Le Burundi reste l’un des rares pays qui n’ont pas encore adhéré au programme mondial de vaccination contre la Covid-19 COVAX. Pour ce faire, les personnes qui voyagent vers l’occident sont obligées de se faire vacciner contre la Covid-19 dans les pays limitrophes. Bien que le vaccin soit gratuit, les dépenses pour l’obtenir sont énormes. Le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida annonce l’administration des vaccins à la population dès le mois prochain
« J’ai eu une opportunité d’aller continuer mes études en Europe avec une ambition de revenir dans le pays avec non seulement un titre académique, mais aussi étant grossiste des chaussures. Toutefois, cela fait presqu’une année et 10 mois que j’essaie de m’aventurer à m’y rendre. Seuls les documents ont fait défaut », indique Alexis Hatungimana, jeune bachelier en sciences politiques à l’Université du Burundi (UB) depuis l’année dernière.
Pour ce trentenaire, l’idée de voyager vers l’Occident a germé en décembre 2019 alors qu’il avait un rendez-vous de prendre le vol au 1er janvier 2020. « J’ai raté cette occasion et le voyage a été reporté par la compagnie aérienne au 30 janvier 2020. Jusqu’au deuxième rendez-vous, je n’ai pas le document qui m’autorise à prendre le vol », déplore-t-il. En plus du document qu’il n’a pas dévoilé, il s’est retrouvé plus tard que pour reprendre son aventure, il doit avoir un certificat de vaccination contre la Covid-19. Malheureusement, le programme de vaccination n’a pas encore commencé au Burundi.
Les vaccins contre la Covid-19 ne sont pas curatifs.
Etre vacciné, un casse-tête
M.Hatungimana indique qu’après avoir entendu qu’il doit se faire vacciner avant d’effectuer son voyage, il a dû chercher à le faire dans les institutions publiques comme l’Institut National de Santé Publique (INSP), au Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS), dans les ONGs et dans les ambassades entre autres celui du Kenya, mais en vain.
« J’ai par après décider d’aller me faire vacciner en Tanzanie plus précisément à Kigoma. Je m’y suis rendu le 1er octobre 2021 », fait-il remarquer.
Il informe que le ticket pour le transport est de 20 mille FBu. Arrivé à la frontière burundo-tanzanienne, M.Hatungimana précise qu’il a fait valider son passeport du côté burundais à 10 mille FBu.
« Pour me faire tester la Covid-19 avec un thermoflash, les Tanzaniens m’ont fait payer 20 mille shillings tanzaniens. J’ai également payé 10 mille shillings tanzaniens du côté tanzanien pour la validation du passeport », signale-t-il.
De Bujumbura à Kigoma, le trajet a duré plus de la moitié d’un jour. «Nous avons pris le départ à 6 heures 30 minutes et nous sommes arrivés à 19 heures 30 minutes», avise M.Hatungimana avant de signaler qu’une nuitée lui a coûté 15 mille shillings tanzaniens de logement, 7 mille shillings tanzaniens de restauration et 19 mille shillings tanzaniens de frais de commission (soit 9 mille shillings tanzaniens pour payer 4 boissons et 10 mille shillings tanzaniens d’argent de poche) de celui qui lui servait de guide.
« La veille, j’ai eu mon vaccin à midi. Je ne pouvais pas trouver de bus qui part de Bujumbura à Kigoma sans arrêt, car tous les bus devaient prendre le départ vers 6 heures du matin. Comme je n’avais plus de frais de séjour à Kigoma, j’ai décidé de retourner au Burundi en effectuant des escales. J’ai pris un tuk-tuk à 3 mille shillings tanzaniens qui m’a déposé là où j’ai pris un véhicule «type» Probox. J’ai payé celui-ci 6 mille shillings tanzaniens. Celui-ci m’a déposé où j’ai pris une moto à 2500 shillings tanzaniens et la moto m’a transporté jusqu’à la frontière burundo-tanzanienne », annonce-t-il.
« Sauf 15 mille FBu qu’ai j’ai dépensé du côté burundais pour me faire tester la Covid-19, je n’ai pas fait d’autres dépenses », certifie M.Hatungimana avant de certifier qu’il a pris directement le véhicule « type » Probox pour aller à Mugina et Mabanda à 3 mille FBu.
Il a continué le chemin en payant successivement les trajets, Mabanda-Nyanza lac à 3 mille FBu, de Nyanza lac- Rumonge 3 mille FBu, Rumonge-Bujumbura à 5 mille FBu et centre-ville Bujumbura- Buyenzi à 3 mille FBu.
Un vaccin pour bientôt
Dans une synergie des médias du 1er octobre 2021, Thaddée Ndikumana, ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida a déclaré que le pays attend 2 millions 400 mille doses de vaccins contre la Covid-19 de la Banque Mondiale et 500 mille doses de vaccins contre la Covid-19 de la Chine. Lors d’une conférence de presse de ce jeudi 7 octobre 2021, le ministre Ndikumana a fait savoir que le pays va recevoir le premier lot de doses du vaccin entre le 25 octobre 2021 et le 01 novembre 2021. Il souligne que l’administration du vaccin anti Covid-19 est volontaire et le gouvernement cherchera des doses qui ne présentent pas d’effets secondaires sévères pour les patients.
Toutefois, a-t-il rappelé, les vaccins sont un des moyens de se prévenir et d’éviter la propagation du virus. C’est pourquoi, il a conseillé de continuer à toujours respecter les mesures barrières.