En raison de l’augmentation des cas de Covid-19 dans le pays, des mesures draconiennes de protection ne cessent de tomber depuis la semaine dernière. Des mesures allant jusqu’à traduire en justice les personnes qui violent les gestes barrières. Néanmoins, le respect des gestes barrières laisse à désirer
Les boîtes de nuit et les karaokés sont fermés « jusqu’à nouvel ordre » sur l’ensemble du territoire burundais, ré-lancement de la campagne de dépistage de masse « Ndakira, sinandura kandi sinandukiza » pour une période d’un mois. A partir du 11 janvier, la période de quarantaine qui était de 72h est portée à une semaine pour ceux qui viennent de l’étranger. Ainsi, les frontières terrestres et maritimes sont fermées à la circulation des personnes. En plus du lavage des mains à l’eau propre et au savon, le port de masque est désormais obligatoire pour tout demandeur de service à la Mairie de Bujumbura, dans les communes urbaines, dans les zones urbaines et dans d’autres institutions tant publiques que privées. Et à compter du 13 janvier 2021, tous ceux qui font le transport en commun et les motards doivent obligatoirement porter des masques en vue de se protéger et de protéger les passagers contre la Covid-19. Pour tout passager empruntant le transport en commun, la mesure est entrée en vigueur ce jeudi 14 janvier. Ce sont là entre autres les mesures prises par le gouvernement en vue de limiter la propagation de cette pandémie sur le territoire burundais.
Un laisser-aller inquiétant
Cela depuis que le Burundi a annoncé avoir détecté près de 100 nouveaux cas de Covid-19 en une semaine parmi 5.300 personnes testées pour avoir été en contact avec 40 cas positifs identifiés les 4 et 5 janvier derniers. Ainsi donc, malgré le fait que le ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida a invité la population à observer scrupuleusement les mesures barrières pour limiter la propagation de la Covid-19, certaines personnes semblent encore ne pas prendre conscience de la gravité de la situation. « Il me sera difficile de respecter ces mesures du fait que parfois j’oublie même qu’on nous a interdit de se saluer en se serrant les mains. La mort ne me fait pas peur car, si ce n’est pas la pandémie qui t’emporte, c’est une autre maladie. Donc, fin de fin, on va mourir de quelque chose », fait savoir un homme rencontré au centre-ville.
Ce dernier laisse croire que ces mesures en soi ne sont pas suffisantes pour limiter la propagation de la Covid-19. Comment nous obliger à ne plus nous saluer en se serrant les mains ou à porter des masques seulement dans les bus alors qu’on se rassemble toujours dans les églises, dans les marchés ou dans les cérémonies ? Qu’est-ce qu’un port de masque va changer dans un bus, alors qu’on est assis « coller-serrer » à quatre ou à cinq ? »
La prise de conscience survient
D’autres semblent avoir pris le problème à bras le corps, comme les convoyeurs et les chauffeurs ce 13 janvier 2021. Selon eux, ils respectent l’ordre donné par les autorités stipulant que tous ceux qui offrent le transport en commun doivent obligatoirement porter des masques. Ceux repérés avec des masques baissés, s’expliquent. «Ce n’est pas pour aller contre les mesures de protection, mais on l’a fait dans le but d’appeler les clients».
C’est le même constat au centre-ville. Ici et là, des gens portant des masques circulent. D’autres trimballent leurs petits flacons de désinfectant dans les mains. Immaculée Nsengiyumva, rencontrée tout près du siège de la Régie Nationale des Postes ne comprend pas ceux qui prennent à la légère ces gestes barrières. Selon elle, nous devons tous rester vigilants pour conforter notre bien-être. « Qu’est ce qui est difficile dans l’exécution des gestes barrières ? Je ne comprendrai jamais l’attitude des Burundais », s’exclama-t-elle.
Ce qu’aiguisa Jacques Ndikumasabo. «Franchement, cette pandémie me fait énormément peur. C’est pourquoi, je n’enlève jamais le masque, j’ai arrêté de toucher les autres et je me désinfecte régulièrement les mains», précise ce sexagénaire qui dit être une personne à risque à cause de son âge avancé.