L’industrie des fertilisants organo-minéraux (FOMI) fournit la quasi-totalité des intrants agricoles utilisés par les agriculteurs au Burundi. Malgré le paiement de l’avance exigée aux demandeurs de ces produits, de fortes irrégularités ont émaillé leur distribution. Certains agriculteurs se sont confiés à Burundi Eco
Plusieurs agriculteurs burundais utilisent actuellement les fertilisants pour pouvoir accroître leur production. L’industrie des fertilisants organo-minéraux (FOMI) semble ne pas être à la hauteur pour couvrir convenablement toutes les demandes des agriculteurs. Alors que la saison culturale A a connu un retard au niveau de la distribution des engrais, des plaintes de la population concernant la distribution tardive des fertilisants pour la saison culturale B se font entendre à travers tout le pays.
Cette usine produit localement trois types de fertilisants dont Fomi Imbura, Fomi Totahaza et Fomi Bagara et permet aux agriculteurs de pouvoir acheter à moins cher. Le ministère en charge de l’agriculture intervient dans la distribution des fertilisants. La méthodologie appliquée pour chaque saison culturale consiste à enregistrer tous les demandeurs des fertilisants. L’usine FOMI et le ministère en charge de l’agriculture semblent prendre plus de précautions pour bien gérer les quantités à injectées sur le marché. Les agriculteurs qui veulent s’approvisionner en fertilisants se font inscrire et paient une avance.
Une distribution de fertilisants qui inquiète la population
Des informations recueillies auprès de certains agriculteurs à l’intérieur du pays font état de pénurie des engrais chimiques. Selon Jean Bosco Habimana, enseignant en même temps agriculteur habitant à Ngozi en commune Gashikanwa, beaucoup d’agriculteurs ont attendu en vain la distribution des engrais Fomi. La plupart de ces personnes vivant de l’agriculture se rabattent sur la fumure biologique pour ceux qui sont des éleveurs. Selon la même source, les commerçants qui sont parvenus à garder la moindre quantité de cet engrais la revendent beaucoup plus cher. Cette situation a créé une forte spéculation étant donné que la saison culturale B tend à se boucler très bientôt. Habimana affirme que la situation serait généralisée sur l’étendue de toute la province.
Alors que la saison culturale B tend à se boucler, des plaintes de la population concernant la distribution tardive des intrants agricoles se font entendre à travers tout le pays.
Dans la province de Muyinga, un cultivateur indique que les agriculteurs n’ont pas été satisfaits. Il y aurait ceux qui sont restés en attente avec leurs jetons. Les fertilisants n’ont été distribués qu’une seule fois. Les agriculteurs ont fait recours aux fertilisants importés de la Tanzanie, mais la quantité n’a pas été satisfaisante. Désespérés, ces cultivateurs qui avaient payé l’avance demandent des explications.
Interrogé sur cette situation, Roger Sendegeya, le directeur provincial de l’agriculture et de l’élevage en province de Muyinga affirme que ces informations sont correctes. Sa réaction est pourtant prometteuse pour les demandeurs d’engrais. Selon ce responsable, il y a eu des difficultés dans la distribution de ces engrais. « Le problème est que les engrais ont été chaque fois distribués en de petites quantités et il y en a qui n’ont pas été servis à temps », explique-t-il. Sendegeya décrit la situation comme n’étant pas alarmante, que tout le monde pourra finalement être servi. « Ceux qui gardent leurs jetons ne sont pas nombreux », informe ce chargé de l’agriculture dans la province de Muyinga.
La carence des engrais fabriqués localement par l’usine Fomi est également signalée dans les provinces de Bubanza et Cibitoke. Un agriculteur de Mabayi, une des communes de la province Cibitoke indique que plusieurs demandeurs des fertilisants restent en attente avec leurs jetons.
Et si on développait la technique de compostage !
Il serait plus avantageux pour les Burundais d’adopter la technique de compostage pour fertiliser leurs champs. Malheureusement, cette technique est rarement utilisée car presqu’inconnue du grand public. Le compost provient de la fermentation des déchets organiques. Il s’agit d’une technique facile, moins coûteuse et très efficace dans la fertilisation des sols. L’objectif du compost est de pouvoir récupérer les éléments riches en minéraux et en matières organiques pour les utiliser dans l’amendement organique du sol afin d’en améliorer la fertilité.
Il existe différentes techniques de compostage à domicile, mais le faire dans un trou est la technique la plus simple. Il suffit pour un agriculteur de creuser un trou d’un mètre de profondeur et deux mètres de longueur où jeter divers déchets organiques. Plus les éléments utilisés pour constituer un compost sont variés, plus ce dernier sera riche. Les déchets de cuisine, des jardins ou des champs, mais aussi les effluents d’élevage sont les éléments constituants du compost. Les premiers déchets se décomposent plus vite que les derniers. C’est la raison pour laquelle il est conseillé de creuser un deuxième trou à côté du premier. Lorsque le premier est plein, on exécute le retournement dans le second.
Pour accélérer le processus de décomposition des déchets secs, il est recommandé de les broyer pour transformer les feuillages et les petites branches en petits morceaux plus facilement assimilables par les micro-organismes vivant dans le tas de compost avant de les mettre dans le composteur. La récolte du compost intervient lorsque la matière organique est totalement transformée en humus brun ressemblant à du terreau.