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Education : Une pierre angulaire délaissée

Malgré pas mal d’avancées, le secteur éducatif Burundais connait beaucoup de faiblesses surtout au niveau des infrastructures, des compétences pédagogiques, du niveau technologique et de la recherche scientifique. Pour y faire face, ce secteur doit être traité avec minutie et doigté comme il devrait l’être   

Le système éducatif burundais connait différents succès comme la mise en place du cycle fondamental, le taux brut de scolarisation élevé grâce à la suppression des frais de scolarité dans le primaire, la construction des écoles dans différentes communes, la réduction des inégalités liées au genre dans l’accès à l’éducation, pour ne citer que ceux-là. Pourtant, il est jalonné par pas mal de lacunes.

Selon Gaspard Banyankimbona, directeur exécutif du conseil inter-universitaire de l’Afrique de l’Est, le grand problème est que le secteur éducatif n’est pas considéré comme indispensable au Burundi comme il devrait l’être. Certes, d’autres secteurs de la vie du pays sont essentiels, mais l’éducation est indispensable selon lui. « Il faut sauver l’indispensable avant l’essentiel. Une éducation de qualité permettrait d’anticiper les faiblesses des autres secteurs », fait-il savoir

Dr Elavie Ndura, professeur au Humboldt State University : « Plus un grand nombre d’acteurs sera invité dans la planification et la mise en œuvre du programme d’enseignement, plus adapté ce dernier sera ».

Une éducation de qualité exigeante

Le système éducatif burundais souffre de l’insuffisance et de l’inadéquation des infrastructures. Comme le fait savoir Pr Saidi Kibeya, contrairement à ce que pensent certaines personnes, l’école est plus que les bâtiments qu’on voit. C’est plutôt un programme qui correspond à tous les besoins de la société. C’est avoir un matériel didactique pour animer ce programme et un animateur qualifié qui est l’enseignant et tout cela exige une implication et un investissement sérieux de la part du gouvernement.

Selon Fidèle Nindagiye, un consultant indépendant, c’est dommage que le secteur éducatif burundais soit soumis à un «système d’entonnoir». On a plus d’élèves au primaire, mais peu sont ceux qui accèdent au secondaire et encore moins à l’université. Il salue le fait que la scolarisation au primaire soit gratuite, mais suggère qu’elle soit également obligatoire pour éradiquer les abandons scolaires. « Qu’est-ce qui manque pour que les autorités locales obligent les parents à envoyer les enfants à l’école et à les y maintenir ? » s’interroge-t-il.

Les pistes de solutions

Selon Pr Banyankimbona, pour améliorer le système éducatif Burundais, ce n’est pas la planification qui fait défaut, mais plutôt la volonté. Les exemples des initiatives qui pourraient améliorer ce secteur ne manquent pas. L’introduction des écoles d’excellence en est un. A maintes reprises, ces écoles ont fait preuve d’un niveau élevé de réussite. Cet ancien ministre d’Education propose au gouvernement de se fixer l’objectif d’avoir au moins une école d’excellence dans chaque province à court terme et au moins une dans chaque commune à long terme.

Dr Elavie Ndura, professeur au Humboldt State University a développé le thème sur, «La  planification d’un système d’éducation efficace et adapté» lors du Forum National du Développement du Burundi.

Selon elle, tous les programmes d’enseignement que ce soit au Burundi ou ailleurs doivent suivre quatre étapes générales, à savoir : premièrement le développement d’un inventaire des besoins pour éviter d’introduire un système qui n’est pas adapté aux besoins nationaux. Deuxièmement, il faut articuler les buts et objectifs du programme d’enseignement. Troisièmement, une fois les besoins et les objectifs identifiés, il faut déterminer les matériels didactiques et les méthodes d’enseignement à utiliser. Il faut enfin évaluer la performance des étudiants et du programme d’enseignement. « Chaque fois qu’on rate une de ces étapes, on rate les objectifs du programme », souligne-t-elle.

Selon Ndura, pour adapter une vision nationale à un enseignement efficace adapté aux besoins non seulement du pays, mais aussi de la région, la méthodologie la plus efficace est une méthodologie participative. Toutes les parties prenantes dans ce secteur doivent contribuer à la promotion de l’éducation. « Plus un grand nombre d’acteurs sera invité dans la planification et la mise en œuvre du programme d’enseignement, plus adapté ce dernier sera ». Il faut aussi articuler les valeurs humaines, sociales et pédagogiques, qui sous-tendent la vision pour transformer le Burundi et son peuple. Il faut aussi clarifier les caractéristiques et les compétences exigées des gradués.

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