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Centrales hydroélectriques : chers, mais réalisables à long terme

Dans la suite de la publication des projets sur les infrastructures régionales, Burundi Eco est revenu dans son numéro 293 sur la voie ferrée. Cette dernière dont on ne connait pas encore quand, elle sera disponible pour le pays est plus avantageuse. Elle supporte de lourdes charges et elle est très rapide. C’est un élément important pour le développement économique. En plus d’elle, le courant électrique est un autre élément indispensable au développement économique du pays. Il contribue beaucoup à la production et à la transformation des produits. Dans cette publication, nous allons revenir sur les centrales hydroélectriques régionales.

Philbert Nsanzamahoro, directeur chargé de la coordination du département des infrastructures au ministère à la Présidence Chargé des Affaires de la Communauté Est Africaine déclare qu’une fois financés et réalisés, les centrales hydroélectriques constitueront un grand atout pour le développement.

Selon la définition tirée de l’Internet, une centrale hydroélectrique est un ensemble industriel qui permet de transformer l’énergie naturelle de l’eau en énergie mécanique, puis en électricité. Philbert Nsanzamahoro, directeur  chargé de la coordination du département des infrastructures au ministère à la Présidence Chargé des Affaires de la Communauté Est Africaine nous fait le point sur les projets concernant les centrales hydroélectriques régionales.

Centrale hydroélectrique de 80 MW sur les chutes de Rusumo

M. Nsanzamahoro indique que ce projet est commun au Burundi, au Rwanda et à la Tanzanie.

« Le projet est au stade  4B sur l’échelle de vie des projets de ce genre, c’est-à-dire au stade de la construction. Les travaux suivent leur cours normal avec le financement de 400 millions USD de la Banque Mondiale (BM) », fait-il remarquer. M. Nsanzamahoro signale que les contrats sur les travaux électromécaniques et de Génie Civil avec Engineering, Procurement and Construction (EPC) pour la construction de la centrale hydroélectrique ont été signés en novembre 2016. Et de poursuivre : « Les travaux de construction de la centrale hydroélectrique et du barrage ont été officiellement lancés par les ministres sectoriels intéressés en janvier 2017 ».

Cependant il signale que les travaux de construction des lignes de transport et des postes de transformation revêtent un caractère urgent. Cela pour éviter de se retrouver avec une énergie produite, mais non évacuée pour son utilisation effective en 2019.

Centrale hydroélectrique de Ruzizi III de 147 MW

Le projet concerne le Burundi, la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda d’après M.Nsanzamahoro. Pour lui, il est à l’étape 3B de l’échelle de vie des projets de ce genre.

« Le projet d’un montant de 604 millions USD sera financé par des co-financiers intéressés. Ceux-ci sont la Banque Mondiale, la Banque Européenne d’Investissement, l’Union Européenne, la Caisse Française de Développement et la KFW. L’approbation du financement de la Caisse Française de Développement est intervenue en décembre 2015 », martèle-t-il avant d’informer qu’on attend encore l’approbation du financement de la Banque Mondiale, de la Banque Européenne d’Investissement, de l’Union Européenne et de la Banque Publique d’Investissement Allemande (KFW).

Centrale hydroélectrique de Ruzizi IV de 287 MW

M.Nsanzamahoro souligne que ce projet appartient au Burundi, à la RDC et au Rwanda. Il témoigne qu’il est à l’étape de préfaisabilité. « Dans la réalité, ce projet n’a pas encore commencé. Sa progression vers la prochaine étape attend les conclusions de l’accord sur la centrale Ruzizi III », renchérit-il.

A cette étape, annonce M. Nsanzamahoro, le Burundi doit rester concentré principalement sur  Ruzizi III (même si certaines projections de projet se font sur une période de dix ans). « Toutefois, il est remarquable que ce projet se verra accordé un intérêt particulier après les conclusions de l’accord sur la centrale Ruzizi III », avoue-t-il.

Lignes de Transport associées à Rusumo-Falls

M.Nsanzamahoro explique qu’avec ce projet, on va construire sur 161 km une ligne de transport de courant Rusumo-Gitega de 220 KV. Il certifie que ce projet est au stade de finalisation du dossier d’appel d’offre pour les travaux.

« Le financement de ce projet a été assuré par la Banque Africaine de Développement (BAD) pour un montant de 16,7 millions d’Unités de Compte et par l’Union Européenne (UE) pour un montant de 12,75 millions d’Euros », précise-t-il.

Lignes de Transport associées Ruzizi III et Ruzizi IV

M. Nsanzamahoro parle d’abord de la ligne de transport Kamanyola (RDC)-Bujumbura (Burundi) de 220 kV qui s’étend sur 125 km. Pour lui, cette ligne est à l’étape de construction (4B).

«Le financement des travaux est assuré par la BAD à concurrence de 15,15 millions d’Unités de Compte », rassure-t-il.

Toutefois, M.Nsanzamahoro affirme que la construction des postes de Kamanyola et de Rubirizi associés à cette ligne reste problématique. Cela du fait de la suspension du financement de la KFW d’un montant de 15 millions d’Euros pour le poste de Rubirizi situé au Burundi. Et de se réjouir : « La BAD est en train d’examiner la possibilité de financer la construction du poste de transformation de Rubirizi ».

M.Nsanzamahoro revient ensuite sur la ligne Kigali (Rwanda)-Gitega (Burundi) de 220 KV. Il dit que c’est un projet d’un linéaire de 62 Km pour le Rwanda et 81 Km pour le Burundi. Selon lui, le financement global du projet est de 38 millions d’Euros dont une moitié pour le Rwanda et une autre pour le Burundi. M.Nsanzamahoro rappelle que du côté Burundais, 16 millions d’Euros relèvent de la contribution de l’Union Européenne et 3 millions d’Euros relèvent de la contribution de la KFW. Il reconnait enfin que le projet est dans un état de blocage pour le tronçon rattaché au Burundi. Cela suite à la décision de la KFW de suspendre sa contribution de 3 millions d’Euros pour le Burundi et d’assurer la gestion de la mise en œuvre du projet pour le compte de l’Union Européenne.

« A cette date, le dossier d’appel d’offre pour les travaux a été lancé pour la partie rwandaise ; mais reste en veilleuse pour la partie burundaise », éclaire-t-il.

Quant à la ligne Gitega (Burundi)-Kigoma (Tanzanie) de  110 KV Gitega (Burundi) ainsi que la ligne Gitega (Burundi) – Kigoma (Tanzanie) de 220 kV Gitega (Burundi), M.Nsanzamahoro fait savoir qu’elles sont à l’étape de la conception.

Des projets d’électrification transfrontalière

Sur ce projet, M. Nsanzamahoro donne les nouvelles de la ligne Kobero (Burundi)-Ngara (Tanzanie). Il souligne que la ville de Ngara est alimentée en énergie électrique. Cette énergie peut être utilisée pour électrifier Kobero.

« Le projet se trouve à l’étape 3A. Les études de faisabilité sont terminées. Le projet d’interconnexion de Ngara et de Kobero se trouve au stade 3B. Bien que le projet ne soit pas encore développé, le financement pour l’interconnexion de ces deux centres a été obtenu de la part d’ORIO », prouve-t-il.

A part ce projet, M. Nsanzamahoro notifie enfin d’autres projets qui ne sont pas encore développés. Il cite notamment la ligne de 30 km Gisuru (Burundi)-Kibondo (Tanzanie), la ligne de transport électrique Mugina (Burundi)-Manyovu (Tanzanie) et la  ligne de transport électrique Kanyaru (Burundi)-Butare (Rwanda).

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