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AquaCrop : L’informatique au service de l’agriculture

Dans le cadre de la collaboration universitaire entre le Burundi et la Belgique, le projet SADeR  a organisé une formation sur le logiciel AquaCrop à l’endroit des chercheurs et des encadreurs des chercheurs pour intégrer les connaissances déjà acquises. Ce logiciel facile d’accès développé par la FAO  joue un rôle dans la quantification des effets de la pénurie des terres arables, des variétés améliorées et de la gestion de l’irrigation

AquaCrop prend en compte l’interaction entre la plante et le sol. Cette interaction peut être affectée  par la gestion et  l’irrigation, mais aussi par la fertilité du sol. Le logiciel prend tout cela en considération pour simuler les rendements qu’on peut atteindre pour un champ se trouvant dans une région donnée.

En jouant sur l’un ou l’autre paramètre, on peut ainsi augmenter la production. Avec AquaCrop, on sait s’il faut augmenter ou non les fertilisants ou la quantité d’eau selon les spécificités hydriques du sol

Comment ça marche ?    

« On sélectionne une culture (le maïs par exemple). On y inclut les données du climat d’une région (Imbo, Kirimiro, etc.) où se trouve le champ. On détermine ensuite si c’est un sol sablonneux, limoneux ou argileux. On y insère également les données de la gestion de l’irrigation et de la fertilité. Le logiciel calcule et donne la production que l’on peut avoir dans cet environnement. Si par exemple on a une production réelle de 2,5 tonnes/ha, le logiciel vous montre la potentialité productive du champ. En jouant sur l’un ou l’autre paramètre, on peut ainsi  augmenter  la production. On sait s’il faut augmenter ou non les fertilisants ou s’il faut diminuer ou augmenter la quantité d’eau selon les spécificités hydriques du sol », a indiqué, le Pr Dirk Raes de l’université Ku Leuven de Belgique et  concepteur du logiciel  AquaCrop.

AquaCrop prend en compte les spécificités du pays

Dans les régions montagneuses, le ruissellement des eaux de pluie est très fort que dans les plaines. Or, quand il y a de fortes pluies, l’eau ne va pas s’infiltrer dans le sol en région montagneuse. Cela a un impact sur la fertilité du sol. L’eau qui ruisselle emporte avec elle une partie des fertilisants mis dans le champ. Partant, la fertilité du sol diminue à cause de la pente qui favorise le ruissellement. On sait alors qu’on doit mettre moins ou plus de fertilisants selon que le terrain agricole est en pente ou pas. Le modèle AquaCrop vous indique que faire et dans quelle proportion il faut le faire.

Il peut aussi prédire l’avenir 

Il y a des logiciels qui indiquent les conditions climatiques du futur. On sait prévoir quelles seront les conditions climatiques  en 2030 par exemple. Si vous entrez ces données, AquaCrop calcule quelle sera la production d’un terrain agricole dans 10 ou 20 ans. AquaCrop permet donc de prévoir si la production va augmenter ou baisser à un moment donné. Il précise dans quelle proportion elle va baisser ou augmenter si on ne fait rien. On peut ainsi décider d’augmenter ou de baisser la fertilité du sol avec une corrélation sur la baisse ou l’augmentation de la production dans le futur. AquaCrop permet ainsi de bien gérer l’agriculture, a affirmé Pr Raes.

Une formation très utile 

Raissa Mpundu, doctorante en cotutelle à l’Université du Burundi et l’Université de Tubingen en Allemagne trouve la formation en AquaCrop très utile. « En tant que doctorante en sciences hydrogéologiques c’est important pour moi d’y participer et d’apprendre les nouvelles techniques qui prennent en compte toutes les composantes de l’agriculture.  Avec AquaCrop, tout a été pris en compte. Tout ce qu’on a à faire est d’entrer les données pour pouvoir prévoir la production. Il est simple à utiliser et facilement accessible, car on peut le télécharger gratuitement sur internet.  On peut modéliser les données disponibles (de l’IGEBU, ISABU, du MINAGRIE, etc.). AquaCrop vous indique la quantité à semer, la quantité d’eau à utiliser, l’espace de retenue d’eau à prévoir et à quelle hauteur. Tout cela pour aider le paysan à améliorer la production de son champ, a déclaré Mme Mpundu en marge de la formation.   

Consolider les connaissances acquises

SADeR est un des cinq projets couverts par le programme de coopération entre les universités de la communauté flamande de Belgique et l’Université du Burundi. «Nous formons les intervenants dans le secteur de l’agriculture comme l’UB, l’ISABU, l’IGEBU et même ceux du secteur privé pour les aider à intégrer les connaissances déjà  disponibles sur la sécurité alimentaire. Cette formation vise en fait à consolider  les connaissances des chercheurs et des encadreurs des chercheurs. Elle doit aussi permettre aux fonctionnaires qui aident les décideurs à prendre des mesures en tenant compte des particularités des régions agricoles. Les organismes qui se trouvent derrière cette initiative sont le VLIR/UOS (Vlaamse Interuniversitaire Raad/Universitaire Ontwikkelings-Samenwerking qui signifie en français Conseil Interuniversitaire flamand/Coopération Universitaire Institutionelle)  et l’UB. Cette collaboration a débuté en 2011 et va se terminer en 2020. Il est temps de consolider tout ce qu’on a fait durant cette période. AquaCrop est un élément la dedans», a fait savoir Pr. Dr. Ir. Jos Van Orshoven de l’Université Ku Leuven.

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