Avec l’agrandissement des villes, une brique cuite devient de plus en plus le matériau de construction le plus sollicité. Au cours de leur cuisson, les briques nécessitent beaucoup de bois et cela constitue une menace pour l’environnement. Dans la commune Rugombo de la province Cibitoke, l’utilisation des sons de riz « ibicericeri » a remplacé celle du bois dans la cuisson des briques. Cette nouvelle méthode coûte moins cher, mais aussi, elle est écologique
La production des briques bien cuites à un prix abordable tout en préservant l’environnement est possible. Dans la fabrication des briques cuites, la place du bois de chauffage est indispensable. Cette pratique qui nécessite du bois en grande quantité devient ainsi une menace pour l’environnement. Devenant de plus en plus rare, le bois est actuellement cher partout au Burundi. Pour faire face à ces défis dans la commune Rugombo, certains ont eu l’idée de remplacer le bois de chauffage par les sons de riz « ibicericeri ». Eric Nifasha, natif de la commune Rugombo est l’un d’eux. Comme il l’a fait savoir, depuis une année, il n’a jamais utilisé le bois de chauffage dans la cuisson des briques. « Je me demande pourquoi nous n’avions pas penser à cela avant. Peut-être que nous n’aurions pas perdu autant d’argent et de bois», regrette-t-il.
La nouvelle méthode de cuire les briques avec les sons de riz est à la fois moins chère et écologique.
Une méthode moins chère et écologique
Cette nouvelle méthode de cuire les briques avec des sons de riz est à la fois moins chère et écologique. Comme nous l’a dit M.Nifasha, contrairement à ce que pensent certaines personnes, il n’ y a aucune différence sur le côté qualité de la brique cuite entre l’ancienne méthode et la nouvelle méthode.« Avant, avec l’utilisation du bois, pour un four d’autour de 12 mille briques, nous devions acheter du bois d’une valeur oscillant entre 200 et 300 mille FBu », fait savoir M.Nifasha. Ce prix s’avérait élevé alors qu’on ne pouvait pas se passer de cette étape. Aujourd’hui, avec la nouvelle méthode, pour cuire un tel nombre de briques, on peut utiliser 10 sacs de sons de riz « ibicericeri ». Un sac de ceux-ci coûte entre 500 FBu et 1000 FBu.
Cela sous-entend qu’avec 10sacs de sons de riz d’une valeur de 10000 FBu , on peut facilement remplacer le bois valant 200 mille FBu qu’on utilisait avant.
Comme l’explique M.Nifasha, avec l’agrandissement des villes, des milliers d’arbres sont abattus au Burundi chaque jour pour être utilisé dans la construction et les autres activités nécessitant le bois. Cela s’avère comme une menace pour l’environnement. Dans la commune Rugombo, le bois devient ainsi de plus en plus une perle rare. « Avec l’expérience d’ailleurs, nous avons découvert cette nouvelle pratique qui nécessite des sons de riz « ibicericeri » à la place du bois de chauffage. Non seulement, les sons de riz sont à la portée de tout le monde à Cibitoke, mais aussi cette pratique est écologique », fait savoir Nifasha. Il invite cependant les autres fabricants de briques à adopter cette méthode pour préserver l’environnement et produire des briques bien cuites à bas prix.
Le bois, une perle rare à préserver
Malgré les différentes alternatives envisagées pour substituer l’utilisation de cette pierre angulaire pour l’environnement, le bois reste actuellement, la matière première la plus sollicitée dans différentes utilisations comme dans la construction, la menuiserie, le chauffage, etc. La contribution du gouvernement est indispensable pour appuyer les actions innovatrices de différents investisseurs visant à rendre disponibles des produits écologiques pouvant substituer l’utilisation du bois.
D’après PNUD-Burundi, le Burundi dépend à 95% du bois pour le chauffage et la cuisson. Cela signifie que chaque année, 64 km² de forêt partent en fumée. A ce rythme, le pays sera complètement déforesté d’ici 30 ans ! Aujourd’hui, l’heure est à la recherche des techniques pour substituer ou réduire l’utilisation du bois pour sauver cette ressource qui se raréfie de plus en plus.