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Burundi: Quand le charbon de bois et le bois de chauffage dévorent les forêts

Au cœur de la cuisson des aliments au Burundi, le bois. Pour avoir le bois de chauffage et les charbons de bois, les burundais abattent les arbres. Cependant, les aires protégées, en l’occurrence la réserve naturelle de la Rusizi et le parc national de la Kibira en paient  le prix. Une activité anthropique qui menace la biodiversité burundaise dans toute son entièreté
Par Arthur Bizimana, journaliste indépendant.

 

Derrière ses deux enfants, portant des fagots de bois encore frais sur la tête, Patricie Nyabenda, habitant à Rwegura, arpente à grand pas Kibira, la plus grande forêt burundaise. Ils viennent y chercher les bois de chauffage, comme bon nombre des habitants riverains de Kibira le font. 

Plus loin dans la forêt Kibira se pointent à l’horizon une vieille dame et sa petite-fille qui  empilent les bois morts qu’elles ont ramassés. Ces dernières nous confirment qu’elles ramassent juste les bois de chauffages morts à Kibira, car, elles n’ont pas à leur disposition d’autres lieux où les ramasser. 

Kibira est à cheval sur le bassin du Congo et du Nil au Nord-Ouest Burundi.  De loin, ce parc présente une image inattendue, verdoyante et foisonnante. Elle semble dense. A force de l’approcher, la réalité semble pourtant démontrer le contraire. Beaucoup d’espèces d’arbres ont été abattus. Par les chercheurs de bois de chauffage ou charbons de bois tantôt pour la cuisson tantôt pour la vente et les chercheurs de bambous, dont les basangwabutaka, communauté dites autochtones, pour la construction.  

Chercher les bois de chauffage relève en familles rurales burundaises de la responsabilité des femmes et des enfants, dira Marie Mundanikure, habitant à la colline Ruharo. En témoigne d’ailleurs l’intrusion des riverains qui cherchent du bois dans la Réserve Naturelle de la Rusizi et le Parc national de la Kibira. Ce sont surtout les femmes et les enfants. 

Certains s’introduisent dans ces aires protégées portant à la main les machettes et les cordes pour lier les bois abattus, d’autres y quittent avec les fagots de bois sur la tête. 

D’après Abel Nteziryayo, Directeur de l’OBPE Kayanza et Chef du Parc national de la Kibira, toute la communauté riveraine dudit parc veut s’y approvisionner en bois de chauffage.

Le problème c’est qu’ils coupent les bois à l’état frais, dénonce ce chef du parc national de la Kibira. Les bois morts s’y sont raréfiés. Il y en a même qui abattent les arbres pour fabriquer les charbons de bois et les bambous de construction, a-t-il ajouté.

Kibira est souvent menacé pendant les heures hors services : « Très tôt le matin entre 5 heures et 6 heures du matin et vers le soir à partir de 16 heures. », nous révèle Elie, Chef des gardes-forestiers du secteur Rwegura.

 

Et si ce commerce lucratif était illégal ?

Pire encore, c’est qu’ils le font actuellement pour des fins commerciales afin de subvenir aux besoins familiaux.  

C’est un commerce lucratif, mais illégal : « Un fagot de bois ne coûte que 5000 FBu. Or, une personne peut récolter deux fagots de bois de chauffage par jour, ce qui veut dire qu’il peut gagner aussi facilement 10 000FBu, soit environ 5 dollars américains. « , explique-t-il.

Les autochtones, « les basangwabutaka », vivent surtout de la vente des bambous : « Ils coupent illégalement les bambous à Kibira qu’ils vendent aux constructeurs de maisons pour avoir de quoi mettre sous la dent », poursuit Elie, chef des gardes-forestiers du secteur Rwegura.

Le commerce du bois de chauffage et des bambous apporte un complément financier à la communauté riveraine de la Kibira. Pour lutter contre ce trafic, les agents de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE) effectuent des descentes sur terrain pendant les heures hors services pour traquer ces gens.

Toutefois, leur travail se limite à la saisie des biens exploités illégalement. Encore plus, la fréquence de cette descente est très limitée, nous briefe le Chef des gardes-forestiers du secteur Rwegura.

