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BBN à la rescousse du respect des normes de qualité

Le jus au gingembre produit par certaines unités de transformation ne respecte pas les normes de qualité. La raison est qu’il leur manque des équipements adéquats et qu’elles ne respectent pas les procédés technologiques. Le BBN compte ramener à l’ordre tous les détenteurs des unités de transformation qui ne respectent pas les normes de qualité

La plupart des unités de transformation qui fabriquent les produits à base de gingembre ne le font pas avec professionnalisme.

   

La plupart des unités de transformation qui fabriquent les produits à base de gingembre ne le font pas avec professionnalisme,  a indiqué Severin Sindayikengera, directeur général du Bureau Burundais de Normalisation et de contrôle de la qualité «BBN» mardi le 25 octobre 2022 dans une conférence de presse.  

L’exemple évoqué ici est le produit dénommé Jus au gingembre. Selon Sindayikengera, après  le contrôle effectué par BBN, il a été constaté que ce jus n’est pas un simple jus comme on le sous-entend car le degré d’alcool de ce produit dépasse les normes exigées pour qu’il s’appelle jus au gingembre. «En principe, le degré d’alcool de ce jus devrait être inférieur à 0,5%. Pourtant, après quelques jours, il est souvent de 2%», confie Sindayikengera.  

Le pire est que ce produit à base de gingembre peut contenir du méthanol, du butanol, etc au lieu du fameux alcool éthylique.  

La raison de ce calvaire est que ces unités de transformation sont artisanales. Il leur manque des équipements adéquats et elles ne respectent pas les procédés technologiques.  Suite à ce calvaire, la fermentation n’est pas stable.  

Pour éviter que ces unités de production des produits à base de gingembre continuent à tromper les consommateurs, le BBN leur a demandé de changer d’appellation et de devenir des «boissons alcoolisées à base de gingembre». 

Pour combattre toutes ces anomalies qui s’observent dans le domaine de la transformation agro alimentaire, Sindayikengera fait savoir que le gouvernement en collaboration avec le BBN ont accordé un délai de 45 jours à toutes les unités de transformation  pour qu’elles soient en ordre avec la loi. Et ce délai va prendre fin jeudi le 27 octobre 2022. 

Après cette date, Sindayikengera fait remarquer que les agents du BBN vont effectuer des descentes sur terrain pour se rendre compte s’il y a des unités de transformation qui sont en ordre avec la loi ou pas. Celles qui ne sont pas en ordre seront sanctionnées conformément à la loi, précise Sindayikengera. «La raison pour laquelle, le gouvernement commence à être strict dans le contrôle de qualité est qu’il s’observe pas mal d’opérateurs économiques qui se sont arrogés  le droit d’exercer le commerce des produits non certifiés pouvant être nuisibles à la santé. Il y en a à tire larigot dans différents marchés et d’autres coins du pays et cela au vu et au su de tout le monde», renchérit-il. 

Accréditation du BBN : le train est en marche

C’est pour cela que Sindayikengera informe le public que dans le cadre de la promotion de la qualité on s’active pour que les laboratoires du BBN soient accrédités. Il s’inquiète du fait que même si ce bureau est capable de certifier les produits fabriqués localement, ces derniers ne peuvent pas franchir les marchés régionaux ou internationaux pour la simple raison que le BBN n’est pas encore doté de certificats systèmes malgré qu’il existe depuis les années 1990. 

Pourtant, Sindayikengera fait remarquer que les laboratoires du BBN sont maintenant réhabilités. Ce bureau est aussi doté de pas mal d’équipements que même les laboratoires accrédités tant au niveau régional qu’international ne disposent plus. Selon toujours Sindayikengera, certaines actions sont en train d’être menées pour que les laboratoires du BBN soit accrédités. 

«Nous avons un  expert de nationalité française financé par le projet Mark up qui est en train de nous aider», martèle-t-il.  Et de se réjouir du fait que l’étape déjà franchie est bonne puisque l’accréditation des laboratoires est un long processus. On analyse si le personnel est suffisant et compétent. On vérifie le nombre d’échantillons analysés par an, les équipements, les manuels à remplir, etc. Pour toutes ces raisons, Sindayikengera espère que les laboratoires du BBN seront accrédités d’ici peu de jours. 

Selon toujours lui, il en est de même pour d’autres certificats systèmes. «Nous avons des experts de l’Ile Maurice et du Sénégal financés par le projet Mark up sous l’appui de l’Union Européenne et du Centre du Commerce International qui nous aident dans le processus de bénéficier des certificats systèmes pour que les services que nous offrons soient reconnus dans le monde entier », explique- t- il.  C’est le certificat ISO 17020, renchérit-il. Pour la certification, c’est ISO 17025. Et Bientôt, Sindayikengera indique qu’on va certifier Azania qui fait la mouture du blé et Fruito.  «Avec l’appui de la société suisse SQS, on prévoit se doter d’autres certificats comme ISO 9001 qui montre les bonnes pratiques d’hygiène. Au total, on cherche cinq ISO», éclaire-t-il

Sindayikengera conclut en signalant qu’on compte actuellement plus de 700 unités de transformation agroalimentaire au niveau national.  

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