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Une décision tant attendue

L’Union Européenne vient de lever les sanctions prises au titre de l’article 96 de l’accord de partenariat entre les pays Africains, des Caraïbes et du Pacifique ACP-UE. Avec cette décision, le Burundi confirme son grand retour sur la scène internationale. «Le Conseil a décidé d’abroger la décision qu’il avait prise en 2016 par laquelle il imposait la suspension de l’aide financière directe à l’administration ou aux institutions burundaises. L’abrogation de la décision permettra donc à l’UE de reprendre ce type de coopération avec l’administration burundaise », lit-on dans un communiqué du conseil européen publié mardi le 8 février 2022.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

La décision de lever des restrictions est l’aboutissement du processus politique pacifique entamé lors des élections générales de mai 2020 qui apporte une lueur d’espoir à la population du Burundi, poursuit le communiqué. Cette nouvelle a été bien accueillie au Burundi au niveau de la sous-région. Le secrétaire général de la Communauté East Africaine félicite le gouvernement du Burundi pour les efforts fournis afin de franchir cette étape. De sa part, le chef de l’Etat a vite réagi sur son compte Twitter saluant une décision sage de l’Union Européenne et de ses Etats membres de suspendre avec effet immédiat les sanctions économiques (…).

Le gouvernement revient en force sur la scène internationale. La participation du chef de l’Etat à la 35ème  session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement membres de l’UA aux côtés de ses pairs n’est pas passé inaperçu. C’était une occasion pour faire des lobbyings, tisser des liens d’amitié et de coopération entre les Etats africains. En marge de cette grand-messe des dirigeants africains, le Président Evariste Ndayishmiye a rencontré le président du groupe de la Banque Africaine de Développement, le nigérian Akinwumi A. Adesina. Cette institution finance déjà plusieurs projets et programmes au Burundi dans des domaines aussi variés : les infrastructures routières, les barrages hydroélectriques ou encore l’agriculture qui figure parmi la priorité des priorités du gouvernement cette année. De plus, l’ex-président Domitien Ndayizeye a été désigné membre du  groupe des sages de l’UA. Une preuve que le Burundi retrouve sa place et la confiance auprès des pays partenaires.

Sous un autre volet, le Burundi renoue avec ses partenaires traditionnels. L’année dernière, la Banque Mondiale a déjà exprimé son souhait d’augmenter son portefeuille de projets appuyés au Burundi. La reprise de la coopération avec le FMI est une bouffée d’oxygène pour une économie qui souffre depuis des années de la pénurie des devises. D’ailleurs, le FMI est en train de constituer son bureau au Burundi avec le processus de recrutement des économistes en cours.

La relance de l’économie va attirer des investisseurs étrangers étant donné que la rareté des devises constitue un obstacle à l’investissement. Les opérateurs économiques et les entreprises ont besoin de devises pour payer les fournisseurs des matières premières ou des équipements.

Le désistement des bailleurs a plongé le pays dans une grave crise économique. Avant la crise de 2015, les partenaires apportent des appuis budgétaires à hauteur de 52%. La levée des sanctions  apaise les esprits. Cependant, l’UE estime que les défis subsistent encore dans les domaines des droits de l’homme, de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit. En ce sens, de nouveaux progrès seraient bénéfiques pour tous les Burundais, notamment par la mise en œuvre de la feuille de route dans le cadre du dialogue politique en cours entre l’UE et le Burundi.

En mars 2016, le Conseil de l’Europe a conclu la procédure de consultation avec le Burundi au titre de l’article 96 de l’accord de Cotonou. Les propositions d’engagements présentées par le gouvernement du Burundi n’ont pas répondu aux préoccupations de l’UE.

Par conséquent, celle-ci a suspendu les appuis financiers directs fournis à l’administration burundaise, y compris les appuis budgétaires tout en maintenant son soutien financier à la population et son aide humanitaire via les Ongs.

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