A peine, 15 Km au Nord-ouest de la Capitale économique, Bujumbura, à Gihanga, nous sommes en province de Bubanza, l’une des communes frontalières avec la réserve naturelle de la Rusizi, nous nous sommes rencontrés avec Irambona Chantal qui allait, à cette réserve très connue sous le sobriquet de « Rukoko », chercher les bois de chauffage. 

Faute de moyens nécessaires pour s’acheter d’autres sources d’énergie comme le gaz, Chantal reconnaît qu’elle ramasse souvent les bois de chauffage à Rukoko pour faire la cuisson. Elle admet qu’elle commet un crime environnemental, mais trouve qu’elle n’a pas, comme ses voisins, d’autres choix.  

Nduwimana Renate fait savoir qu’ils s’approvisionnent en bois de chauffages à Rukoko, car ils n’ont pas à leur disposition d’autres lieux où ramasser les bois de chauffage.  Nous sommes pauvres, à tel point que nous ne pouvons pas nous payer le luxe d’utiliser le charbon de bois, encore moins le gaz pour faire la cuisson.

La pression démographique amplifie la déforestation 

Par rapport à la pression démographique, origine de la déforestation qui ne cesse de s’accroître de jour en jour, Léopold Ndayisaba, administrateur de la Commune Gihanga constate que la situation est aggravée par le fait que beaucoup de travailleurs saisonniers en provenance d’autres provinces s’installent dans la commune Gihanga, à la quête d’emplois et causent par conséquent préjudice à la réserve. Ces travailleurs s’arrogent le droit de chercher du bois de chauffage dans la réserve.

Ce qui est plus étonnant, c’est que les agents de l’OBPE et de forces de l’ordre sont tantôt complices avec les gens qui commettent des crimes environnementaux dans cette réserve: « Il y en a d’ailleurs les agents de l’OBPE et de forces de l’ordre qui ont été récemment punis, parce qu’ils ont reçu de pots de vins et ont laissé la population commettre des crimes environnementaux dans ce parc. » dévoile l’administrateur de la Commune Gihanga. 

En l’espace de huit ans, l’usage du bois de chauffage pour la cuisson au Burundi n’a cessé d’augmenter. Selon le dernier rapport publié par l’Institut des Statistiques et d’Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU) en 2021, l’usage du bois de chauffage est passé de 6 086 610 en 2010 à 10 655 944  de tonnes de bois de chauffage en 2017, soit une hausse de 57,1%. 

Arbres abbatus dans le parc national de la Kibira.

Pour faire la cuisson au Burundi, la classe moyenne utilise les charbons de bois. Nombre de fabricants de ce charbon abattent les arbres dans les forêts et d’autres dans les plantations des particuliers. Cette pratique est très courante au Centre et au Sud du pays.

Comme le témoigne Patricie, habitante de la localité frontalière avec le parc de la Kibira, il y a ceux qui abattent les arbres dans ledit parc pour fabriquer du charbon de bois. D’après Abel, l’abattage des arbres pour fabriquer du charbon de bois existe, mais n’est pas très fréquent avant de souligner que la recherche du bois de chauffage est très fréquente pour toute la limite du parc.

Pierre Ntahonkuriye, chef de secteur des garde-forestiers de la réserve naturelle de la Rusizi affirme que la communauté locale frontalière avec la réserve naturelle de la Rusizi abat également les arbres à Rukoko pour fabriquer les charbons de bois.

Le problème, c’est que la population ne comprend pas l’importance de cette réserve et contribue beaucoup à sa destruction. Ils voient en Rukoko les bois de chauffage, le charbon de bois et la pêche, indique Pierre, chef de secteur des garde-forestiers de la réserve naturelle de la Rusizi.    

Dans ce pays de l’Afrique centrale, 96,6% des burundais utilisent le bois pour faire la cuisson. 

Ce qu’il faut savoir, c’est que le charbon de bois est consommé à 77% par la population urbaine, lit-on dans une étude publiée par la revue des sciences CIRAD.  

Cette étude révèle également que la capitale économique, Bujumbura et la capitale politique, Gitega, sont gourmandes en charbon de bois.

En 2014, alors que Gitega consommait 260 tonnes de charbon de bois hebdomadairement, Bujumbura consommait 1 084 tonnes, soit quatre fois plus élevée que celle de Gitega. Ces deux villes consommaient 70 100 tonnes par an.

