Le ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines confirme que les exploitants des minerais s’adaptent de plus en plus à la législation. Il affirme même que le rapatriement des devises ne constitue plus un problème
« Aujourd’hui, il existe 4 sociétés minières et 160 coopératives qui opèrent légalement dans le secteur minier. Parmi les devises qui devraient être rapatriés, ils restent environ 20 millions USD à rapatrier», précise Léonidas Sindayigaya, porte-parole du ministère. Et de clarifier : «A la fin de l’année 2018, le rapatriement des devises était autour de 30 millions USD et, pour le moment, le rapatriement des devises est estimé à 40 millions USD ».
La session du Conseil National de Sécurité (CNS) du 26 septembre 2018 a procédé au rappel à l’ordre et à l’application de la loi dans le secteur minier. C’était dans les recommandations issues de la session du 26 septembre 2018. Le CNS avait imposé une suspension de toute activité minière pendant un mois.
Selon une étude intitulée « Etat des lieux de l’exportation des minerais » faite par l’Office Burundais des Minerais (OBM) et présentée le 9 octobre 2018, la valeur des devises à rapatrier était de 45. 630.403, 27 USD, soit 59, 86 %. La filière aurifère occupait le devant. Plus de 83 % des recettes en devises pour l’or exporté n’étaient pas rapatriés.
Un secteur qui attire l’attention
Le secteur minier attire l’attention de plus d’un. Il est parmi les axes d’intervention et les objectifs pour l’orientation stratégique n°1 du Plan National de Développement du Burundi (PNDB) 2018-2027. Le plan propose de promouvoir le secteur minier, carrier et pétrolier pour optimiser la contribution de ce secteur à la croissance et au développement socio-économique du pays.
L’or et les terres rares sont parmi les minerais les plus exportés. Selon le porte-parole, les chiffres dont le ministère disposait au 31 octobre 2018 étaient estimés à 1380 kg d’or vendus. Les devises rapatriées étaient évaluées à 10 millions USD.
Quant aux terres rares et pour la même date, 925 975 kg est la quantité vendue. Les recettes rapatriées étaient évaluées à 1 million 568 mille USD. Le prix d’1 kg d’or avoisine 400 USD tandis que celui d’1 kg de terres rares avoisine 2, 5 USD. Cela sur le marché international.
« Un grand problème qui guettait le secteur minier était l’exploitation informelle. Maintenant, le secteur est presque formalisé dans son intégralité. Vous remarquerez que petit à petit le secteur contribuera énormément au financement du pays en devises », explique M. Sindayigaya.
Cependant, il regrette que l’Office Burundais des Mines (OBM) accuse encore un manque de matériel suffisant pour assumer sa mission.
Rainbow : un niveau de production inférieure aux projections
La société d’exploitation du gisement des terres rares, Rainbow Mining Burundi comptait produire 5 000 tonnes de concentrés de terres rares avec fin 2018 avec une exportation de 100 tonnes par semaine.
Selon notre source, l’exploitation des terres rares enregistre des aspects positifs. Toutefois, il affirme que le niveau de production reste toujours bas, soit à peu près 25% des projections.
Exploitation du nickel au point mort
Le lancement officiel des activités de Burundi Musongati Mining, société mixte (BMM, SM) a eu lieu jeudi le 2 octobre 2014 en commune Musongati de la province de Rutana. Cette société allait exploiter les gisements de nickel et ses dérivés estimés à 150 millions de tonnes.
D’après le porte-parole, les travaux de BMM, SM sont bloqués par le manque de courant énergétique et de chemin de fer. « Pour faire face à ce problème, la société a songé à utiliser les plaques solaires, mais en vain. Quant au chemin de fer, les travaux de sa construction avancent normalement. Ils sont à l’étape des études », rapporte-t-il.
« Petit à petit l’oiseau fait son nid »
M. Sindayigaya informe que pour relever le défi énergétique, des centrales hydroélectriques sont en train d’être construites. Il souligne qu’aujourd’hui il y a des projets en cours comme Jiji-Murembwe. Les travaux vont débuter au mois de juin prochain. La centrale va produire 50 MW. Un autre projet qu’il cite c’est Ruzibazi qui produira 15 MW. Les travaux ont déjà commencé avec espoir de les terminer dans 3 ans. Kabu 16 avec 20 MW a été évoqué par le porte-parole. Le barrage est attendu d’ici 2020.
Et de poursuivre : « Nous avons les barrages régionaux à l’instar de Rusumo Falls qui va produire environ 26 MW du côté Burundi, Ruzizi III avec possibilité de produire 70 MW… »
Le cadre au ministère de l’Hydraulique reconnait qu’il existe des fraudeurs dans le secteur minier. Il convie tout citoyen à s’impliquer dans la lutte contre la fraude des minerais. Il explique cela par le fait que dans les contrats d’exploitation, les sociétés minières s’engagent à participer au développement du pays en construisant par exemple les infrastructures scolaires, les infrastructures routières, les hôpitaux…