 2016b). Dans ce contexte, le Burundi est un petit producteur incapable d’influencer les prix sur les marchés internationaux.