Dans les villes des chefs-lieux des provinces, la consommation de charbon de bois tourne autour de 2 008 tonnes par semaine, note cette étude. 

Par an, les deux grandes villes entraînent une coupe pour la combustion du charbon de bois d’une superficie de 3 505 à 4 673 hectares. 

La consommation de charbon de bois de toutes les villes des chefs-lieux des provinces entraînerait ainsi une coupe annuelle d’une superficie de 5 236 à 6 981 hectares.

Dans ces deux grandes villes burundaises, les prix du charbon de bois ont connu une très forte hausse, ces deux dernières années. Tandis qu’à Gitega, au centre du pays, au petit marché de Magarama, en commune et province Gitega, un sac moyen de Charbon de bois coûte environ 18 000FBu, soit 9 dollars américains, arrivé à Bujumbura, les prix d’un même sac doublent. Il coûte 35 000FBu, soit environ 18 dollars américains. Il y a deux ans, ce même sac coûtait la moitié de cette somme, nous disent les vendeurs de charbon de bois. 

Selon les vendeurs de charbon de bois, cette hausse de prix du charbon de bois s’explique par la diminution d’arbres dans les champs des particuliers. 

En 11 ans, l’usage du charbon de bois a connu une forte hausse. Selon ISTEEBU, le recours au charbon de bois pour la cuisson est passé de 157 427 en 2010 à 2 900 000 tonnes de charbon de bois en 2020, soit une hausse de 1842%.

A ce rythme, l’expert en environnement et professeur à l’Université du Burundi et à l’Ecole Normale Supérieure, Professeur Frédéric Bangirinama estime que le couvert forestier du Burundi qui tourne autour de 171 625 hectares, pourrait disparaître dans 25 à 33 ans.

Selon Global Forest Watch, alors qu’en 2002, la perte de couverture forestière tournait autour de 4 hectares, en 2021, la perte de couverture forestière oscille autour de 14 hectares. 

Global Forest Watch montre que le Burundi a perdu 355 hectares de forêts primaires humides de 2002 à 2021, ce qui représente 1.2% de son total couvert forestier. 

Les aires protégées représentent actuellement 5,6% de la superficie du Burundi, indique le Directeur Général de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE) Berchmans Hatungimana. Or, l’approche en vogue, comme le raconte Berchmans, exige que les aires protégées doivent représenter 30% du territoire.

Pour atteindre la superficie des aires protégées avoisinant entre 10 et 15% de la superficie du territoire burundais, l’OBPE est dans la phase d’identification des collines qui peuvent faire partie des aires protégées.

Parmi les crimes environnementaux qui menacent le Parc national de la Kibira figurent la fabrication des planches, l’orpaillage, la recherche des fruits et des légumes, mais aussi la chasse.

La réserve naturelle de la Rusizi est, quant à elle, menacée de feux de brousse ainsi que la  pêche illégale, comme le confirme l’administrateur de la Commune Gihanga, Léopold Ndayisaba. Lors de notre passage, la réserve naturelle de la Rusizi (Rukoko) venait d’être mise sous le feu. 

Le Directeur de l’OBPE, Berchmans souligne que le code forestier est clair sur la coupe d’arbres : « Toute coupe d’arbre est subordonnée à la délivrance d’un permis de coupe, à l’exception des arbres des privés se trouvant sur une superficie de moins d’un demi-hectare ou des arbres situés dans un terrain clos attenant à une maison d’habitation ou à un bâtiment industriel, commercial ou administratif et le principe de qui coupe reboise. »

Son constat est que l’Etat a tout fait pour couper court à toute tentative de crime environnemental.

 

Surveiller les forêts n’est pas une sinécure

Toutefois, la surveillance de ces forêts semble compliquée pour l’OBPE. Ce dernier fait face au manque du personnel.

Préserver la réserve naturelle de la Rusizi d’environ 30km de long et 6 km de large couvrant 6000 hectares n’est pas une sinécure pour 8 garde-forestiers : « ça exige dévouement, patience et persévérance », fait savoir Pierre Ntahonkuriye, chef du secteur des garde-forestiers.

