Le Projet Régional de Développement Agricole Intégré dans les Grands Lacs (PRDAIGL) est en train d’améliorer les conditions de vie des ménages, accroître les échanges commerciaux intérieurs qu’extérieurs, à aider le gouvernement en à renforcer la capacité de la productivité animale…c’est du moins le constat d’une mission de la Banque Mondiale en charge de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire en Afrique de l’Est
PRDAIGL a accordé un liquéfacteur d’azote au CNIAAG pour aider le transport des semences à inséminer à travers tout le pays.
Dans sa visite au Burundi, Shobha Shetty, la directrice sectorielle « Agriculture et Sécurité Alimentaire la Banque Mondiale pour l’Afrique de l’Est a pu visiter certaines réalisations du PRDAIGL dans certaines communes de la province Bubanza et Cibitoke. La mission était venue pour constater la réalisation des perspectives de consolidation du portefeuille de la Banque Mondiale, fait savoir Louis Nduwimana coordonnateur national du PRDAIGL.
A la satisfaction de la mission, les réalisations du projet ont apporté des améliorations dans le mode de vie des bénéficiaires rurales.
Un projet qui change la vie des femmes
Parmi les habitants de la commune Rugombo et Buganda qui ont bénéficié plus de 500 bovins de la part du PRDAIGL dans la continuation de la mise en œuvre de la sous-composante relative au développement de la chaîne de valeur des produits laitiers, figurent des femmes.
C’est le cas de Josiane Nshimirimana qui témoigne que sa vie s’est améliorée depuis février 2022, le jour où le projet lui a généreusement fourni une vache. « J’ai eu de la chance parce que le veau que j’ai reçu était à l’âge de gestation. Très vite, elle a mis bas, j’ai commencé à voir du lait pour donner à mes enfants et à vendre le surplus ». Pas que ça. Avec la fumure organique qu’a donné la vache, elle a pu augmenter la production agricole. « Sur un terrain où je récoltais un sac de maïs aujourd’hui j’y récolte trois à quatre sacs », se réjouit-elle. A l’heure actuelle, Nshimirimana a déjà donné la première génisse à l’acquéreur du second degré. Sa vache continue à se multiplier et elle en profite pleinement. Pour couronner le tout, elle a donné le nom de « Muhoza (consolateur) à sa vache.
« Sur un terrain où je récoltais un sac de maïs aujourd’hui j’y récolte trois à quatre sacs ».
Tout comme Josiane, la vie de Cécile Singirankabo s’est transformée positivement grâce à la vache lui octroyée par le PRDAIGL. Elle a pu tripler sa production vivrière (maïs) grâce à l’utilisation de la fumure de cette vache. Elle explique aussi que les revenus venant de la commercialisation du lait lui a ont permis de payer les frais de scolarité de ses enfants sans aucune entrave. Enfin, les deux mamans sont très fières que la considération sociale s’est accrue dans leurs ménages et les alentours à cause de la possession de ces bovins.
La santé animale et la production du lait
Le centre national pour l’insémination artificielle et l’amélioration génétique de Randa (CNIAAG) en province Bubanza a bénéficié de la part de PRDAIGL, d’un liquéfacteur d’azote pour aider le transport des semences à inséminer à travers tout le pays. Cette machine a une capacité de produire 20l d’azote liquide par heure à la production maximale. Melchior Butoyi responsable de ce centre a signifié que l’appui du PRDAIGL a été capital puisque l’autre liquéfacteur que le pays possédait datait de 15 ans et parfois, elle tombait en panne.
A côté de cette machine, six étudiants burundais suivent le programme d’étude en master sous l’accompagnement du PRDAIGL/ILRI. Ils sont répartis dans les domaines de la nutrition animale, l’agri business et management, l’amélioration génétique et la santé animale. Les connaissances acquises sont en train d’être rentabilisées dans les recherches de ce centre.
Louis Nduwimana, coordonnateur national du PRDAIGL se réjouit que le programme a connu des succèstengibles dans la mesure où le projet a permis au gouvernement d’implanter 24 pulls ? d’insémination artificielle qui sont fonctionnels dans tout le pays et qui sont très sollicités par les éleveurs. « Dans la zone du projet, nous avons également implanter 11 centres qui sont effectivement fonctionnels », fait savoir Louis Nduwimana coordonnateur national du PRDAIGL.
