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Connexion au chemin de fer Uvinza-Musongati-Gitega-RDC : Les ministres à la recherche du meilleur tracé

Itinéraire (en jaune) du réseau ferroviaire projeté pour désenclaver le Burundi avec possibilité de continuer jusqu'en RDC / Source ( Phase II de l'etude du projet de chemin de fer Dar Es Salaam-Isaka-Kigali-Musongati )

La voie ferrée est un mode de transport qui supporte des charges lourdes et qui est très rapide. Il serait alors très bénéfique pour le pays, surtout que celui-ci n’a pas accès à la mer. Malheureusement, le pays n’est pas jusqu’aujourd’hui connecté à une voie ferrée. Toutefois, cela reste parmi ses ambitions. Aujourd’hui, des réunions et des descentes sont en train d’être faites. Elles suivent la signature du  mémorandum d’entente révisé du 30 novembre 2019 entre la Tanzanie et le Burundi sur le projet de chemin de fer Uvinza-Musongati-Gitega. Sa réalisation permettra de faciliter la circulation, de booster l’économie et de réduire le prix des biens sur les marchés des pays du Corridor Central

Dans le cadre du développement  du projet tripartite de chemin de fer Uvinza-Musongati-Gitega-Uvira-Kindu, les ministres des Transports du Burundi, de la Tanzanie et de la République Démocratique du Congo (RDC) se sont d’abord réunis à Bujumbura le 30 janvier 2020.  Avec leurs délégations, ils ont ensuite effectué une descente le 31  janvier à Musongati. C’est là où va passer le projet de chemin de fer Uvinza-Musongati-Gitega-RDC en provenance de la Tanzanie.

Une fois le projet réalisé, explique, Ir Jean Bosco Ntunzwenimana, ministre des Transports Burundais, il facilitera le transport des personnes, l’exploitation et l’exportation des minerais de ces pays jusqu’au port de Dar-es-Salaam.

Didier Mazengu Mukazu, ministre congolais des Transports a déclaré que la RDC est déterminée à s’investir à fond. Et Théo Ngwabidje Kasi, gouverneur du Sud Kivu  de le compléter : « Ce projet va répondre aux besoins socio-économiques des parties sur la trajectoire du chemin de fer essentiellement des zones à fortes potentialités minières ou agricoles ».

En  RDC, le chemin de fer va relier le port de Kalundu/Uvira à la ville de Kindu en passant par Kamanyola-Bukavu-Nyantende-Walungu-Kamituga-Pangi.

La prochaine rencontre est projetée en mars prochain  à Lubumbashi.

Un projet commercialement viable

La signature du mémorandum d’entente a eu lieu entre Ir.Isack A.Kamwelwe, ministre des Travaux Publics, des Transports et des Communications de la Tanzanie et Ir.Jean Bosco Ntunzwenimana, ministre des Transports, des Travaux Publics, de l’Equipement et de l’Aménagement du Territoire du Burundi. Didier Mazengu, ministre des Transports et Voies de Communications de la République Démocratique du Congo (RDC) avait été invité à ces cérémonies. Il a été représenté par Roger TE-BLASU, coordonnateur de la CEPCOR. Cela ressort de la troisième réunion des ministres chargés des Transports de la Tanzanie et du Burundi sur la mise en œuvre du projet de chemin de fer à écartement standard Uvinza-Musongati-Gitega (240 km) tenue le 30 novembre 2019 en Tanzanie.

« L’objet de la réunion était de s’assurer de la mise en œuvre des décisions prises lors de la deuxième réunion ministérielle tenue au Burundi le 8 juillet 2019 et de signer le mémorandum d’entente révisé de ce projet », lit-on dans le communiqué conjoint. Et de continuer : « Les ministres ont noté avec satisfaction que les résultats de l’étude de faisabilité indiquent que le projet est commercialement viable ».

La ligne ferroviaire partira du district d’Uvinza à Kigoma en Tanzanie. Elle passera à Musongati, puis à Gitega (la capitale politique du Burundi) pour se prolonger vers l’Est de la RDC.

