La consommation des drogues gagne du terrain. Les jeunes sont en proie à la toxicomanie. Ces produits font des ravages. L’héroïne encore appelé « boost », la cocaïne ou le cannabis sont les plus répandus. L’abus des drogues constitue une bombe à retardement. Les jeunes de 10 à 35 ans sont dans le viseur. Quel avenir pour la société ?
Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
La capitale économique devient l’épicentre de la consommation des drogues. Au niveau des quartiers, les jeunes consomment des drogues, notamment le cannabis au grand jour sans s’inquiéter. Petit à petit, ils évoluent vers des drogues très dures. Les consommateurs des drogues commencent par goûter et finissent par s’accrocher. La dépendance se développe et on ne peut plus s’en passer.
Une enquête menée par le collectif des blogueurs Yaga élucide ce phénomène. Les jeunes consomment les drogues pour «chercher du bonheur». Pourtant, le bonheur recherché se transforme en cauchemar. Les usagers ne disposent pas d’assez d’informations sur les stupéfiants qui détruisent leur futur, rapporte Yaga.
Les conséquences liées à la consommation des drogues sont sans appel. Sur le plan social, les usagers de la drogue constituent un danger public. Ils sont considérés comme des déviants sociaux. Ils affichent des comportements irresponsables : viol, vol, agressivité voire des cas de criminalité. Un individu sous l’emprise des drogues ne craint rien. L’usage des drogues fait perdre le contrôle de soi. Les parents vivent dans la désolation totale. Ils observent désespérément leur progéniture se transformer en « robots » destructeurs qui sèment la terreur dans l’entourage.
La dépendance des drogues serait irréparable dans la mesure où le pays ne dispose pas de centre spécialisé en désintoxication. Les drogues injectables font des ravages. Il est à noter que le partage du contenu des seringues et les rapports sexuels non protégés occasionnent beaucoup de nouvelles infections au VIH.
Pour ce qui est du cannabis, ce stupéfiant diminue les capacités de mémoire immédiate et de concentration chez les consommateurs tant qu’ils sont sous son effet. La perception visuelle, la vigilance et les réflexes sont également modifiés. La consommation des drogues peut bousiller des vies. Une forte exposition aux drogues conduit inéluctablement à la mort.
Le trafic des drogues dépasse l’entendement. Petit à petit, le Burundi se transforme en plaque tournante de ce business mafieux. Pour échapper à la vigilance de la police, les trafiquants utilisent des moyens sophistiqués. Ils mettent au point des techniques hors de portée des chiens renifleurs ou des scanners installés au niveau des aéroports. Ils ingèrent régulièrement la drogue pour la transporter en toute discrétion et éviter les contrôles de sécurité. En 2019, un trafiquant de la drogue a été arrêté à l’aéroport international Melchior Ndadaye. Il avait avalé 1kg de cocaïne qu’il avait avale. Ce cas n’est pas un cas isolé au vu des tonnes de cannabis ou des kilos de cocaïne détruits lors des festivités marquant la journée mondiale de lutte contre la consommation des drogues.
La bataille contre la consommation des stupéfiants est loin d’être gagnée. Il s’agit d’un business louche, mais très rentable. Pour cette raison, le combat devrait être mené ensemble pour démanteler les réseaux des trafiquants de drogues. D’après Albert Mbonerane, représentant légal du centre d’accompagnement psychosocial «Saint François d’Assise» de Kamenge, il faut mettre en place un programme national sur la santé mentale.