L’utilisation du bois lors de la cuisson en milieu rural a des conséquences néfastes sur la santé humaine et l’environnement. Pour pallier à cela, promotion des foyers améliorés est plus que nécessaire.
Dr Louis Nahimana : » L’adoption des foyers ameliorées en milieu rural est une voie obligée comme réponse à la rareté du bois de chauffage. »
La consommation excessive des combustibles, le dégagement des fumées nocives, la destruction du couvert végétal à grande échelle, une contribution non négligeable aux émissions de CO2, etc. sont entre autres les inconvénients de l’utilisation des foyers traditionnels (amashiga).
Dans une conférence organisée jeudi le 27 avril 2023 par le Centre de Recherche en Sciences Naturelles et de l’Environnement (CRSNE) et le Centre Universitaire de Recherche pour le Développement Economique et Social (CURDES), sous le thème : « Problématique de l’utilisation de l’énergie domestique au Burundi, impacts environnemental et social », différents intervenants sont revenus sur l’impact de l’utilisation du bois dans la cuisson sur la santé de la population rurale. D’ailleurs, selon le rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de 2014, quatre millions de femmes et d’enfants sont tués chaque année par des fumées qui proviennent des cuisines.
Foyers améliorés, une alternative
Dans son exposé sur le thème « Problématique de l’utilisation de l’énergie domestique : foyers améliorés pour le milieu rural », Louis Nahimana, professeur à l’Université du Burundi a évoqué l’utilisation des foyers améliorés (iziko nyaryo) comme source d’énergie. Selon lui, avec à peu près douze millions d’habitants, le Burundi n’a pas d’espace suffisant pour planter des arbres. Mais, en milieu rural, la majorité de la population continue à utiliser les 3 pierres.
Pour Nahimana, l’adoption des foyers améliorés (FA) est une voie obligée comme réponse à la rareté du bois de chauffage. Comme il l’explique, la conversion radicale des foyers à 3 pierres vers les FA devrait passer par une ferme volonté politique d’amélioration de la gestion de l’énergie de cuisson à tous les niveaux (ménages, restaurants, communautés). Cette politique devrait inclure la recherche appliquée, la formation sur la fabrication et l’installation des foyers améliorés, la visibilité à travers les médias, les affiches, les expositions et la règlementation (interdiction des foyers polluants).