Les cas de grossesses non désirées augmentent en flèche dans les écoles. Des stratégies ont été prises par les différents partenaires de l’éducation en province de Bururi pour combattre ce phénomène .Notamment la mise en place d’un système d’alerte précoce pour privilégier la prévention
Au moment où 110 grossesses non désirées ont été enregistrés en milieu scolaire au cours de l’année scolaire passée en province de Bururi, les différents partenaires de l’éducation indiquent que ces grossesses constituent un grand défi et s’engagent à combattre ce phénomène.
Au cours d’un atelier organisé pour échanger autour de cette problématique, Jean Nduwimana, conseiller socio-culturel du gouverneur de la province de Bururi a indiqué que la situation est alarmante et qu’il faut agir à temps.
Pendant ces trois dernières années scolaires, 406 élèves filles ont eu des grossesses non désirées en milieu scolaire. Les conséquences sont énormes pour ces filles dont l’abandon scolaire, des cas d’infanticide, les fistules obstétricales, etc., alerte-t-il.
Pendant ces trois dernières années scolaires, 406 élèves filles ont eu des grossesses non désirées en milieu scolaire.
Les grands chantiers amplifient ce phénomène
M Nduwimana a indiqué que certains employés des entreprises chargées de la construction du barrage hydroélectrique Jiji-Murembwe et certains employés des entreprises qui construisent la route nationale n° 16 (route Taba-Mahwa-Gakuba) sont des auteurs de ces grossesses non désirées.
Il précise que c’est dans les communes où opèrent ces entreprises qu’on trouve un grand nombre de grossesses non désirées en milieu scolaire dont la commune de Matana qui vient en tête suivie par la commune de Songa puis par la commune de Bururi.
Il demande à leurs employeurs de clarifier le code de conduite de leur personnel par rapport à ces grossesses non désirées enregistrées en milieu scolaire.
Il a évoqué d’autres causes des grossesses non désirées et des mariages précoces, notamment la pauvreté dans les familles, la mauvaise utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication, la consommation des boissons alcoolisée et la consommation des stupéfiants ainsi qu’un relâchement de l’encadrement parental.
Il a appelé la communauté toute entière à se lever comme un seul homme pour combattre ce phénomène.
Mise en place d’un système d’alerte précoce
Antoine Sabiyumva, directeur provincial de l’éducation à Bururi indique que les grossesses non désirées constituent un défi pour l’éducation dans cette province, car les chiffres des grossesses de ce fléau ne cessent d’augmenter.
Il indique qu’il est temps que tout le monde agisse pour mettre fin à ce phénomène qui ne fait que ternir l’image du secteur de l’éducation alors que des efforts sont en train d’être déployés par les membres de la diaspora ressortissant de cette province en octroyant des livres et autres supports pédagogiques.
Il précise qu’un système d’alerte précoce a été mis en place pour combattre ce phénomène en mettant un accent particulier sur la prévention et la répression des auteurs de ces grossesses non désirées.
Les enseignantes tantes qui se trouvent dans toutes les écoles fondamentales et post-fondamentales vont transmettre un message à la plateforme provinciale chargée de combattre les grossesses non désirées.
Cette plateforme regroupe un représentant de l’administration, un représentant de la justice, un représentant du secteur de l’éducation, un représentant du secteur de la santé et un représentant de la coalition Bafashebige.
Cette plateforme a pour mission de centraliser toutes les informations, de les gérer et de faire un suivi.
Des réunions d’évaluation vont se tenir régulièrement pour voir l’état des lieux afin de réduire ces grossesses et même d’atteindre zéro grossesse en milieu scolaire.
Les confessions religieuses seront associées pour mieux mener ce combat.
Signalons que les grossesses non désirées en milieu scolaire vont être combattues en parallèle avec les mariages précoces.