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Calinie Manirakiza, la persévérante vendeuse d’huile de palme

 La septuagénaire Calinie Manirakiza tient bon dans son métier de vendeuse d’huile de palme qu’elle a débuté à 10 ans. Cela malgré son âge avancé. Elle confie que la confiance prime sur tout, surtout que les microfinances octroient des crédits. A son tour, elle s’approvisionne en huile de palme pour la fournir aux commerçants de Ngozi, Kayanza et Musenyi

Calinie Manirakiza : « Ce n’est pas moi qui fais la collecte d’huile de palme. J’ai des points focaux éparpillés dans la province de Bubanza qui le font moyennant rémunération ».

« Aujourd’hui, j’ai 72 ans. J’ai commencé la vente d’huile de palme à 10 ans jusqu’à ce que je me suis mariée à un premier homme qui est mort et à un deuxième homme qui a rendu l’âme également. J’étais orpheline et je vivais chez mon grand-père. Comme je n’ai pas eu la chance de fréquenter l’école, je devrais m’arranger pour survivre », indique Calinie Manirakiza, une veuve habitant la colline Ruhororo I, commune et province de Bubanza.

Elle précise qu’elle a commencé à vendre l’huile de palme au moment où celle-ci était conservée dans les pots. « Il n’existait pas de balances pour peser les marchandises. La quantité d’huile de palme était mesurée à l’aide des morceaux de calebasses », raconte-t-elle avant d’informer que lorsqu’on avait bien vendu l’huile de palme, le bénéfice était d’1 FBu.

Mme Manirakiza précise qu’elle s’approvisionnait dans les centres de négoce de Bubanza et Muramba dans la commune de Bubanza pour aller vendre sa marchandise au marché de Ndora dans la province de Cibitoke. Et de renchérir : « Le déolacement se faisait à pied ».

La confiance, le principal capital

Mme Manirakiza annonce que pour développer son commerce, elle s’est rabattue sur les microfinances et ses collègues commerçants. « J’ai un compte à la Caisse Coopérative d’Epargne et de Crédit Mutuel (CECM) depuis qu’elle a ouvert son agence à Musenyi dans la commune de Mpanda jusqu’à ce qu’elle est venue installer une agence ici au centre provincial de Bubanza », avise-t-elle.

Mme Manirakiza avoue que contracter les crédits n’a pas été facile pour elles. Dans le premier temps, signale-t-elle, nous avons contracté un crédit de groupe. « Certaines d’entre nous ont été défaillantes. J’ai eu le courage d’aller jusqu’au bout et j’ai liquidé le crédit. Par la suite la chance m’a souri. J’ai commencé à contracter un crédit au CECM de 200 mille FBu, ensuite de 300 mille FBu puis de 400 mille FBu. Au fur et à mesure que je remboursais, la microfinance me faisait confiance en augmentant la somme à contracter », dit-elle.

Et de continuer : « Les commerçants d’huile de palme originaires de la province de Kayanza, ceux originaires de la province de Ngozi et ceux originaires de Musenyi de la commune Mpanda dans la province de Bubanza, à leur tour, me faisaient et me font toujours des avances. Cela afin de collecter l’huile de palme pour eux. Ils laissent des bagages vides et viennent les récupérer remplis d’huile de palme. Ils n’hésitent pas à me donner 10 millions de FBu sans conditions préalables. Seules la confiance compte ». Mme Manirakiza éclaire ce qu’elle bénéficie de la part de ces commerçants. Une rémunération qui se calcule sur le prix d’approvisionnement et celui de vente du bidon d’huile de palme.

Création de l’emploi

Ce n’est pas moi qui fais la collecte de l’huile de palme, explique Mme Manirakiza. J’ai des points focaux éparpillés dans la province de Bubanza qui le font à ma place. Le paiement se fait par bidon et selon le prix de l’huile de palme sur le marché.

Elle annonce par ailleurs qu’elle essaie d’initier les voisins ou les proches à exercer le métier de vendeuse d’huile de palme. « Il existe des gens à qui j’ai octroyé un capital. Les uns me remboursent, les autres ne le font pas. Je me rappelle une personne à qui j’ai donné 100 mille FBu et qui m’a remboursé 50 mille FBu seulement », fait-elle remarquer avant de renchérir qu’il existe une autre personne qu’elle a initiée à la vente de l’huile de palme et qui, en guise de remerciement, lui a acheté une chèvre. Cette dernière a généré d’autres chèvres qui arrivent actuellement à un total de six.

Mme Manirakiza notifie que les crises répétitives qu’a traversé le pays l’ont touchée jusqu’à perdre une partie de sa richesse. « Malgré cela, je n’ai pas cessé d’exercer mon commerce », fait-elle savoir. Aujourd’hui, en plus de fournir l’huile de palme, elle le détaille sur la colline Ruhororo I au centre de négoce de Matonge dans la commune et province de Bubanza. C’est là même où elle dispose d’un stock d’huile de palme, d’un moulin et d’un poste à souder.

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