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Emission publique des porte-paroles des institutions publiques : Vers une meilleure distribution de l’éléctricité

Au chef-lieu de la province Ruyigi, les portes paroles des institutions publiques ont animé une émission publique vendredi le 28 septembre 2018. Les échanges ont porté sur différents secteurs de la vie du pays. De tous les aspects abordés, le secteur de l’énergie attire l’attention. Le porte-parole du ministère de l’hydraulique a rassuré que la problématique de carence de compteurs éléctrique sera résolu. Plus de consommateurs seront raccordés au réseau

L’émission est subdivisée en deux parties. La première partie est réservée à une séance de questions-réponses entre les porte-paroles des institutions et les journalistes et dans la seconde partie de l’émission, les citoyens appellent pour poser des questions aux porte-paroles qui répondent à leur tour. Chaque partie dure une heure et demie.

La première partie a débuté par un message du chef de l’Etat adressé à la Nation. Au lendemain de la rentrée scolaire 2018-2019, le chef de l’Etat Pierre Nkurunziza a demandé aux apprenants de faire preuve de courage et d’assiduité pour suivre les études. « Ils doivent avoir constamment à l’esprit que les connaissances sont le meilleur investissement ces derniers jours », a indiqué Jean Claude Karerwa Ndenzako, porte-parole du président qui a lu le message.

Dans le secteur de l’éducation, les intervenants sont revenus sur les défis qui hantent le système éducatif. Ce sont notamment les grognes des parents au sujet du paiement des frais d’inscription, les effectifs pléthoriques dans les écoles, etc.

Juma Edouard, porte-parole du ministère en charge de l’Education : « Tous les efforts engagés pour réduire les effectifs pléthoriques seraient vains si on ne parvenait pas à maîtriser la croissance démographique »

Les frais d’inscription dans les écoles privées doivent être remboursés

La mesure d’interdiction de paiement des frais d’inscription dans les écoles privées n’est pas scrupuleusement respectée. Le ministère de l’Education, de la Formation technique et Professionnelle avait exigé le remboursement déjà perçu. Pour Juma Edouard, porte-parole dudit ministère aucune école n’est au-dessus de la loi. Il laisse entendre que l’absence des comités de gestion dans pas mal d’écoles privées empêchent la mise en œuvre de cette décision. Il s’insurge contre les propriétaires de ces écoles qui considèrent les établissements scolaires comme une « boutique » ou un « kiosque ». Ce qui affecte considérablement le mode de gestion des ressources. Ces écoles doivent rembourser les frais perçus, a conclu Juma Edouard.

Le sort des lauréats malheureux de l’école fondamentale

Les journalistes ont voulu savoir le sort des élèves qui échouent au concours national alors qu’ils avaient réussi en classe. Juma Edouard reconnait que les écoles d’enseignement des métiers ne sont pas aussi nombreuses pour accueillir tous les lauréats malheureux de l’école fondamentale. Mais l’objectif du gouvernement est de promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes à travers l’enseignement des métiers. Normalement, il n’y a aucun motif de redoubler alors qu’on a réussi en classe. C’est pourquoi nous devons sensibiliser les lauréats de l’école fondamentale à fréquenter l’enseignement des métiers, conclut-il.

De l’admission aux écoles d’excellence

Les inquiétudes planent quant à l’admission à l’école d’excellence. Les lauréats du 3ème cycle fondamental réussissent au test d’entrée, mais n’ont pas la chance de fréquenter ces écoles. Juma Edouard explique que les places sont limitées. Chaque province a droit à 15 candidats. On sélectionne donc les 15 premiers dans chaque province, dit-il. A titre illustratif, pour la Mairie de Bujumbura qui affiche des taux de réussite élevé, on a sélectionné parmi ceux qui ont eu entre 98 et 100% a expliqué Juma Edouard. Par contre, dans d’autres provinces, il y en a qui ont eu 80% qui sont admis dans ces écoles, a-t-il justifié.

L’accès aux écoles à régime d’internat n’est pas limité pour les candidats aux sections des lettres, indique Juma. Le ministère en charge de l’éducation privilégie plutôt les candidats aux sections dites stratégiques au détriment des sections littéraires. Pour Juma Edouard il ne s’agit pas d’une discrimination. La politique en vigueur propose qu’une grande partie des places soient réservées aux filières stratégiques (sections scientifique et technique). En ce sens, 70 % des places reviennent aux sections des sciences et technologies contre 30% pour les autres filières. Cela dans le but d’encourager les élèves à embrasser les domaines des sciences.

La maîtrise de la démographie, un remède

Les effectifs pléthoriques restent une réalité dans les écoles. Juma Edouard a dit que c’est une question qui préoccupe le ministère de l’Education. Ce dernier continue à investir dans la construction de nouvelles infrastructures scolaires pour désengorger les classes. Toutefois, tous les efforts seraient vains si on ne parvenait à maîtriser la croissance démographique. Il arrivera un moment où la capacité d’accueil des écoles sera dépassée, a constaté Juma.

