Depuis janvier 2021, la Mairie a pris différentes mesures pour assainir beaucoup plus la capitale économique du Burundi. A ce titre, les kiosques construits anarchiquement ont été détruits et des poubelles publiques ont été installées ici et là. Malgré cela, dans la zone de Buyenzi, il y a toujours des défis à relever, notamment au niveau de l’entretien des caniveaux
Le pari est loin d’être gagné. La zone de Buyenzi (commune Mukaza) est depuis longtemps viabilisée et comporte plus de 10 avenues pavées. Malgré tout, l’état de salubrité de ses caniveaux laisse à désirer, car ils sont envahis par des ordures de toutes sortes. Les caniveaux deviennent de plus en plus exigus pendant la période pluvieuse. A titre d’exemple, de la 8ème à la 11ème avenue, ils contiennent des déchets diversifiés qui les bouchent progressivement. Des eaux usées stagnantes, parfois de couleur noirâtre, sont devenues légion. « Notre quartier a été important depuis longtemps même avant l’indépendance du Burundi. Et aujourd’hui, il est toujours dynamique et est au cœur de la capitale économique. Mais le problème d’assainissement est presqu’insoluble. Quant aux caniveaux, ils sont vraiment dans une situation pitoyable », se lamente le prénommé Asmani, un habitant de Buyenzi.
La situation est ainsi au moment où les ménages paient régulièrement les frais pour la collecte et l’évacuation des immondices.
La mécanique automobile, facteur d’insalubrité
Buyenzi est réputée dans la mécanique automobile depuis des décennies. Malheureusement, les garages dignes de ce nom sont rares ou quasi inexistants. Ils sont implantés plutôt dans les rues et à ciel ouvert. Les voitures tombées en panne ou en cours de réparation sont garées le long des avenues et leur entretien se fait généralement sur place. Les déchets qui en sont issus restent dispersés dans les rues. Quand les ordures ne sont pas rapidement enlevées, ils finissent leur course dans les caniveaux et y restent pendant un certain temps. Ce qui est défavorable à l’assainissement des quartiers en général et des caniveaux en particulier.
Ce n’est pas tout, même le commerce est pointé du doigt. Les emballages des marchandises ou tous autres déchets connexes au commerce contribuent à l’insalubrité de cette zone urbaine. Ils sont jetés soit dans les rues soit dans les caniveaux. « Si on achète par exemple une limonade dans une boutique, une fois la bouteille épuisée, dans la plupart des cas, elle sera jetée dans un caniveau. Par ailleurs, les bouteilles en plastique ou les plastiques en général sont beaucoup plus remarquables en tant que déchets qui bouchent de plus en plus les caniveaux », précise un jeune homme rencontré à la 9ème avenue. Il ajoute que même le petit commerce des denrées alimentaires pratiqué généralement au bord des avenues, contribue également à l’insalubrité des caniveaux.
Les ordures ménagères n’arrangent pas les choses
Bien que pas mal de personnes ne s’en rendent pas compte, l’insalubrité des lieux d’habitation a des lourdes conséquences sur l’environnement et la vie humaine. Pour ce faire, en matière d’assainissement, tout le monde est concerné et tout un chacun doit être engagé. Malheureusement, les ménages de Buyenzi déversent une grande quantité de déchets dans les caniveaux, notamment les immondices et les eaux usées. « Le problème d’entretien des caniveaux de Buyenzi s’appréhende de deux côtés. D’une part, la population locale ne prend pas en main la responsabilité d’assainir son entourage. Elle se fout probablement de la saleté et des odeurs nauséabondes qui en découlent. D’autre part, l’administration au niveau des quartiers ne sensibilise suffisamment pas ses sujets à propos de la salubrité afin qu’ils conjuguent leurs efforts », précise S.M, un lauréat d’université vivant à Buyenzi.
Rénovat Sindayihebura, administrateur de la commune Mukaza abonde dans le même sens. Selon lui, la salubrité de la zone Buyenzi est remise en question depuis longtemps. La population locale n’a pas la culture de garder en permanence un œil vigilant sur l’assainissement. Qu’à cela ne tienne, l’administration ne baisse pas les bras. Elle continue à sensibiliser la population. Mais, selon toujours cette autorité communale, sans la contribution effective des habitants de Buyenzi, les initiatives du gouvernement n’aboutiront pas à grand-chose.
Cela étant, les ménages de la ville de Bujumbura paient régulièrement les frais pour la collecte et l’évacuation des immondices vers les endroits appropriés.