La diaspora burundaise contribue au développement du commerce au Burundi. Certains Burundais vivant à l’étranger ont réussi à entretenir leurs business dans leur pays d’origine. Mais les défis persistent. L’Etat appelle les Burundais de l’étranger à participer au développement du pays. Cependant, des mesures de facilitation doivent être mises en place pour faciliter les exportations des produits burundais, surtout ceux provenant de l’agriculture
Certains Burundais résidant à l’étranger investissent au Burundi. Cela d’une manière ou d’une autre. La vente des services à l’échelle internationale, la création de petites entreprises au pays ou alors le transfert des fonds destinés à soutenir des activités entrepreneuriales sont les principaux moyens utilisés par les membres de la diaspora pour intervenir dans le commerce Burundais. S’inspirant de l’expérience acquise à l’étranger, certains membres de la diaspora burundaise essaient d’initier des projets dans leur pays d’origine.
Un des jeunes de la diaspora qui a évolué en Chine est parvenu à initier une entreprise engagée dans la production du charbon bio qu’il a implantée dans la ville de Bujumbura. « J’étais étudiant en Chine. Après m’avoir inspiré de ce qui se passait autour de moi, j’ai eu l’idée de fabriquer le charbon-bio », raconte ce jeune qui indique que son intention est de gagner de l’argent tout en participant à la protection de la nature. D’autres entreprises appartenant aux membres de la diaspora opèrent dans la vente des services. C’est le cas de YIWU OCEAN STAR IMPORT & EXPORT LIMITED qui, créée par un Burundais vivant en Chine, aide les opérateurs économiques du pays s’approvisionnant en Chine dans le transport de leurs marchandises.
Certains Burundais vivant à l’étranger ont réussi à entretenir leurs business dans leur pays d’origine.
Des difficultés dans la commercialisation des produits agricoles du Burundi à l’étranger
Parmi les propositions faites par le ministre de l’Agriculture figure la création des unités de transformation pour le développement du secteur agro-alimentaire du Burundi. Cependant, Mme Ella Evelyne Uwimana, un des membres de la diaspora Burundaise aux USA pense plutôt que l’urgence est la mise en place des mesures de facilitation de la commercialisation des produits agricoles burundais. Pour elle, la diaspora burundaise constituerait un marché d’écoulement à l’étranger qui permettrait au pays de commencer à exporter ces produits. « Ce qui est important c’est de nous faciliter l’accès à ces produits. Qu’on commence par les petites choses dans la mesure de nos limites », réagit-elle. Cette femme qui estime que la consommation des produits agricoles burundais par les membres de la diaspora pourrait permettre au pays d’encaisser des devises déplore quelques défis. Elle donne l’exemple du programme américain de commerce AGOA qui accorde certaines préférences aux produits africains d’etre exportés aux Etats-Unis moyennant des avantages fiscaux qui ne facilite plus l’exportation des produits burundais aux Etats-Unis. Pour elle, le pays devrait s’activer davantage à éliminer certains défis sur le plan international.
Quant à une autre participante résidant en Belgique, les problèmes liés à l’exportation des produits agricoles sur le marché européen est handicapé par le manque de label-bio qui certifie que les fruits burundais sont bio. L’autre défi mentionné par cet intervenant concerne les irrégularités au niveau du transport. « Quand la régularité de la livraison n’est pas possible, tu perds tout », indique cette femme qui affirme que les fruits burundais sont appréciés en Europe. Elle indique tout de même que le label qualité est pris en compte. Pour elle, il revient à l’Etat de chercher des solutions à ces problèmes et de trouver une place propre aux Burundais sur le marché Belge.
Les autorités promettent de faciliter les activités commerciales des membres de la diaspora
Déo Guide Rurema, ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage reconnait les difficultés de vendre les produits agricoles burundais dans certains marchés à l’étranger. Rurema demande aux membres de la diaspora de s’impliquer et de s’informer sur les normes exigées par leurs pays d’accueil pour donner la lumière à son ministère. En effet, le ministre soutient que les produits agricoles du Burundi font face à une certaine stigmatisation sur les marchés européens. Cependant, il promet que son ministère soutiendra tous les Burundais qui voudront investir dans l’agriculture orientée vers l’exportation. « Dites-nous exactement quelles sont les normes exigées et dans quel domaine vous voulez investir », dit-t-il.
Selon les autorités burundaises, le soutien de l’Etat aux activités de la diaspora au Burundi portera sur tous les plans. Dans son mot d’ouverture de la semaine de la diaspora, édition 2021, le vice-président de la République du Burundi a promis que l’Etat continuera à soutenir les activités économiques des investisseurs étrangers et les Burundais de la diaspora.