La date butoir pour la démolition des constructions anarchiques dans tout le pays a été fixée au 31 août 2021. Néanmoins, en Mairie de Bujumbura, des gens qui trainent les pieds dans l’exécution de cette mesure s’observent encore. Des amendes de 100 mille FBu et plus vont être infligées à tous les récalcitrants, a fait savoir le maire de la ville de Bujumbura
« Le constat est amer. Les récalcitrants dans la mise en œuvre de la mesure de démolition des maisons construites anarchiquement (dans les routes et dans les espaces verts) s’observent encore dans la ville de Bujumbura », déplore CP Jimmy Hatungimana, maire de la ville de Bujumbura. Dans une réunion tenue mardi le 14 septembre 2021 à l’endroit des administratifs de la Mairie dans le cadre de l’évaluation de l’état des lieux des travaux de démolition des maisons construites anarchiquement, CP Hatungimana a également dénoncé les menaces que font peser certaines personnes sur les chefs de zones et les chefs de quartiers.
CP Jimmy Hatungimana, maire de la ville : « Des amendes de 100 mille FBu et plus vont être infligées à tous les récalcitrants ».
Un bilan satisfaisant malgré les défis
La commune Mukaza est à 70% des travaux de démolition des constructions anarchiques, selon l’administrateur Rénovat Sindayihebura. Il informe que la zone de Bwiza vient en premier position avec 90%. Néanmoins, cet administrateur précise que le chemin est encore long dans les zones Rohero et Nyakabiga. Dans la commune Muha, la mise en œuvre de ces travaux est à 85%, selon Dévote Ndayisenga, administrateur de cette commune. Les zones Musaga et Kinindo viennent en premier lieu dans la mise en œuvre de cette mesure. Néanmoins, elle admet que d’autres personnes trainent encore à mettre en œuvre cette mesure. La commune de Ntahangwa, quant à elle, est à 80% dans la mise en œuvre de cette mesure.
Les zones de Cibitoke et Kamenge ont pris le devant dans la mise en application de la mesure de démolition des maisons construites anarchiquement, selon Ernest Niyonzima, administrateur de cette commune.
Ces administrateurs expliquent que des maisons et boutiques construites dans des espaces verts s’observent encore. Ernest Niyonzima, administrateur de la commune Ntahangwa note par exemple des espaces occupés par des MEGA SSD de la Brarudi. Rénovat Sindayihebura, a quant lui, expliqué que dans la zone de Rohero, il existe 12 espaces verts dans lesquels sont construits des maisons d’habitation ou des boutiques. « Dans la zone Nyakabiga, vous trouverez des constructions de l’ONATEL ou de la Regideso qui se trouvent dans les clôtures des particuliers », a-t-il ajouté.
« Les propriétaires de ces maisons doivent les démolir. Il n’y aura pas d’exceptions », indique le maire de la ville de Bujumbura. Toutefois, il clarifie que le gouvernement peut tolérer s’il s’agit des infrastructures d’intérêt public tout en ajoutant que seuls les quartiers viabilisés sont concernés. Nous nous appuierons sur le rapport de la commission technique du ministère de l’Intérieur.
La Mairie va s’en charger
Pour Jimmy Hatungimana, le délai de grâce a pris fin le 31 août 2021. Tous les récalcitrants se verront infliger des amendes de 100 mille FBu et plus. « Même ceux qui sont entrain de démolir à l’heure où je vous parle se verront également infliger des amendes parce que le délai a déjà expiré. Nous avons déjà donné le rapport », informe le maire. Pour ceux qui n’ont pas encore démoli, la Mairie va s’en charger. « Ils vont d’abord payer les amendes puis payer les factures pour les moyens utilisés dans la démolition. C’est dommage qu’il y ait encore des gens qui ne veulent pas mettre en application les décisions prises par le ministre de l’intérieur », déplore le maire de la ville de Bujumbura. Les amendes vont leur être infligées par les agents percepteurs des impôts de la Mairie. « Que ces terres soient remises dans les mains de l’Etat. Nous ne demandons pas d’indemnités pour toutes les années pendant lesquelles qu’ils les ont exploitées ».
Des menaces de mort à l’endroit des administratifs
« Nous sommes au courant que certains chefs de quartiers de la zone Rohero sont menacés de mort », révèle Jimmy Hatungimana. « S’ils veulent éliminer des gens, nous allons les considérer et les combattre comme des terroristes », indique le maire avant d’ajouter que les récalcitrants vont être punis conformément à la loi. « Nous n’allons pas accepter des gens qui se croient au-dessus de la loi ».