Le Burundi s’apprête à accueillir le 23ème Sommet de la conférence des Chefs d’Etat du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) prévu au 31 octobre 2024. L’évènement riche en couleurs sera précédé par un forum d’affaires et un Conseil des ministres respectivement les 28 et 29 0ctobre 2024. Flash-back sur la genèse de cette organisation, le processus décisionnel et son impact économique
La capitale économique du Burundi va abriter le prochain Sommet des chefs d’Etat du COMESA prévu à la fin de ce mois. Les activités dudit évènement de grande envergure se dérouleront autour du thème central : « Accélérons l’intégration régionale par le développement des chaînes de valeurs régionales dans les domaines de l’Agriculture résiliente au climat, de l’Exploitation minière et du Tourisme ».
A la veille du Sommet, les bâtiments d’AGATEKA Hall de Kigobe abriteront un forum d’affaires couplée à une exposition vente. Ainsi, la réunion regroupant des hommes d’affaires de la région sera une bonne occasion pour les hommes et femmes d’affaires du Burundi à échanger, de démontrer leurs compétences et d’exhiber leurs œuvres. Les inscriptions pour les participants sont en cours sur la plateforme www.burundi-comesa23.bi jusqu’au 22 octobre 2024.
Genèse du COMESA
La création du COMESA remonte à 1994 lorsqu’il a été mis en place pour remplacer l’ancienne Zone d’échanges préférentiels (ZEP) qui existait depuis les premiers jours de 1981. Le COMESA a été créé « en tant qu’organisation des États souverains qui ont convenu de coopérer aux fins du développement de leurs ressources naturelles et humaines pour le bien de tous leurs peuples ». A ce titre, il couvre une vaste série de ses objectifs prioritaires dont la promotion de la paix et de la sécurité dans la région. La finalité est de devenir une grande communauté économique et commerciale capable de surmonter certains des obstacles auxquels sont confrontés les États membres.
La stratégie actuelle du COMESA peut ainsi se résumer dans la phrase « la prospérité économique par l’intégration régionale ». Le bloc régional compte 21 États membres dans ses rangs avec un PIB combiné de 1 000 milliards de dollars. Il s’agit d’un vaste marché régional de plus de 640 millions de personnes. L’espace COMESA couvre géographiquement une superficie de 12 millions de km², soit près des deux tiers du continent africain.
Une organisation bénéfique pour les pays membres
Le Secrétariat du COMESA travaille en étroite collaboration avec les ambassades des États membres basées à Lusaka et même avec celles œuvrant en dehors de la Zambie, mais accréditées auprès du COMESA. D’après Mme Chileshe Mpundu Kapwepwe, Secrétaire générale du COMESA, cette organisation appuie les initiatives des gouvernements dans la promotion du commerce intra-africain, l’économie inclusive et l’amélioration de la législation en matière des affaires.
De par le passé, la République du Burundi a reçu son soutien dans les domaines du commerce, de l’énergie et de la promotion de l’autonomisation économique des femmes. Actuellement, le Burundi met en œuvre le Programme de facilitation du commerce dans les pays des Grands Lacs financé par la Banque Mondiale en collaboration avec le COMESA. Ce programme poursuit un triple objectif, à savoir : l’amélioration des moyens de subsistance dans les zones frontalières entre le Burundi et la RD du Congo, la promotion du commerce transfrontalier et le renforcement de l’interdépendance économique.
Le COMESA a appuyé la création de six postes frontières à guichet unique dont 4 postes frontières entre le Burundi et le Rwanda et deux autres entre le Burundi et la Tanzanie, a annoncé Mme Mpundu Kapwepwe lors de la présentation des lettres de créance de l’ambassadeur du Burundi en Zambie.
Description du processus décisionnel
Le COMESA a développé une structure décisionnelle globale au sommet de laquelle se trouve la Conférence des chefs d’État et de gouvernement des 21 pays membres. Il y a ensuite un Conseil des ministres responsable de l’élaboration des politiques, 12 comités techniques et une série d’autres organes consultatifs (y compris les relations spécifiques avec les pays partenaires et les milieux d’affaires).
En outre, chaque État membre nomme des personnes de liaison dans ses ministères respectifs qui font partie du processus de communication au jour le jour. La coordination générale est assurée par le Secrétariat basé à Lusaka en Zambie.
La Conférence des chefs d’État et de gouvernement.
La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement connue sous le nom de Conférence du COMESA est composée des 21 chefs d’État et de gouvernement des États membres. C’est l’Organe suprême responsable de la politique générale, de la direction et du contrôle de l’exécution des fonctions exécutives du COMESA.
La Conférence s’intéresse surtout à la trajectoire stratégique de la région ainsi qu’à la réalisation des objectifs du bloc. Les décisions et directives des chefs d’État sont prises par consensus et s’imposent à toutes les institutions subordonnées, à l’exception de la Cour de justice.
Le Conseil des ministres
Le Conseil des ministres est le deuxième organe directeur le plus élevé du COMESA. Il est composé de ministres désignés par les États membres. Le Conseil est chargé d’assurer le bon fonctionnement du COMESA conformément aux dispositions du Traité.
Il prend également des décisions politiques sur les programmes et les activités du COMESA, y compris le suivi et l’examen de sa gestion financière et administrative. Comme le prévoit le Traité, les décisions du Conseil sont prises par consensus, à défaut de quoi elles sont prises à la majorité des deux tiers des membres du Conseil.
Quid des défis qui hantent le bloc régional ?
Le bloc économiques est confrontée à certaines barrières qui bloquent l’intégration effective. Ce sont notamment l’exigence de visas aux ressortissants des pays membres, les balances commerciales déficitaires, la cherté du transport aérien, l’insuffisance des infrastructures de transport …
Le Burundi a adhéré a la ZEP en 1981 qui deviendra COMESA en 1994. Dès lors, il bénéficie du tarif extérieur commun de la communauté, soit 25% pour les produits finis et 10% pour les biens intermédiaires. Bien que l’adhésion du Burundi au COMESA impacte positivement tous les secteurs, entre autres l’économie, le social, les relations diplomatiques et politiques, le pays doit faire face à la concurrence puisque la valeur des exportations par rapport à celle des importations est faible par rapport à celle des autres pays membres de cette communauté.