Pour matérialiser le mémorandum d’entente signé au mois de juillet 2021 entre le Président de la République du Burundi Evariste Ndayishimiye et le Président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, deux documents de référence pour guider les études de faisabilité viennent d’être validés par les coordinateurs du projet. Cela ce vendredi 20 août 2021 sous la facilitation du secrétariat exécutif du corridor central
Selon Capitaine Dieudonné Dukundane, les deux documents concernent le projet ferroviaire section Gitega-Bujumbura/Uvira-Kindu (environ 600 km) et le projet des infrastructures connexes dont la reconstruction du pont de Nyamoma dans la localité de Kaburantwa (Burundi) et dans la localité de Sange (RDC).
Pour ce qui est de la voie ferroviaire Burundi/RDC, trois tracés ont été proposés du côté burundais. Il s’agit de la ligne Gitega-Kayanza-Bubanza-Kivoga- pont Rusizi (environ 167,5 km), la ligne Gitega-Mutaho-Ruhororo-Muhanga-Rugazi-Kivoga- pont Rusizi (environ 181 km) et la ligne Gitega-Muhanga-Ngozi-Musigati-Gihanga-Buganda-Kingurwe, frontière de la RDC (environ 224 km).
Un projet transcontinental
La RDC a proposé de connecter Bujumbura au port de Kalundu (approximativement 37 km), puis le port de Kalundu à Bukavu (approximativement 130 km) et de Bukavu à Kindu (approximativement 423 km).
La RDC a présenté la prospection préliminaire des tracés du chemin de fer reliant Bujumbura à la RDC conformément au plan directeur ferroviaire du pays.
Outre le tracé entre Uvira et Kamanyola (93,4 km), la RDC a proposé deux autres options de tracés. Celles-ci sont Kamanyola-Bukavu-Nyantende-Walungu-Mwenga-Kamituga-Pangi-Kindu (environ 490 km).
Ce tracé, qui longe la rivière Ruzizi jusqu’à Nyantende, s’étend le long de l’axe qui va de Walungu jusqu’à Kindu. Son relief impose un tunnel long de 15 km afin d’éviter les grands travaux de terrassement et tracé Kamanyola-Nyangezi-Walungu (environ 50 km). Ce tracé de Kamanyola suit le passage de Kalunga à Nyangezi et, par un tunnel long de 25 km, rejoint le tronçon qui le prolonge jusqu’à Kindu via Walungu.
« Le projet est transcontinental. La voie ferroviaire Gitega (Burundi)-Kindu (RDC) se connectera sur la voie ferroviaire Tanzanie-Burundi (Tanzanie-Uvinza-Musongati-Gitega). Ce qui occasionnera la liaison de l’océan Indien à l’océan Atlantique par continuité du chemin de fer et le fleuve Congo », fait remarquer Capitaine Dukandane avant d’expliquer que cela facilitera les échanges commerciaux entre les coins du monde. Ce qui va booster l’économie dans la région.
Il signale que tout cela sera possible une fois que la construction du tronçon de chemin de fer Uvinza-Musigati-Gitega sera terminée. «Le coût des travaux de celui-ci est estimé à 1,91 milliard USD, soit 961 millions USD pour le Burundi sur un linéaire de 84 km. Ce montant n’inclut pas le coût de construction du tronçon Musongati-Gitega. La Tanzanie est tenue à disponibiliser un montant estimé à 959,5 millions USD sur un linéaire de 156 km», indique Capitaine Dukundane.
Selon Ingénieur Egide Nijimbere, secrétaire permanent au ministère des Infrastructures, de l’Equipement et Logements Sociaux, les études de faisabilité de ce tronçon sont déjà réalisées par le consultant, finalisées et validées par le comité technique conjoint.
« Le rapport final de ces études est disponible. Le Rapport final des études de faisabilité et de conception préliminaire de ce projet de chemin de fer Uvinza-Musongati-Gitega à écartement standard et à traction électrique renseigne que le projet est viable. Nous sommes dans la phase de mobilisation de fonds », rassure-t-il.
Deux marchés pour bientôt
Parmi les projets connexes au chemin de fer Burundi-RDC figure la reconstruction du pont de Nyamoma. Celui-ci est situé sur la riviere Rusizi entre les localités de Kaburantwa (Burundi) et Sange (RDC).
Finalement le projet est déjà en cours et piloté par le Burundi sur un financement de la Banque Mondiale (IDA) via le Projet Régional de Développement Agricole Intégré dans les Grands Lacs (PRDAIGL).
« Les deux parties ont réorienté le projet sur la construction des voies d’accès. Deux marchés, l’un sur le côté burundais et l’autre sur le côté congolais à environ 3 km du pont seront également construits. Cela va non seulement booster les échanges commerciaux, mais aussi les échanges culturels », explique Capitaine Dukundane.
Les pays partenaires se conviennent que l’agence d’exécution pour la coordination des études de faisabilité est le secrétariat exécutif du Corridor Central. La durée estimative de ces études est de 2 ans.