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Budget général de l’Etat pour l’exercice 2023-2024 : La mobilisation des financements extérieurs problématique

Le budget général de l’Etat pour l’exercice 2023-2024 sera financé en grande partie par les appuis extérieurs à hauteur de 938 milliards de FBu. La mobilisation des dons exige beaucoup de réformes liées à la gouvernance, à la lutte contre la corruption, à la transparence dans la gestion de la chose publique, etc. Ce qui n’est pas visible sur terrain

Faustin Ndikumana, directeur national de l’Ong locale Parole et Actions pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités (PARCEM), estime que rien ne garantit la mobilisation des financements extérieurs.

Les ressources du budget général de l’Etat pour l’exercice 2023-2024 s’élèvent à 3,238 mille milliards de FBu. Quant aux dépenses dudit budget, elles s’élèvent à 3,923 mille milliards de FBu. Comme les dépenses sont supérieures aux recettes, il y a un déficit budgétaire de 685 milliards de FBu. En plus de ce déficit, par rapport au budget général de l’Etat de l’exercice 2022-2023, les dons ont augmenté de façon exponentielle. Le budget actuel sera financé par les dons à hauteur de 938 milliards de FBu alors qu’ils étaient à 333 milliards de FBu l’année précédente.

En plus, le gros du budget en cours d’exécution est orienté vers le fonctionnement de l’Etat. A titre illustratif, les dépenses phares du budget concernent notamment l’augmentation des salaires qui passent de 508 milliards à 870 milliards de FBu. L’achat des biens et services passe de 151 milliards à 328 milliards de FBu. Le paiement des intérêts (sur emprunts extérieurs et intérieurs) s’élève à 247 milliards de FBu.

Par contre, le budget en cours d’exécution comporte peu de projets de grande envergure. Les investissements remarquables concernent notamment la subvention des engrais chimiques (256 milliards de FBu) et le projet de construction du chemin de fer (258 milliards de FBu). Les autres investissements concernent la rénovation de la piste de l’aéroport international Melchior Ndadaye (50 milliards de FBu), l’appui aux coopératives (87 milliards de FBu) et l’appui au Programme d’Autonomisation Economique et d’Emploi des Jeunes (PAEEJ) avec 26 milliards de FBu.

La mobilisation des dons n’est pas claire

Faustin Ndikumana, directeur national de l’Ong locale Parole et Actions pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités (PARCEM), estime que rien ne garantit la mobilisation des financements extérieurs. Ces propos émanent d’une conférence de presse qu’il a organisée vendredi le 30 juin 2023 pour faire le point sur le budget général de l’Etat de l’exercice 2023-2024. Cet économiste est inquiet de voir le budget général de l’Etat est financé en grande partie par des dons jusqu’à 938 milliards de FBu. Pourquoi ? Parce que la mobilisation des financements extérieurs exige beaucoup de réformes. Or, cette volonté n’est pas visible sur terrain aujourd’hui.

« Si une grande partie des recettes proviendra des dons sans oublier le déficit budgétaire qui est financé par l’endettement. Est-ce que le gouvernement a pris toutes les stratégies nécessaires pour mobiliser les financements extérieurs ? Est-ce que les cadres de l’Etat ont changé les mentalités pour mobiliser cet argent dont nous avons tant besoin ? », se demande M. Ndikumana. Cet économiste est convaincu que la mobilisation des financements extérieurs exige beaucoup de réformes. Des conditions à remplir sont notamment la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme, la transparence dans la gestion des biens publics, la lutte contre la corruption et l’indépendance de la justice. En outre, la nomination des cadres qui gèrent les projets de développement doit être faite correctement en privilégiant la compétence. Il doit y avoir également un cadre légal, un cadre institutionnel, la transparence dans la passation des marchés publics et la publication des rapports d’exécution budgétaire et des rapports d’audit. Est-ce que le Parlement contrôle efficacement l’action gouvernementale? Quid de l’impunité? Toutes ces questions doivent avoir une réponse claire.

M. Ndikumana estime que le gouvernement commence à donner le poids aux appuis extérieurs dans le budget général de l’Etat. Il recommande aux dirigeants de concevoir une stratégie efficace pour mobiliser les financements extérieurs. Si jamais les appuis extérieurs ne sont pas mobilisés, ce sera un problème majeur, car même les devises proviendront en grande partie des appuis extérieurs.

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