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Deux héros nationaux, deux mémoires collectifs : A la découverte de la facette économique de Rwagasore et Ndadaye

Etant des héros nationaux dont la commémoration de leur assassinat se fait toujours au mois d’octobre, Louis Rwagasore et Melchior Ndadaye sont souvent décrits en fonction de leurs dimensions politiques. Cependant, ils avaient également des ambitions économiques que Burundi Eco veut vous faire découvrir

« Je n’ai jamais entendu parler de la contribution économique du prince Louis Rwagasore et du président Mechior Ndadaye», s’exclame Espérance Ndayisaba, serveuse de lait dans une pâtisserie à Bwiza. La vingtaine, d’un air innocent, Ndayisaba affirme que les photos de ces deux hommes se trouvant sur le plus grand billet utilisé dans le pays (10 000 FBu) seraient un symbole fort de leur apport économique dans le pays. Une affirmation gratuite. D’après notre source de la Banque de la République du Burundi (BRB), les deux photos comme d’autres signes se trouvant sur les billets sont des symboles dans lesquels les Burundais se reconnaissent. Ce qui n’a rien à voir avec l’économie.

Célestin Nsavyimana, vice-président de la COSYBU : « Les coopératives jouent un rôle important dans la réduction de la pauvreté »

Des programmes économiques toujours valables

Célestin Nsavyimana, vice-président de la Confédération des Syndicats du Burundi (COSYBU) indique que ces deux figures avaient des ambitions similaires. « Leur vision consistait à regrouper la population en coopératives. Donc à promouvoir l’économie rurale», précise-t-il avant de regretter que le prince Louis Rwagasore soit mort un mois après la victoire de son parti et le président Ndadaye trois mois après son élection. Ce qui fait qu’ils n’ont pas réalisé leur rêve économique, selon toujours M.Nsavyimana.

Cependant, il rappelle qu’une coopérative est une association autonome de personnes réunies de façon volontaire pour satisfaire leurs aspirations et leurs besoins économiques, sociaux et culturels communs.

M.Nsavyimana témoigne que même l’Organisation Internationale du Travail (OIT) promeut les coopératives. « Les coopératives jouent un rôle important dans la réduction de la pauvreté. Elles s’inscrivent dans une forme d’organisation proche de la population, surtout qu’elles permettent de regrouper dans une même famille une diversité de dénominations. Ce qui combat la problématique du financement à travers la liaison de la collecte de l’épargne et de la distribution de petits crédits », précise-t-il.

Et de renchérir : « Les programmes de ces deux figures ci-haut citées restent d’actualité et nous souhaitons qu’ils permettent même à une population pauvre de participer au développement économique du pays». M.Nsavyimana assure également que les coopératives aident dans la protection des familles via l’organisation de l’assistance mutuelle dans les communautés.

Les commerçants, premières victimes

« Le prince Louis Rwagasore et le président Melchior Ndadaye avaient une idéologie avantageuse pour les commerçants », affirme Gabriel Kabura, représentant des commerçants du marché Ngagara  II, communément appelé « marché COTEBU ». Le sexagénaire, qui a commencé le métier de commerçant en 1969 affirme que les deux personnalités promettaient  des crédits aux commerçants regroupés en coopératives. « Malheureusement, ce projet n’a été qu’un mort-né », regrette-t-il. Par ailleurs, ajoute M. Kabura, les commerçants ont été les premiers victimes de la mort du prince Louis Rwagasore et du président Melchior Ndadaye. Il témoigne que ceux qui n’ont pas été assassinés ont vu leurs biens pillés.

Et de conclure : « J’implore mes collègues commerçants de ne pas oublier l’héritage du prince Louis Rwagasore et du président Mélchior Ndadaye de se regrouper en coopératives. Cela pour la bonne continuité de leur métier. Je dis cela en se référant à un adage français qui dit que l’union fait la force ».

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