Situé dans la zone Muzenga de la commune et province Bururi, l’orphelinat de Kiremba-Sud est l’une des maisons d’accueil qui héberge les nouveau-nés qui perdent leurs mères. Propriété de l’église pentecôte de Kiremba, cette infrastructure a déjà accueilli 966 orphelins et continue de poser ce geste louable
Il est mercredi le 13 octobre 2021 vers 12h quand nous débarquons à cet orphelinat. Un endroit bien aménagé, très calme et très propre. Dans la cour intérieure se trouve un jardin subdivisé en parcelles. Les maisons sont peintes en rouge. Le gazon est bien taillé. Des fleurs sont plantées tout au long des allées. Des balançoires pour enfants sont également installés.
Dans la cour intérieure, les enfants sont regroupés selon l’âge. Certains sont assis, d’autres sont en train de jouer. On se dirige vers un groupe. Sans trop tarder, les enfants viennent nous saluer à tour de rôle. N’eût été le coronavirus, nous les aurions embrassés.
Jusqu’à maintenant, l’orphelinat de Kiremba a déjà accueilli 966 enfants.
Ses débuts se situent en 1962
« L’orphelinat de Kiremba a débuté ses activités en 1962. Il a été mis en place par deux suédoises aux âmes charitables », informe Régine Bukuru, l’une des responsables de cet orphelinat. Et de continuer : «Il a commencé par accueillir deux enfants jumeaux qui venaient de perdre leur mère. Après, est venu le tour d’autres enfants. Cet orphelinat a même hébergé deux vieilles dames».
Régine Bukuru précise que cet orphelinat reçoit des nouveau-nés qui viennent de perdre leurs mères en provenance de toutes les provinces du Burundi. Ces enfants doivent être amenés par leurs pères ou un membre de la famille avec des données précises sur leur provenance.
Selon elle, auparavant, les enfants grandissaient à cette orphelinat. Mais par après, l’orphelinat a été submergé. « Le gouvernement a alors décidé que les enfants qui atteignent 5 ans doivent regagner leurs familles d’origine », explique-t-elle tout en clarifiant que des fois il arrive que certains pères viennent récupérer leurs enfants avant les 5 ans. « Mais on doit s’assurer que ces papas ont les capacités de prendre en charge leurs enfants. Si on constate que quelqu’un n’a pas de moyens suffisants, on lui refuse de l’emmener ». Si un enfant dépasse 5 ans sans que son père ou sa famille vienne le récupérer, l’orphelinat s’organise pour le ramener chez lui.
Environ 1000 enfants
Jusqu’à maintenant, l’orphelinat de Kiremba a déjà accueilli 966 enfants. « Actuellement, on prend en charge 81 enfants. Auparavant, les Blancs ne dépassaient pas un effectif de 62 enfants mais, actuellement, les décès sont nombreux. On est obligé de dépasser cet effectif ».
L’admission d’un enfant dans cet orphelinat est gratuite. « Il n’y a pas de frais exigés. Toutefois, pour encourager les pères à rendre visite à leurs enfants, on leur impose le paiement d’une somme de 500 FBu par mois. Cela pour leur rappeler qu’ils doivent venir rendre visite à leurs enfants. S’ils ne paient pas ces frais, on ne fera de pressions sur eux. Certains ne viennent pas faute de moyens ou parce qu’ils viennent de loin », précise Régine Bukuru.
D’où proviennent les fonds ?
Toute personne à l’âme charitable peut soutenir l’orphelinat de Kiremba. « Au début, ce sont les Suédois qui mobilisaient les fonds pour soutenir cet orphelinat. Mais, actuellement, ils ne le font plus. Les promoteurs n’en sont plus capables. Il reste un seul qui est d’ailleurs vieux et se trouve dans l’incapacité de mobiliser les fonds pour cet orphelinat », explique Régine Bukuru. Elle ajoute également que l’église pentecôte de Kiremba-Sud mobilise au mois d’avril de chaque année les fonds de soutien à cet orphelinat. « Des particuliers ou des autorités aux âmes charitables donnent également un coup de pouce pour élever ces enfants. Ils amènent du lait, des savons, des habits, etc. », fait-elle savoir. L’orphelinat de Kiremba possède également des champs de cultures qui lui permettent de nourrir les enfants qu’il héberge. Il pratique en outre l’élevage des vaches laitières et des porcs.
Les défis ne manquent pas
Régine Bukuru révèle que cet orphelinat fait face à deux défis de taille. Le manque de lait et le manque de moyens de déplacement. A part le lait des vaches, cet orphelinat recourt à « France Lait », surtout pour les petits bébés. « Pour avoir la grande quantité du lait de vaches, on se rabat également sur les ménages proches pour en acheter. Mais il y a des périodes où on observe une petite production de lait, notamment pendant la saison sèche», révèle Mme Bukuru. Cet orphelinat fait également face au manque de déplacement. Le seul véhicule est utilisé dans le transport du fumier ou des récoltes des champs de cultures se trouvant à l’extérieur du domaine agricole de l’orphelinat ou dans l’approvisionnement en bois de chauffage est en piteux état.
Régine Bukuru invite toute personne qui a une âme charitable à soutenir l’orphelinat de Kiremba-Sud.