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Conditions de vie précaires des Burundais : Quels préalables pour le décollage économique ?

Les conditions de vie des Burundais deviennent de plus en plus précaires. La pauvreté reste alarmante. La croissance économique reste problématique. Au niveau des performances économiques, la balance commerciale reste déficitaire. La pénurie de devises persiste. L’endettement intérieur explose, le chômage et le sous-emploi des jeunes s’accroissent alors que nous faisons face à une explosion démographique. Pour Faustin Ndikumana, président de PARCEM, il faut un plan de redressement de cette situation. Il propose quelques préalables pour sortir le Burundi de la pauvreté

Le Fonds Monétaire International (FMI) vient de dresser la liste des 25 pays au PIB par habitant le plus faible au monde. A la tête du classement de ces pays les plus pauvres au monde entier figure le Burundi avec un PIB par tête de 267 dollars en 2021, un taux de pauvreté de 76 % de la population et un taux de croissance négatif de -3,2 % par an.

Faustin Ndikumana, président de PARCEM : « Pour sortir le Burundi de la pauvreté, il faut un plan de redressement de la situation ».

Des préalables pour relancer l’économie du pays

Le président de PARCEM se réjouit que le gouvernement ait annoncé des principes directeurs comme «Umunwa   wose uronke ico ufungura, umufuko wose uronke amafaranga» (Que chaque bouche ait à manger et que chaque poche ait de l’argent). Toutefois, il se demande comment y parvenir.  « On a un Plan National de Développement, comment le rendre dynamique et le mettre en application ?», se demande Faustin Ndikumana. Pour lui, il faut d’abord établir la situation actuelle de référence de la pauvreté. « Nous sommes à quel niveau de pauvreté ?, à quel taux de pauvreté monétaire ?, à quel taux de malnutrition ? ». M. Ndikumana précise que la mobilisation des ressources financières et des ressources humaines est un préalable pour relancer l’économie. Pour lui, aucun pays ne peut faire décoller son économie sans mobiliser les ressources financières. Le président de PARCEM indique que les pays misent soit sur la coopération, soit sur les emprunts auprès des partenaires techniques financiers, soit sur les marchés financiers classiques, sur les investissements directs étrangers ou le partenariat public-privé. Pour les ressources humaines, Faustin Ndikumana révèle que les pays s’appuient sur la mobilisation des experts qui doivent soutenir les orientations économiques. Cet économiste demande au gouvernement de mettre sur pied un centre de recherche et de pilotage des réformes économiques. « Ce centre doit réunir les scientifiques et les experts pour produire des études et des analyses régulières qui orientent les décideurs », explique M. Ndikumana.

« Renforcer l’efficacité institutionnelle »

Pour le président de PARCEM, le renforcement de l’efficacité institutionnelle est indispensable au décollage de l’économie d’un pays. « Il n’y a pas un pays qui décolle économiquement si l’administration, la police et la justice constituent encore une entrave. Si ces derniers n’accompagnent pas le décollage économique, c’est très difficile de se développer ». Il faut qu’il y ait la transparence dans la gestion des affaires. « Un pays ne peut pas mobiliser des fonds suffisants s’il n’a pas une administration transparente et efficace ». Et d’ajouter que c’est un pilier de la mobilisation des ressources des partenaires. Le président de PARCEM insiste aussi sur le renforcement de la cohésion sociale et la stabilité politique. Selon M. Ndikumana, les crises répétitives qu’a connues le Burundi ont lourdement pesé sur la situation économique du pays.

Il recommande également au gouvernement de soutenir le secteur privé. «Le décollage économique passe par le soutien au secteur privé», explique-t-il.

Le Burundi devrait aussi miser sur les secteurs porteurs de croissance dont l’agriculture, les mines, le tourisme et sa position géographique. Pour Ndikumana, le gouvernement devrait  mettre en place une politique nationale de la population en insistant sur différents domaines entre autres la santé, l’éducation, etc. « Toutes les énergies, tout ce qui est en train d’être fait pour promouvoir la croissance économique doit aboutir à la mise en application de cette politique de la population pour permettre aux Burundais de bénéficier des dividendes de cette croissance qui serait créé ».

L’évaluation du PND 2018-2027 est nécessaire

Le ministère du Plan doit mettre de la cohérence dans la planification. Il faut alors privilégier la culture de l’évaluation axée sur les résultats. Pour Faustin Ndikumana, le gouvernement devrait d’abord commencer à évaluer la mise en application du Plan National de Développement 2018-2027. Il demande au gouvernement d’organiser les états généraux sur la situation économique du pays, les perspectives d’avenir et les solutions y relatives pour permettre à tous les Burundais de contribuer au développement de leur pays.

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