Le stade Ingoma de Gitega a accueilli vendredi 9 mai 2025 la cérémonie officielle de lancement de la campagne électorale en vue des élections législatives et communales prévues en juin prochain. Ce rendez-vous a marqué le début d’un processus électoral placé sous le signe de l’inclusion, de la paix et du dialogue entre toutes les forces politiques.
Chef de l’Etat, Evariste Ndayishimiye « Ceux qui s’opposent à la liberté des autres partis doivent être combattus par la loi ». (Crédit photo : Ntare House)
Dans un climat marqué par la volonté d’un dialogue apaisé, le président du parti CNL, Nestor Girukwishaka, s’est réjoui de l’organisation de cet événement, qualifié d’exceptionnel. Il a souligné que la qualité de la préparation des élections pourrait faire du processus burundais un modèle à suivre à l’échelle internationale. Le dirigeant de l’opposition a affirmé que les partis non alignés mèneront une campagne pacifique, tout en demandant aux autorités administratives de traiter équitablement tous les candidats. Il a également plaidé pour un accès équilibré aux médias publics.
De son côté, Dieudonné Nahimana, représentant des candidats indépendants, a dénoncé un déséquilibre dans les conditions d’éligibilité. Selon lui, l’exigence faite aux indépendants d’atteindre 40 % des voix dans une province pour être élus députés est injuste comparée aux 2 % requis pour les partis à l’échelle nationale. Il a exhorté la CENI à corriger ces inégalités et à garantir un traitement équitable pour tous.
Un appel à la tolérance lancé par le président Ndayishimiye
Dans son allocution de circonstance, le président Evariste Ndayishimiye a mis en garde contre toute tentative de perturber le bon déroulement du processus électoral. Il a condamné les comportements visant à empêcher certains partis de mener leurs activités politiques dans certaines localités, rappelant que de tels actes sont contraires à la loi. Il a appelé la justice à faire preuve de fermeté à l’égard de ceux qui s’opposeraient à l’expression démocratique.
« Ceux qui s’opposent à la liberté des autres partis doivent être combattus par la loi. Nous savons qu’il existe des extrémistes, des individus qui, où qu’ils se trouvent, se distinguent par leur volonté de nuire à leurs semblables, habités par un démon qui les empêche de vivre en harmonie avec les autres. Eh bien, lorsque ce démon leur empêche de bien cohabiter avec autrui, il est juste que la loi intervienne. Je les mets donc en garde à partir de maintenant. Dénoncez-les à temps et que tous ceux qui combattent la démocratie soient punis. », a déclaré le chef de l’Etat
Le chef de l’Etat s’est réjoui de voir les candidats de différents bords réunis dans un esprit de dialogue et de respect mutuel, un contraste notable avec les périodes électorales passées. Il a insisté sur l’importance d’une campagne basée sur les idées, affirmant que les élections ne doivent pas être une confrontation, mais un moment où le peuple choisit la meilleure vision pour son avenir. Il a rappelé aux candidats : « Faire campagne, ce n’est pas aller dire aux citoyens que je les aime, mais plutôt leur présenter de bons projets pour l’avenir du pays. »
Le chef de l’Etat a conclu son propos en appelant tous les Burundais à préserver le climat de paix qui prévaut dans le pays. Il a insisté sur l’importance d’une presse impartiale dans la couverture du processus électoral et a assuré que les moyens nécessaires seront mis à la disposition de tous les partis afin de garantir une campagne équitable. Il a invité la population à tirer les leçons du passé pour construire un avenir basé sur l’unité et le développement. Il a appelé les citoyens à rejeter les divisions idéologiques et à faire des élections un moment de cohésion nationale.
La CENI saluée, mais invitée à améliorer certains aspects du processus
Le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Prosper Ntahorwamiye a rappelé que la transparence sera assurée à toutes les étapes du processus. Il a notamment insisté sur l’importance des procès-verbaux qui serviront de référence officielle pour les résultats.
Révérien Ndikuriyo, secrétaire général du CNDD-FDD a également salué cette dynamique inclusive. Il a souligné que le dialogue politique doit prévaloir et que les adversaires ne doivent jamais être perçus comme des ennemis. Il a indiqué que son parti forme ses jeunes militants à un langage responsable dans le cadre des débats publics.
La décision d’inviter tous les partis à cette cérémonie d’ouverture de la campagne électorale a été saluée par l’ensemble des participants. Nestor Girukwishaka a exprimé sa reconnaissance envers le chef de l’Etat pour cette ouverture tout en appelant la CENI à corriger certains dysfonctionnements observés, notamment la composition des bureaux électoraux, les cas de harcèlement des militants de l’opposition et les difficultés d’accès au carburant.
La campagne électorale officielle s’est ouverte le 13 mai 2025 et se déroulera chaque jour de 6 h à 18 h. Les élections législatives et communales sont prévues pour le 5 juin, les sénatoriales pour le 27 juillet et les élections des conseils de colline et de quartier pour le 25 août 2025.