Même si les retraités de l’ISABU et des ex-institutions publiques dont la SIP, le Laboratoire National des Bâtiments et des Travaux Publics et les SETEMU demandent qu’on leur octroie leurs indemnités de fin de carrière, le gouvernement réfute. Le paiement de ces indemnités ne se justifie plus. Et d’ailleurs, cette mesure de suspension des indemnités de fin de carrière doit être applicable aux autres institutions qui continuent à donner des indemnités de fin de carrière alors que les textes actuels l’interdisent
Le gouvernement du Burundi a supprimé les indemnités de fin fontde carrière. Dans un compte rendu du conseil des ministres du 2 février 2022, Prosper Ntahorwamiye, porte-parole du gouvernement a fait savoir que le Burundi a initié une politique d’harmonisation des salaires dans l’administration publique à partir de janvier 2016. A cet effet, toutes les annales, primes et indemnités conjoncturelles, y compris les indemnités de fin de carrière ont été gelées. L’Ordonnance ministérielle conjointe n°570/540/60 du 20 janvier 2020 portant octroi d’une indemnité d’ajustement des disparités salariales dans le secteur public et gel des annales, primes et indemnités conjoncturelles gèle également l’indemnité de fin de carrière. Selon Ntahorwamiye, la présente note fait suite à la demande d’une autorisation de régularisation des indemnités de fin de carrière en faveur des unités du personnel ayant été mises à la retraite de l’ISABU et des membres du personnel des ex-institutions publiques dont la SIP, ECOSAT, le Laboratoire National des Bâtiments et des Travaux Publics et les SETEMU qui ont donné naissance à l’OBUHA et dont la carrière a pris fin en décembre 2020.
Le gouvernement du Burundi a supprimé les indemnités de fin de carrière. Cependant, les nouvelles réformes stipulent que le retraité va désormais percevoir le salaire qui équivaut à son salaire du dernier mois d’avant la période de retraite.
Après analyse de la note, le conseil des ministres a fait savoir que compte tenu de la politique salariale en cours d’application et de la promulgation de la loi qui régira les départs en retraite depuis 2020, cette régularisation ne se justifie plus. Et d’ajouter que cette mesure de suspension des indemnités de fin de carrière doit être applicable aux autres institutions qui continuent à donner ces indemnités alors que les textes actuels l’interdisent.
Le statut du personnel de l’ISABU est clair sur les indemnités de fin de carrière
Cependant, ces derniers jours, dans les colonnes du groupe de presse IWACU, le ministère de l’Environnement, de l‘Agriculture et de l’Elevage disait comprendre les lamentations de ces travailleurs qui réclament leurs indemnités de fin de carrière. Il a fait savoir que c’est compréhensible que quand quelqu’un qui recevait une indemnité chaque mois et que par inadvertance elle lui est coupée, cela est un problème. Selon toujours ce ministère, le statut du personnel de l’ISABU est clair sur les indemnités de fin de carrière et ne pose pas de problème. L’anomalie est venue du ministère en charge des finances. On n’a pas bien analysé la question des indemnités de fin de carrière.
Sur cette question du budget, un retraité de l’ISABU a fait remarquer que « le budget de l’Etat, exercice 2021/2022 prévoyait les indemnités de fin de carrière pour les retraités de l’ISABU. On les a perçues jusqu’au 30 septembre 2020. Pour dire qu’elles ont été supprimées au cours de l’année budgétaire 2021/2022. Emmanuel Mashandari, président du syndicat Conapes fait savoir que les indemnités de fin de carrière sont perçues par le personnel des sociétés para étatiques, car elles sont consignées par leurs statuts. Et le fait de les supprimer constitue une transgression de la loi.
Néanmoins, un autre syndicaliste s’exprimant sous couvert d’anonymat n’y voit pas aucun problème, car les nouvelles réformes de la protection sociale viennent pour combler le vide qui se crée si on supprime les indemnités de fin de carrière. Et d’ailleurs, ces indemnités créent le «deux poids, deux mesures» dans le traitement des retraités. Il le dit ainsi, car ces indemnités de fin de carrière sont perçues par une poignée de retraités relevant des sociétés para étatiques. Et de préciser que les supprimer montre que le gouvernement a la volonté de traiter les retraités au même niveau. L’essentiel est de mettre en application les nouvelles réformes de la protection sociale des secteurs public, privé et para-étatique qui stipulent que le retraité va désormais percevoir le salaire qui équivaut à son salaire du dernier mois d’avant la période de retraite.
L’indemnité de fin de carrière est également appelée prime de départ à la retraite. Elle correspond à la somme que l’employeur verse à un salarié qui part à la retraite.