Son visage cachant à peine sa fatigue, Pierre fait savoir que le premier défi auquel ils font face est le manque de moyens de déplacement pour surveiller la réserve naturelle de la Rusizi : « Nous la parcourons toute la journée à pied. Ce n’est pas si facile que vous le pensez de connaître l’état de santé quotidien de la réserve. »  

L’insuffisance du personnel est présente à Kibira. Selon Abel, le parc national Kibira s’étend à 40 000 hectares. Pourtant, seules 64 gardes-forestiers la surveillent quotidiennement ».

En outre, ils font face à l’insuffisance du matériel de communication, car Kibira se trouve dans les hautes montagnes où la couverture des réseaux téléphoniques est indisponible. Le manque de carburant pour bien surveiller Kibira remue le couteau dans la plaie.

Selon le DG de l’OBPE, le personnel est insuffisant dans toutes les aires protégées burundaises pour assurer un contrôle efficace.

En attendant de pallier ce défi, le Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage(MEAE) a signé une ordonnance ministérielle qui porte sur la gestion participative des aires protégées avec la communauté riveraine, poursuit le DG de l’OBPE.

Cette ordonnance insiste sur le rôle des communautés  locales et les organisations non gouvernementales  pour la protection de l’environnement.

Autour du Parc National de la kibira, un comité de 5 personnes sur chaque colline qui appuie les gardes-forestiers à surveiller ledit parc en cas de besoin a été mis en place. Ndaruzaniye Claude en fait partie.

Ce comité est beaucoup plus efficace. La preuve en est que quatre saisons sèches, soit quatre ans, viennent de s’écouler sans qu’il se produise de feux de brousse à Kibira. Ce qui n’était pas le cas avant sa mise en place.  Pour y arriver, il est recommandé à toutes les personnes qui entrent à Kibira de ne pas porter l’allumette.

Homme, destructeur et victime ?

Le Directeur Général de l’OBPE ajoute que la pression démographique a un impact sur l’environnement : « Quand la population augmente, elle a tendance à chercher les bois de chauffage et les terres cultivables dans les aires protégées. »

En déboisant ces forêts, la conséquence est qu’il y aura des changements climatiques. S’il y a changement climatique, le premier à être victime, c’est l’homme, annonce le DG de l’OBPE.

« Apparemment, l’homme est le premier destructeur de l’environnement et en même temps le premier à subir les effets néfastes du changement climatique. », poursuit-il.

La déforestation est à l’origine tantôt de l’irrégularité des pluies tantôt des pluies violentes, observe Berchmans.

La station météorologique de Bujumbura, proche de Gihanga, ne fait que confirmer les dires du Directeur Général de l’OBPE. En 10 ans, les précipitations ont évolué en dents de scie à cette station. Elles sont passées de 70,8 en 2010 à 39,6 mm en 2016 avant de remonter à 75,9mm en 2020.

Or, l’irrégularité ou l’intensité des pluies se répercute sur la production alimentaire. S’ils récoltent une production alimentaire insuffisante, il y aura, sans nul doute, l’insécurité alimentaire, remarque le DG de l’OBPE. Or, l’ISTEEBU montre que plus de 80% des burundais sont des producteurs.

L’impact de la déforestation sur les sols cultivables n’est plus à démontrer, dit le Directeur de l’OBPE. Dans les années 1980, nous n’avions pas besoin de mettre du fumier puisque le sol était protégé et la pluie abondante tombait en temps réel. Pour le moment, si on ne parvient pas à fumer le champ, on ne va rien récolter. Quand il y a donc dégradation de la forêt, mêmes les moisissures, les petits animaux, les verres de terre qui nous aident à retravailler la terre périssent, fait savoir le DG de l’OBPE. 

S’ils périssent, même si nous fertilisons nos champs, les verres de terre qui avaient une tâche importante de retravailler le sol, de faire le mélange du fumier avec le sol ne feront pas cette activité.

La Banque mondiale indique d’ailleurs que le Burundi perd chaque année 38 millions de tonnes de terres à cause de l’érosion. 

Pour le DG de l’OBPE, il faudrait trouver un moyen de concilier le développement et la protection de l’environnement.

