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Journée Mondiale de la Bière :Difficile de boire à satisfaction

Le 5 août de chaque année, le monde entier célèbre la journée Mondiale de la bière. Au Burundi,
cette journée arrive au moment où la population se trouve dans une pauvreté sans nom. Les
consommateurs affirment que boire à leur satisfaction leur coûte cher . Ils indiquent que cela est
dû à conséquence de la crise que traverse le Burundi qui a fait que les prix de presque tous les
produits soient revus à la hausse

La consommation de la bière date de longtemps au Burundi. Ceci pour différentes raisons. Les consommateurs en prennent pour se rafraîchir la gorge ou se désaltérer. La bière peut être prise lors des pratiques rituelles marquant un changement de statut social dans la vie d’un individu dont la naissance, l’anniversaire, le mariage, la mort…

 

Au moment où le Burundi fait face à une pauvreté sans nom aggravée par la hausse des prix des produits de première nécessité, les consommateurs de la bière disent que prendre même un verre leur coûte les yeux de la tête. Ils précisent même que certaines fêtes ont été supprimées faute de moyens. Beaucoup affirment ne pas fêter la naissance ou l’anniversaire de leurs enfants, mais font savoir que le rite auquel ils ne peuvent pas se soustraire est celui de la levée de deuil

N.K précise qu’il n’a fêté ni la naissance ni l’anniversaire de ses 4 enfants. Il indique qu’il ne peut pas se permettre d’allouer un budget aux fêtes de naissance et d’anniversaire de ses enfants alors que ses gendres vont par la suite passer des jours sans manger. Il souligne qu’il a choisi de leur acheter seulement des chocolats pour fêter leur anniversaire. Il ajoute qu’auparavant, pour un rite quelconque organisé chez son voisin, les amis contribuaient pour une caisse de bière ou un bidon de 20 litres. Actuellement, ce n’est plus le cas car, explique-t-il, la pauvreté oblige de contribuer pour la moitié.

 

Il poursuit en indiquant que les bières dénommées  « béchous » et d’autres « bajous » constituent des solutions favorables pour les organisateurs des fête car, indique-t-il, en plus d’être moins chers, ils sont aussi nombreux car une caisse de « bajous » contient 24 bouteilles .Mais, là aussi on déplore que, dans certaines fêtes, ce sont ceux qui s’assoient sur la table d’honneur ou sur la ligne de devant qui sont servis.

Michel Niyongabo, un consommateur de bière buveur rencontré dans un bistrot à Kamenge en train de trinquer raconte qu’au lieu de prendre une bouteille de Primus, il préfère prendre 2 bouteilles de vin de banane « urwarwa ».

 

Certains buveurs disent que ce n’est pas n’importe qui qui peut s’acheter de la bière nawadays. Ils soulignent que même les grands magnats boivent actuellement le vin de banane. Un domestique qui a recquis l’anonymat, un bidon de 3 litres de vin de banane « urwarwa » à la main révèle que son patron consomme cette boisson avant de se rendre au cabaret pour prendre un seul primus pour la route.

 

Signalons que malgré la cherté de la vie, la bière reste un élément de cohésion sociale « Gahuzamiryango ».

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