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« Akabenzi », ce plat très prisé des Bujumburois

La consommation de la viande du porc s’accroit du jour au jour au Burundi. Cette viande «Akabenzi» qui, il y a des années n’était pas convoitée est actuellement très prisée par les citadins. Les carcasses de porc se retrouvent dans différents coins de tous les quartiers de la ville de Bujumbura. Par conséquent, son prix est volatile    

Mercredi le 01 juin 2022. Nous sommes dans la zone Kamenge de la commune Ntahangwa en mairie de Bujumbura. Cette zone est reconnue pour la vente de l’Akabenzi, viande qui ravive les convoitises des citadins. Des gens venant de tous les quartiers de Bujumbura s’y rencontrent pour s’offrir de cette viande.

Il est 15h sur la route pavée séparant les quartiers Mirango II et Teza. De la 10ème à la 13ème avenue plus de 15 bars s’y trouvent. En leurs seins, aucune carcasse de bœuf, de chèvre n’est trouvable. Seuls les carcasses d’Akabenzi sont suspendues sur des cordes. A ces endroits, des fours, des braseros sont là. Chacun amateur d’Akabenzi consomme selon son choix. Il y a plusieurs spécialités d’Akabenz. Certaines sont grillées, d’autres sont préparés dans l’huile, d’autres sont grillées dans les fours.

A 15h, certains bars sont déjà ouverts malgré la mesure fixant l’heure d’ouverture des débits de boissons à 17h. Des gens particulièrement pourvus savourent la sainte mousse tranquillement. D’autres continuent à affluer vers ces bars. Pas mal de véhicules y sont garés. Ce qui est sûr, ce n’est pas par amour de la sainte mousse. C’est plutôt celui d’Akabenzi. Les «vétérinaires» se positionnent sur les entrées des bars. Nous sommes devant un bar sur la 12ème  avenue du quartier Teza. Presque tous les clients qui le fréquentent, commandent d’abord la viande avant d’entrer.

La viande « Akabenzi » qui, il y a des années n’était pas convoitée est actuellement très prisée par les citadins.

 

De l’Akabenzi pour toujours

A.N et sa femme sont des amateurs d’Akabenz. Ils viennent de faire la commande d’un demi kilo qui s’achète à 6000 FBu sans accompagnement.  Cet homme de 38 ans nous révèle qu’il consomme cette viande depuis plus de 10 ans. « Actuellement, deux jours ne peuvent pas passer sans que je consomme cette viande de porc », précise-t-il. Et d’expliquer : « Il est rare que je mange les brochettes de chèvres ou de bœuf dans un bar ». Sa femme qui était réticente à consommer de la viande de porc il y a de cela deux ans est désormais un fan incontournable de cette viande. « Mon mari me l’a amené un jour à la maison. Je croyais que c’était une viande de chèvre. Ce n’est qu’après avoir tout bouffé qu’il m’a révélé que c’était de la viande du porc. C’était délicieux et bien préparé. Depuis, je la consomme autant de fois que possible », explique-t-elle. 

Jean Ndihokubwayo est un jeune garçon rencontré dans le quartier Gihosha de la commune Ntahangwa. Cet amateur d’Akabenzi mise aussi sur son prix bas par rapport à d’autres brochettes. Devant une boutique qui s’est transformée en un véritable bar (compte tenu de la clientèle), il préfère s’offrir une bonne brochette à 1500 FBu. Cela au moment où dans un bar modeste à Bujumbura, une brochette de chèvre simple s’achète à pas moins de 2500 FBu. « Avec une somme de 3000 FBu, je consomme deux brochettes d’Akabenzi ». Dans les bars des boissons traditionnelles, souvent fréquentées par des gens à faibles revenus, des brochettes de 1000 FBu sont aussi trouvables.

Où s’approvisionnent les préparateurs d’Akabenzi ?

Mwarabu est un préparateur de l’Akabenzi opérant dans le quartier Teza de la zone Kamenge. Il précise qu’il s’approvisionne en viande de porc dans ce même quartier.  Son grossiste se trouve à environ 200 m. La viande du porc arrive souvent à partir de 12h en provenance de l’intérieur du pays. Un autre préparateur de l’Akabenzi rencontré au quartier Gasenyi s’approvisionne chez plusieurs grossistes ou dans les ménages supplombant la ville de Bujumbura. 

Ndikumana, fournisseur de la viande de porc dans la mairie de Bujumbura basé dans la zone Kamenge précise qu’il collecte les porcs dans différentes provinces du pays, notamment Bujumbura et Kayanza. Il recoure également aux abattoirs de Bujumbura et de Muzinda en province de Bubanza. « Après examen des viandes par les vétérinaires, nous les transportons vers Bujumbura ». Le transport se fait souvent par les véhicules de types Probox. Ndikumana amène par jour en moyenne 500 kg de viande de porc. Il dispose plus de 15 clients détaillants permanents. Un Kilo est actuellement acheté à 8 mille FBu pour être revendu à plus de 11 mille FBu par les détaillants. Ce prix est en hausse suite à la hausse des prix du carburant. « Avant la pénurie du carburant, les détaillants s’en approvisionnaient à un prix variant entre 6 mille de FBu et 7 mille FBu.

A Bujumbura, le prix d’Akabenz varie d’un bar à l’autre selon le standard des bars. Dans certains bars VIP du centre-ville, un kilo d’Akabenzi se vend à plus de 20 mille FBu.

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