Malgré la réouverture des frontières et la réduction des frais pour le dépistage de la Covid-19, la plupart des agences de voyage qui opéraient au marché dit Chez Sion restent fermées. Cela au moment où le gouvernement du Burundi vient de réduire les frais de dépistage de Covid-19 de 30 USD à 15 USD pour les étrangers entrant sur le sol burundais via les frontières terrestres. Les propriétaires de ces agences sont sommées de rouvrir ou de remettre les maisons abritant ces maisons dans les meilleurs délais
Après la fermeture des frontières entre le Burundi et la RDC (mars 2020) suite à la pandémie de coronavirus, toutes les agences de voyage reliant ces deux pays ont fermé leurs portes. Quatre mois après la réouverture des frontières, force est de constater que la majorité d’entre elles restent fermées. Les bureaux sont d’ailleurs cadenassés. Au moins trois agences sont fonctionnelles sur plus de 50 qui opéraient avant la fermeture des frontières. Une partie du parking réservé aux véhicules assurant le transport vers la RDC est occupée par des taxis burundais (au moins de dix) qui font le transport jusqu’à la frontière de Gatumba. Une autre grande partie est occupée par les véhicules des privés qui viennent s’y approvisionner.
Selon des sources sur place, les locataires des bureaux des agences sont sommés de rouvrir leurs bureaux ou de les remettre avant le 01 octobre 2021. « Ça fait plus d’une année que les propriétaires de ces agences ne paient pas le loyer à la caisse du marché », révèle un employé du marché Bujumbura City Market. Le propriétaire des échoppes est un homme d’affaires. Il ne pourra pas accepter cela. Soit ils rouvrent pour relancer le transport, soit ils y mettent d’autres articles pour vendre ou bien ils rétrocèdent les maisons aux propriétaires », a-t-il ajouté.
L’affluence renait timidement
Le 17 octobre 2021, le gouvernement a réduit les frais de dépistage de la Covid-19 jusqu’à 15 USD. Après cette réduction, l’affluence renaquit timidement. Des femmes congolaises commencèrent timidement à affluer sur ce marché, selon les vendeurs de légumes. J. M, une vendeuse de fruits et légumes affirme qu’il y a actuellement un léger mieux par rapport aux périodes antérieures. Toutefois, les commerçantes congolaises ne sont pas encore nombreuses à y retourner. Dans une boucherie-cafeteria se trouvant tout près du parking des véhicules faisant le transport vers la RDC, on aperçoit des femmes congolaises munies des dollars américains qui viennent acheter le lait une petite quantité de saucissons. « On n’a pas encore remarquer les clients qui viennent s’approvisionner en grandes quantités », explique cette caissière.
« Les 15 USD restent exorbitants pour nous petites commerçantes. Une commerçante ayant un capital de moins de 100 USD qui paie 15 USD côté burundais et 5 USD côté congolais ne peut pas enregistrer des profits chaque fois qu’elle traverse la frontière », se lamente une commerçante en train de boire un verre de lait dans cette cafeteria. «Pourquoi le Burundi exige une somme de 15 USD par jour alors qu’en RDC ou au Rwanda on exige 5 USD et cela pour une validité de deux semaines? », se demande-t-elle. Selon elle, la plupart préfèrent arrêter leurs business ou se rabattre au Rwanda.
Les chauffeurs demandent une dérogation
Les chauffeurs des véhicules qui faisaient le transport vers la RDC demandent au gouvernement de leur accorder des dérogations une fois les deux semaines afin qu’ils traversent la frontière facilement. «Avant le Covid-19, pour le tronçon Bujumbura-Uvira, les clients nous payaient entre 5 et 6 mille FBu et on enregistrait au moins 20 mille FBu par tour. Avec deux tours par jour, on pouvait gagner 50 mille FBu. Actuellement payer 5 USD (environ 10000 FBu) du côté de la RDC et 15 mille au Burundi fait 25 mille FBU, vous trouverez qu’on ne pouvait pas faire de profits. On ne peut même pas avoir les frais de versement aux propriétaires des voitures.», regrette J. N, chauffeur de taxi. Il précise que les chauffeurs préfèrent actuellement déposer les clients à la frontière afin qu’ils prennent un autre transport. Ce chauffeur propose au gouvernement de leur accorder des dérogations. Par exemple nous pouvons payer ces 15 mille FBU pour une semaine seulement, explique-t-il.
Après la réouverture de la frontière de Gatumba, le gouvernement du Burundi a fixé à 30 USD pour les étrangers et 15 mille FBu pour les nationaux comme frais de dépistage de la Covid-19. Les congolais faisant le commerce transfrontalier ont jugé cette somme exorbitante. Il y a deux semaines, le gouvernement a réduit ces frais jusqu’à 15 USD.