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Corridor Central : un Corridor imposant en import-export à rentabiliser

Le nouveau ministre des Infrastructures, de l’Equipement et des Logements Sociaux déclare que le réseau routier Burundais axé sur le Corridor Central doit être rénové. Cela pour faciliter l’accès facile des marchandises produites localement au marché international et l’arrivée à moindre coût des importations    

« Sur 800 mille tonnes de marchandises que ce pays importe annuellement, 600 mille tonnes passent par les axes routiers et lacustres du Corridor Central », indique Capitaine Dieudonné Dukundane, ministre des Infrastructures, de l’Equipement et des Logements Sociaux lors de la remise et reprise, samedi le 12 septembre 2022.

Pour lui, le poids des camions qui transportent ces marchandises exerce une pression sur les routes du Corridor Central où passent plus de 95% des importations et exportations du pays. Du côté Burundais, explique Capitaine Dukundane, les axes concernés sont l’axe Kabanga (Tanzanie)-Kobero-Bujumbura (Burundi) et l’axe Manyovu (Tanzanie)-Mugina-Bujumbura (Burundi).

« De plus, notre réseau routier va être bientôt saturé. Il est construit par ailleurs, sur un relief accidenté qui ne permet pas sa pérennité », fait remarquer le ministre entrant.

Capitaine Dieudonné Dukundane (à gauche), ministre des Infrastructures, de l’Equipement et des Logements Sociaux : « Pour rendre notre économie compétitive, nous devons rentabiliser les voies routières du Corridor Central où passent environ 600 mille tonnes de marchandises par an ».

Le chemin de fer, une des alternatives pour faire face à la pression exercée sur les routes

Le ministre entrant des Infrastructures, de l’Equipement et des Logements Sociaux précise que pour répondre à la problématique du transport des marchandises, il existe des alternatives dont la construction du chemin de fer à écartement standard reliant la Tanzanie, le Burundi et la République Démocratique du Congo (RDC) sur plus de 2 000 km. La coordination et la facilitation de ce projet de chemin de fer sont assurées par le Corridor Central.

« Nous allons tout faire pour faire aboutir ce projet important. C’est un projet coûteux, qui n’a jamais existé, mais qui vaut la peine d’être exécuté pour désenclaver le pays », explique Capitaine Dukundane.  Dans la loi budgétaire, exercice 2022-2023, plus de 200 milliards de FBu ont été alloués à la construction de celui-ci, tronçon Malagarazi-Musongati-Gitega.

Par ailleurs, fait-il remarquer, les entreprises qui s’apprêtent à soumissionner ont visité dans la semaine du 12 septembre le tracé proposé pour compléter leurs offres.

« Le Burundi et la Tanzanie ont déjà lancé les appels d’offre pour la construction de ce chemin de fer. Une fois l’exercice terminé, le marché pourra être attribué dans un proche avenir », renchérit-il avant de rappeler qu’il faut développer également le transport sur le lac Tanganyika.

Régulation de la charge et du trafic

« Sur les 800 millions USD que ce pays engage chaque année dans l’importation des biens et des services, plus de 160 millions USD sont dépensés dans le carburant », signale Capitaine Dukundane avant de déplorer que maintenant on met 2 heures et demie voire plus pour effectuer le trajet Bujumbura-Gitega, un trajet qu’on peut effectuer en 1 heure si la route est en bon état avec moins de trafic. Ce qui n’est pas le cas.

« Si les gens commencent à passer 2 heures et demie sur l’axe Bujumbura-Gitega, imaginez le nombre de véhicules qui sont coincés sur la route et la quantité de carburant consommée ! C’est plutôt de l’argent qu’on perd », regrette le ministre en charge des Infrastructures.

Il annonce qu’on peut réfléchir selon les périodes en terme des sens unique pour ces poids lourds pour les axes qui sont beaucoup fréquentées. 

« On peut également réguler la charge qu’on met sur le réseau routier. Les gens qui outrepassent le poids requis ont des pénalités à payer pouvant alimenter un fonds pour la réhabilitation des routes. Les usagers de ce réseau routier doivent également participer à la réhabilitation de ce dernier », signale Capitaine Dukundane.

Il rassure de la réhabilitation du réseau routier du Corridor Central du côté burundais. Ce qui permettra que les marchandises accèdent facilement au marché international et que les importations arrivent à moindre coût et, partant, que le marché soit compétitif.

Une pression énorme sur la terre et un coût élevé pour les constructions

A part la rentabilisation des voies du Corridor Central du côté burundais, Capitaine Dukundane informe les terres agricoles ne devraient pas être utilisées à des fins de logement. Ce qui impactera les habitations des générations futures d’ici 50 ans. 

Et de marteler : « Pourtant, l’homme peut habiter en hauteur, mais il ne peut pas cultiver en hauteur ». 

Il tranquillise que même si construire en hauteur coûte cher, il y a moyen d’atténuer les dépenses en faisant la promotion des matériaux locaux de construction, en appliquant les mesures d’atténuation des dépenses pour les matériaux de construction importés…

Et de conclure : « Le secteur des infrastructures que ce soit les routes ou le chemin de fer sont des outils qui permettent aux producteurs agricoles et industriels d’acheminer leurs produits au marché ». 

Le nouveau ministre certifie qu’il va penser à un nouveau mode de financement complémentaire de ce secteur afin d’en tirer profit.

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