Ligne ferroviaire Keza-Isaka-Kigali/Gitega-Musongati

Des conventions

Le communiqué conjoint stipule que le Burundi accélère la mise en place d’un cadre légal et réglementaire du secteur ferroviaire. Cela vu que la Tanzanie et la RDC ont déjà des lois qui régissent le secteur ferroviaire. Bien évidemment, lorsque les tracés seront déterminés et les études achevées, il faudra soumettre les rapports aux chefs d’Etat respectifs pour obtenir des directives permettant aux ministères des Finances d’étudier les modalités de mobilisation des fonds pour la mise en œuvre du projet».

Le communiqué fait également remarquer une considération de l’électrification de la section Uvinza-Musongati-Gitega. Cela pour prendre en compte l’interopérabilité et tirer parti des projets hydroélectriques en cours de construction en Tanzanie, au Burundi et le projet d’Inga en RDC…

Cependant, un programme quinquennal (2017-2021) de facilitation du transport et du transit (Tripartite Transport and Transit facilitation Programme=TTTP) est en train de se développer dans le COMESA, l’EAC et la SADC. Cela dans le but de trouver des solutions aux défis auxquels fait face le secteur du transport dans les trois régions.

Dans ce programme, deux projets préoccupent le gouvernement dans la construction des chemins de fer, fait remarquer Philbert Nsanzamahoro, directeur chargé de la coordination du département des infrastructures au ministère à la Présidence Chargé des Affaires de la Communauté Est Africaine. Il s’agit de la ligne Uvinza-Musongati et de la ligne Keza-Isaka-Kigali/Gitega-Musongati.

La ligne Uvinza-Musongati

« C’est la priorité de la République du Burundi », explique M. Nsanzamahoro. Pour lui, les études de faisabilité sont toujours en cours. Cependant, il informe que celles-ci sont dans leur dernière phase, mais dans un état de léthargie depuis un certain temps. C’était dans un entretien accordé à Burundi Eco en 2018. Ce projet de chemin de fer Uvinza-Musongati prend naissance sur le trajet Dar-es-Salaam- Kigoma qui est déjà fonctionnel.

Et de renchérir : « La ligne ferroviaire Uvinza-Musongati s’avère moins cher, soit 1 200 millions USD. La longueur totale du rail s’évalue à 228 Km avec 78 Km seulement sur le territoire burundais».

Ligne Keza-Isaka-Kigali/Gitega-Musongati

Ce projet fut la deuxième priorité pour la République du Burundi, selon M. Nsanzamahoro. Bretelle à partir de Keza sur une longue ligne ferroviaire Dar-es-Salaam-Keza, il indique que même celle-ci nécessite d’être réhabilitée.

« Le projet est moins intéressant pour le Burundi par rapport au premier, car il est très cher. Le montant total à payer pour la réhabilitation et la construction de l’ensemble est estimé à 5 200 millions USD pour le Burundi, la Tanzanie et le Rwanda », précise-t-il.

D’après la Stratégie Nationale en matière de Planification et de Gestion du Secteur des Transports et Plan d’Action 2018-2027, en Tanzanie (corridor central), la construction du chemin de fer à écartement standard (SGR) vient d`être entamée. Le projet consiste à réhabiliter les lignes reliant le port de Dar es-Salaam aux ports de Mwanza sur le lac Victoria et Kigoma sur le lac Tanganyika et construire des embranchements vers les pays voisins du Rwanda et du Burundi.

La première phase de 205 km en voie à écartement standard de Dar- es-Salaam à Morogoro a été lancée le 12 avril 2017 alors que la seconde phase d’environ 426 km partira de Morogoro, Makutupora à Dodoma. Les prochaines étapes comprendront des connexions sur Mwanza, Kigali, Musongati et Kigoma. Dans la situation actuelle, l’exploitation ferroviaire le long du corridor central se poursuit à travers l’ancien chemin de fer à écartement métrique.

Pour le corridor nord, le Kenya est en train de développer la section Mombasa-Malaba de l’ensemble du réseau proposé vers Kigali via l’Ouganda.

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