Les propriétaires des unités de transformation des produits agroalimentaires font de leur mieux pour accroître la production à mettre sur le marché. Mais le manque d’emballages leur met les bâtons dans les roues et cette problématique est devenue un casse-tête énigmatique. Ce qui handicape le fonctionnement des petites entreprises œuvrant dans ce secteur
Le gouvernement du Burundi encourage les entrepreneurs de créer des unités de transformation des produits agroalimentaires en vue de satisfaire le marché local et, pourquoi pas le marché régional quand il y aura du surplus. Nombreux s’y sont lancé et sont sur la voie de réussir. Malgré les défis administratifs auxquels ils font face, tel que le casse-tête lié à l’obtention de la certification de la part du Bureau Burundais de Normalisation et contrôle de la qualité (BBN), ils ont également des problèmes d’emballages, particulièrement ceux qui fabriquent des jus et d’autres boissons. Pour remédier à cela, ils font recours aux bouteilles utilisées par d’autres entreprises qui sont généralement à usage unique, notamment les bouteilles Heineken et des bouteilles en plastique.
A cause du manque de bouteilles appropriées pour leurs produits, les unités de transformation agro-alimentaires font recours aux emballages à usage unique utilisés par d’autres sociétés.
« Nous n’avons pas des bouteilles propres à notre entreprise. Pour y remédier, nous utilisons les bouteilles Heineken qui sont normalement à usage unique même si elles ne sont pas faites pour conserver les boissons sucrées. Nous les récupérons depuis différents bars de notre entourage. Nous les achetons aussi chez les personnes tierces qui les ont récupérées pour les revendre. Nous trouverons également ces bouteilles dans des ménages environnants qui veulent s’en débarrasser », précise Gérard Mugisha, président de la coopérative Twiyungure qui produit des jus et des vins à base de différents fruits. Elle est basée en commune Giheta de la province de Gitega. Avant de remplir ces bouteilles avec les produits de Twiyungure, ajoute-t-il, les coopérateurs les nettoient soigneusement avant de s’en servir. Cette problématique est devenue un casse-tête énigmatique qui empêche le bon fonctionnement d’une unité de transformation des produits agroalimentaires.
Selon toujours M. Mugisha, dans différentes réunions auxquelles ont participé avec les autorités communales ou provinciales, ce défi a été exposé à maintes reprises dans l’espoir de lui trouver une solution durable. « Vu la gravité de la situation qui prévaut dans le monde des affaires, nous souhaitons que le Burundi ait au moins une société capable de fabriquer localement des bouteilles ou des flacons dont les entrepreneurs peuvent profiter en cas de besoin », martèle M. Mugisha. Selon lui, avant d’y arriver, il vaut mieux que le gouvernement facilite les hommes d’affaires à les importer dans le but d’approvisionner les unités de transformation. Comme il n’y a pas d’autres alternatives, ils le font ainsi pour faire fonctionner leurs entreprises. Cela est un problème commun à beaucoup d’entrepreneurs œuvrant dans le secteur de la transformation des produits agroalimentaires.
Un défi commun à tout le monde
« Nous produisons des jus d’ananas et de pastèque. Le problème majeur auquel nous faisons face c’est le manque d’emballages pour nos produits. Avant que la pandémie de Covid-19 soit une préoccupation mondiale, nous importions les bouteilles de la Tanzanie même si ce n’était pas facile. Actuellement, tout a basculé. Ce n’est plus le cas. Nous nous contentons des bouteilles disponibles peu importe leur qualité, notamment celles de Heineken », confie Gloriose Mureranyana, présidente de la Fédération des Acteurs de la Filière des Fruits Tropicaux de Bubanza (FAFIFRUITROBU).
Comme ces bouteilles à usage unique sont convoitées par beaucoup d’entrepreneurs, ce n’est pas facile de trouver toujours la quantité dont on a besoin. Pour ce faire, dans les projets à long terme, les membres de la coopérative Twiyungure espèrent que tôt ou tard ils pourront se débarrasser des bouteilles utilisées par d’autres sociétés pour s’offrir des emballages propres à ladite coopérative avec son étiquette là-dessus pour imposer son identité comme d’autres entreprises de grande envergure.
La réutilisation des bouteilles à usage unique est en quelque sorte douteuse, car leur nettoyage pose problème. En plus de cela, un entrepreneur ne peut forcément pas savoir leur origine. On les ramasse n’importe où, peu importe leur utilisation antérieure. Pire encore, les unités de transformation ne sont pas toujours en mesure de les nettoyer à chaque fois avec des produits désinfectants, car beaucoup d’entre elles ne sont pas dotées d’un système de lavage approprié. Parfois, l’eau seule suffit. Toutes ces conditions sont susceptibles d’être préjudiciable à la santé des consommateurs.