Les agri-éleveurs n’ont pas à s’inquiéter

A la veille de la saison pluvieuse, le chef de l’Etat par le biais de son porte-parole appelle tous les agriculteurs à se préparer pour la saison culturale A qui s’annonce. Il interpelle les Burundais à travailler pour vaincre la pauvreté et la faim en s’appropriant surtout le nouveau Plan National de Développement. Et, pour y parvenir, ils doivent se regrouper en associations », a déclaré le porte-parole du président.

Mme Aimerance Nirera, porte-parole du ministère en charge de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage : « Le problème lié au marché d’écoulement de la production laitière est résolu »

Dans le secteur de l’élevage, les journalistes ont demandé si l’augmentation de la production laitière s’est accompagnée par la conquête des marchés d’écoulement. D’après Mme Aimerance Nirera porte-parole du ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, le programme de repeuplement du cheptel bovin initié par le gouvernement et ses partenaires a porté des fruits. La production du lait est en nette augmentation. Les agri-éleveurs n’ont pas le problème de marché d’écoulement comme certains le pensent. Mme Nirera explique qu’avec l’appui technique et financier du Programme de Développement des Filières (PRODEFI), des centres de collecte de lait ont été érigés. Les agents ont été formés sur les techniques de collecte de lait. Pour le moment, se réjouit-elle, les agri-éleveurs disposent d’un marché d’écoulement car il existe des unités de transformations du lait dans notre pays.

Une bonne nouvelle pour les abonnés de la Regideso

Dans le secteur de l’énergie, les journalistes ont demandé des éclaircissements sur l’augmentation de la demande d’électricité sans doter la Regideso du matériel nécessaire. Après un certain temps, les nouveaux abonnés à la Regideso ne sont pas servis faute de compteurs électriques. Le porte-parole du ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines, Léonidas Sindayigaya, annonce que la problématique de carence des compteurs électriques a trouvé une solution. Elle était due de l’étroitesse du marché de fourniture du matériel électrique.  Actuellement, rassure Sindayigaya, la Regideso dispose d’un stock de 3000 compteurs. En outre, plus de 10 000 compteurs sont attendus d’ici la fin de l’année. Il promet une solution durable à ce défi car la Regideso a reçu l’aval du Gouvernement pour effectuer des commandes directement auprès des fabricants dès l’année prochaine.

Léonidas Sindayigaya, porte-parole du ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines : « La Regideso dispose d’un stock de 3000 compteurs d’électricité et plus de 10 000 compteurs sont attendus d’ici la fin de l’année ».

L’autre inquiétude soulevée concerne la mise en œuvre du projet Lake Victoria Water and Sanitation Programme (LVWSP). Ce projet d’adduction d’eau potable dans les provinces du nord du pays (Muyinga, Kayanza et Ngozi) est à un stade avancé. Mais pour Jonas Mashurushuru qui a appelé de Ngozi la cherté du matériel de raccordement au réseau de distribution de l’eau ne facilite pas les ménages. Il pointe du doigt les opérateurs privés qui commercialisent les équipements de la Regideso. Le porte-parole du ministère de l’Hydraulique a pris note de cette question. Il a promis que le ministère va dépêcher une équipe de l’Agence de Régulation des secteurs de l’eau potable et de l’électricité AREN pour s’enquérir de la situation afin de prendre des mesures adéquates.

Vers une solution durable du problème de carence des médicaments

Les questions posées dans le secteur de la santé se rapportaient au manque de médicaments dits de spécialité dans les pharmacies de la mutuelle. Les affiliés à la Mutuelle de la Fonction Publique (MFP) fustigent le manque criant des médicaments dits de spécialité. Ils disent ne pas savoir ce qui est à l’origine de ce phénomène car la mutuelle prélève régulièrement des cotisations.  M. Pamphile Bukuru, porte-parole adjoint du ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida révèle qu’à l’origine de cette situation se trouve la rupture de stock des produits pharmaceutiques. La mutuelle faisait ses commandes de médicaments en passant par des intermédiaires. Ainsi, rassure-t-il, à partir de 2019 l’achat des médicaments sera confié à la Centrale d’Achat des Médicaments du Burundi (CAMEBU). Toutes les pharmacies de la mutuelle vont s’approvisionner à la CAMEBU. D’ailleurs, cette dernière est en liaison directe avec les industries pharmaceutiques. Ce qui va non seulement améliorer la disponibilité des médicaments, mais aussi baisser le prix des produits pharmaceutiques, estime-t-il.

Il a profité de l’occasion pour démentir les informations qui circulent sur les réseaux sociaux faisant état des thermos qui seraient cancérigènes. « Il n’y a aucune preuve à notre disposition qui confirmerait que ce matériel est nuisible à la santé », affirme-t-il. Au sujet des comprimés trouvés dans le lait en poudre pour les enfants, il a précisé que les experts du ministère sont à pied d’ouvre pour déterminer l’origine de ces comprimés.

L’émission publique rentre dans le cadre de la mise en application de la recommandation du chef de l’Etat qui oblige périodiquement chaque institution publique à informer sur l’état d’avancement de ses activités. Elle est organisée tous les trois mois en plus des présentations trimestrielles des réalisations de chaque ministère et institution publique. La prochaine émission est prévue pour le mois de décembre et elle est généralement animée par le chef de l’Etat.

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