La réglementation, la supervision et le contrôle des diverses professions de la filière café incombent à l’ARFIC tandis que la responsabilité opérationnelle au quotidien de ces professions telles que la production, la transformation, la commercialisation, l’exportation, etc. est confiée à l’INTERCAFE Burundi.
ARFIC
L’InterCafé est une association interprofessionnelle du café. Elle regroupe les professionnels de ce secteur (les investisseurs, les producteurs, les transformateurs, les exportateurs, les torréfacteurs, etc). C’est une plateforme des opérateurs privés dans ce secteur. La naissance de l’InterCafé est l’aboutissement des réformes de la filière café qui accordent une place prépondérante aux partenaires œuvrant dans ce secteur au niveau des fonctions de production, de transformation (torréfacteurs, dépulpeurs) et de commercialisation (exportateurs), tout en maintenant la régulation dans les mains de l’Etat (ARFIC). Les producteurs de cerises, les usiniers (lavage et déparchage) et les exportateurs vont désormais piloter les activités inhérentes au secteur du café. La mission principale de l’InterCafé consiste donc à assumer la responsabilité opérationnelle du secteur de la filière et servir de cadre de concertation et de décision. Oscar Baranyizigiye, secrétaire exécutif d’InterCafé explique que ce secteur comprend 600.000 ménages et plus de 30 stations de lavage, des torréfacteurs et des déparcheurs. Cette année, le café collecté est passée de 12000 tonnes à 20.000 tonnes de café fully washed. Selon lui, cela est dû au fait qu’il n’y a plus de café vendu au Rwanda par fraude.
Augustin Manirakiza, directeur technique de l’Autorité de Régulation de la Filière Café du Burundi (ARFIC) informe que c’est une institution étatique qui est née suite à la libéralisation et à la privatisation du secteur du café. « Quand il y a eu libéralisation de ce secteur, il y avait une institution dénommée « Office du Café Industrielle du Burundi » (OCIBU) qui s’occupait de la filière café de la production jusqu’à la commercialisation, de la vulgarisation et de l’encadrement au niveau des agriculteurs, de la production en passant par les stations de lavage, des usines de déparchage, et de l’exportation. L’ARFIC est l’organe de régulation de cette filière.
Dans ses missions, l’ARFIC a pour objet de garantir la qualité (les standards et les normes du café du Burundi à exporter, confirmation des grades), assurer la neutralité entre l’exportateur et l’importateur. M.Manirakiza indique qu’ARFIC s’occupe aussi des statistiques de productivité. Elle doit garantir que toutes les statistiques de production et d’exportation sont disponibles. Elle doit aussi certifier les contrats de vente et s’assurer que le rapatriement des devises a eu lieu. Elle donne des conseils en rapport avec les politiques de développement de la filière café. « Nous devons également nous assurer que la filière café travaille comme il faut dans le règlement des conflits qui peuvent naître entre les différents acteurs, s’assurer également que les règles de jeu pour une filière dynamique sont respectées par les uns et les autres », rassure le directeur technique . Il ajoute que chaque année il y a des règlements qui sont mis en place en collaboration avec les acteurs de la filière café que tout le monde doit respecter et informe qu’ARFIC représente la filière café du Burundi vis-à-vis des institutions internationales.
Le travail en synergie
L’InterCafé étant une interprofession de tous les acteurs de la filière café, il sert d’organe de règlement des conflits au premier niveau entre les acteurs qui en sont membres, mais aussi dans l’encadrement et la vulgarisation. Ils sont responsables des achats d’engrais et de la distribution des engrais au niveau des producteurs. Il travaille avec CNAC-Murima w’isangi dans l’encadrement et la vulgarisation. Ils effectuent des missions conjointes dans la promotion du café du Burundi à l’étranger. ARFIC est organe de l’Etat et Intercafé est un organe qui regroupe tous les acteurs qui interviennent dans la filière café. Les deux travaillent ensemble pour promouvoir le café du Burundi au niveau tant national qu’international.
Une responsabilité partagée
Augustin Manirakiza indique que le ministère ayant l’agriculture dans ses attributions achète des engrais à travers le Programme National de Subvention des Engrais. Selon lui, il y a des montants qui sont prélevés chaque année sur les exportations de café. Ce montant sert à acheter une certaine quantité d’engrais qui sera distribuée au niveau des fédérations des caféiculteurs par l’InterCafé. Les caféiculteurs doivent doivent s’acquitter d’une contribution pour avoir cet engrais. Une partie du revenu du café est utilisée dans l’achat des engrais chimiques bien que ce ne soit pas en quantités suffisantes parce que les montants prélevés restent encore insignifiants, et le caféiculteur donne une contribution équivalant à la moitié du prix d’un kilogramme de cet engrais. Toutefois, le directeur technique de l’ARFIC informe que la Banque Mondiale va aussi financer au niveau des engrais où les caféiculteurs vont contribuer jusqu’à 60%.