« C’était très impressionnant. Le centre vient de commencer il y a moins d’un an mais on constate que le projet a renforcé les capacités en santé animale au profit des bénéficiaires rurales, ainsi qu’au personnel du ministère ayant l’élevage dans ses attributions », s’exprime Shetty.
Une piste d’accès pour désenclaver les zones les plus productrices du lait et du maïs
Sur la colline Gicaca, en commune Rugombo, le projet a aidé à la réhabilitation d’environ 8,462 km de pistes rurales de désenclavement et d’accès aux marchés des zones à forte production de maïs et de lait avec un pont qui traverse la rivière de Nyakagunda. En périodes pluviales, le passage était infranchissable, ce qui rendait la vie pénible aux agri-éleveurs de cette localité dans le transport du lait et de la récolte. Cela étant, 60 familles des environs avaient bénéficié des vaches laitières et d’appui en matière de la Pas que les agri éleveurs seulement. Cette piste permettra aussi de faciliter l’accès à l’école étant donné que pendant la saison pluvieuse, les enfants restaient souvent à la maison car, ne pouvant pas traverser facilement la rivière Nyakagunda lorsqu’elle débordait, explique Ruben Tubirabe, conseiller du gouverneur de Cibitoke chargé du développement.
Sur la colline Gicaca, en commune Rugombo, le projet a aidé à la réhabilitation d’environ 8,462 km de pistes rurales de désenclavement et d’accès aux marchés des zones à forte production de maïs et de lait.
Il explique que non seulement cette piste permettra la liaison entre deux communes : Mugina et Rugombo, mais aussi elle aura la renommée d’une route provinciale, sachant qu’elle relie deux routes nationales : la RN5 et la RN10.
Le pont pour les liens commerciaux entre la RDC et le Burundi
A l’Est de la RDC, il y a un projet jumeau du PRDAIGL qui s’appelle PICAGL, financé également par la Banque Mondiale. Selon Nduwimana, ce projet fait le même genre d’activités que PRDAIGL sauf que ce dernier fait la promotion du maïs et le PICAGL fait celle du manioc.
Pour faciliter le partage d’expériences et permettre l’écoulement des récoltes entre les populations de ces deux pays, un besoin de la connectivité entre les deux pays se faisait ressentir depuis longtemps. C’est dans ce cadre qu’à travers le PRDAIGL, le projet de la construction du pont Kavimvira sur la rivière Rusizi a été initié. Ce projet important pour l’intégration régionale et le renforcement des liens commerciaux entre les deux pays coulera une enveloppe de plus de 8 millions de dollars, informe Benjamin Billard, chargé de projet à la Banque Mondiale.
Avec une longueur de 127m, il aura deux voies au niveau de chaque côté et un axé pour les piétons. « Si tout va bien, le pont sera disponible d’ici fin 2024, on pourra marcher dessus », assure-t-il. Et il ajoute, c’est un projet qui va s’inscrire dans la durée.
« Quand la population est satisfaite, le gouvernement est satisfait »
Emmanuel Ndorimana, assistant du ministre de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage a rappelé que le projet est aligné à la politique du gouvernement d’augmenter la productivité pour que chaque bouche puisse avoir de quoi manger et chaque poche puisse avoir de l’argent. « Partout où nous avons sommes passé, nous avons constaté que le PRDAIGL est à l’œuvre pour le développement agricole de sa zone d’action ». Et d’ajouter : « Quand la population est satisfaite, le gouvernement est aussi satisfait ».
A signaler que le PRDAIGL est un projet du gouvernement financé par la Banque mondiale et intervient dans 11 communes des cinq provinces situées dans la plaine de l’Imbo et le long du lac Tanganyika à savoir : Rugombo et Buganda (province de Cibitoke), Gihanga, Mpanda et Rugazi (province de Bubanza), Mutimbuzi et Kabezi (province de Bujumbura), Muhuta, Bugarama et Rumonge (province de Rumonge) ainsi que Nyanza-Lac (province de Makamba). Le Projet finance également le développement de la chaîne de valeur de trois (03) chaînes de valeurs à base de riz, de maïs et de lait.