La réserve naturelle de Rusizi est l’habitat de la faune mammalienne et est aussi riche en flore. En raison des perturbations de la communauté locale, Pierre, chef des gardes-forestiers du secteur Rukoko et Elie, Chef des gardes-forestiers du secteur Rwegura s’accordent à dire que la faune vit cachée : « Ce n’est pas facile à les voir »

Cette communauté détruit l’habitat des animaux en chassant également, ce qui fait peur aux animaux. Et Pierre d’ajouter : « Même lorsqu’une personne n’a pas de paix intérieure, elle vit cachée. »

Suite au ramassage de bois de chauffages et feux de brousse, les espèces endémiques sont abattus tantôt frais tantôt secs, ce qui est à l’origine de leurs disparitions. 

L’ancien Ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage Dr Déo Guide Rurema indique que la déforestation n’est pas sans impact sur les ressources en eaux : “Sur les 24.787 sources d’eaux que compte le Burundi, 2 508 sources d’eaux ont tari et et 4.418 (17,8%) sont en cours de tarissement ;”

Comment en finir avec la déforestation ? 

Pour préserver les forêts de la déforestation et restaurer la biodiversité, Léonidas Niziyimpa, activiste et représentant légal de Conservation et Communauté de Changement (3C) propose cinq solutions :

La première piste de solution consisterait à planter plus d’arbres et à en faire un suivi, c’est-à-dire, multiplier les arbres, les planter et les faire croître. Car les planter seulement est une chose et les faire croître en est une autre. 

A en croire cet expert, en plantant les arbres, nous restaurons les forêts, mais également, nous stabilisons nos terres et luttons contre le phénomène d’érosion, d’éboulement et d’écroulement des terrains qui font des ravages à l’heure actuelle.

La deuxième piste de solution serait d’ initier d’autres sources d’énergies, notamment l’utilisation du gaz pour faire la cuisson des aliments. Elle a très bien marché dans d’autres pays africains. Et elle pourrait être vulgarisée dans notre pays, le Burundi.

Pour matérialiser cette solution, le gouvernement burundais devrait subventionner le secteur d’achat du gaz et du matériel connexe, suggère-t-il.  Parce que le gaz et les matériels connexes coûtent cher : « Ce n’est pas à la portée de tous les burundais. »

La troisième piste de solution serait d’utiliser l’électricité. Ici, le gouvernement devrait y jouer également un rôle très important.

Revendeur de charbon de bois au petit marché de Magarama en Province de Gitega, Capitale politique.

 

La quatrième solution, serait de faire le recyclage des déchets afin qu’ils soient des combustibles. 

Beaucoup d’entrepreneurs burundais se sont lancés dans la transformation des déchets biodégradables en produits combustibles en l’occurrence Kaze Delphin avec sa start-up KAGE qui fabrique des biogaz à partir de rafle de maïs. A l’heure actuelle, cette entreprise a une capacité de production de 10 tonnes de charbon vert et 20 tonnes de briquettes par jour. Pour Léonidas Nizigiyimpa, représentant légal de Conservation et Communauté de Changement (3C), ça soulage un peu.

La dernière proposition serait de créer des activités génératrices de revenus pour les populations riveraines des aires protégées.

Pour cet environnementaliste, l’une des causes de la coupe des arbres, c’est la recherche de la survie. Si on lutte contre la pauvreté en initiant le petit élevage par exemple de l’apiculture, l’aviculture etc. la population ne recourra plus aux ressources naturelles des aires protégées.

En collaboration avec ses partenaires notamment la Banque Mondiale, l’OBPE a initié des activités génératrices de revenus autour du parc national de la Kibira, Ruvubu et la réserve naturelle forestière de Bururi en vue d’intéresser la communauté locale, surtout les autochtones, à ne pas détruire l’environnement. En faisant ces activités, la communauté dites autochtones, « basangwabutaka, » perçoit 4000 FBu par jour, soit 2$ américains. Parmi les 4000 FBu, ils en épargnent 1500 FBu. 

De cette épargne, certaines associations ont pu s’acheter des propriétés foncières et d’autres s’en achèteront pour bientôt, nous révèle Abel. 

Avec cet appui, force est de constater que la pression sur ces forêts a diminué. Mais nous plaidons pour l’augmentation du personnel, conclut le DG de l’OBPE. 

Ce reportage a été financé par Rainforest Journalism Fund en partenariat avec Pulitzer Center
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