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Enquête sur le budget ouvert, édition 2023 : Des résultats instructifs

Le pays a enregistré un score de 14/100 dans la transparence budgétaire, 0/100 dans la participation publique, dans l’élaboration et dans l’approbation du budget et 26/100 dans le contrôle budgétaire. Cela ressort des résultats de l’enquête sur le budget ouvert, édition 2023 présentés par le Centre Universitaire de Recherche pour le Développement Economique et Social (CURDES) à Bujumbura ce vendredi 14 juin 2024

Prof.Niyongabo : « Le Burundi ne dispose pas d’une institution budgétaire indépendante (IFI). Les IFIs sont de plus en plus reconnus comme de précieux fournisseurs d’informations indépendantes et non partisanes auprès de l’exécutif ou du Parlement pendant le processus budgétaire ».

Prof.Gilbert Niyongabo, chercheur au CURDES qui a présenté les résultats indique que trois piliers descriptifs ont été tenus en considération pour mener l’enquête. Il s’agit de la transparence, soit l’accessibilité, la disponibilité et l’exhaustivité des documents. Le score du budget ouvert, édition 2023 a été en cela de 14/100.

Pour lui, sur huit documents qui devraient être publiés, seuls quatre l’ont été. « Ce qui est positif par rapport au budget ouvert, édition 2021 c’est que les documents publiés sont passés de deux à quatre », explique-t-il.

Les scores obtenus selon les enquêtes faites montrent une certaine évolution. En 2017, le pays a obtenu un score de 7/100, en 2019 un score de 6/100, en 2021 un score de 9/100 et en 2023 un score de 14/100. Les documents qui devraient être publiés sont les documents en rapport avec la déclaration pré-budgétaire, la proposition du budget de l’exécutif, le budget adopté, le budget citoyen, les rapports en cours de l’année, l’évaluation au milieu de l’année, le rapport de fin d’année et le rapport d’audit.

Les médias et la société civile évités

Un autre pilier tenu en considération est la participation publique (médias, société civile…) à l’élaboration,à l’approbation et à l’exécution du budget. Le score a été de 0/100. Toutefois, il reconnait qu’en terme de participation publique, le score mondial est de 15/100.

« Les pays francophones sont de mauvais élèves en ce qui est des possibilités offertes au public pour élaborer, exécuter et contrôler le budget », fait remarquer Prof. Niyongabo.

Le troisième pilier concerne le contrôle du budget, soit le rôle du Parlement et de la Cour des comptes. Ce pilier a eu un score de 26/100.

Prof. Niyongabo se demande si les magistrats de la Cour des comptes sont indépendants dans leur fonction si on tient compte de la façon dont ils sont proposés, nommés ou de la provenance du budget qu’ils utilisent.

Il s’interroge également si le Parlement peut modifier la loi des finances pendant son exécution.

La culture de redevabilité, une culture à développer

Prof. Niyongabo indique que ce qui fait que les Burundais ne publient pas les chiffres est le manque de culture de redevabilité. Celle-ci oblige la transparence et la traçabilité. Ce qui attire les ressources.

« Le Burundi ne dispose pas d’une institution budgétaire indépendante (IFI). Les institutions budgétaires indépendantes sont de plus en plus reconnues comme de précieux fournisseurs d’informations indépendantes et non partisanes auprès de l’exécutif ou du Parlement pendant le processus budgétaire. Ce qui fait que ces indicateurs ne sont pas notés dans l’enquête sur le budget ouvert, édition 2023 », précise-t-il.

L’enquête sur le budget ouvert est un instrument de recherche indépendant, comparatif et factuel au monde. Il utilise des critères internationalement acceptés pour évaluer l’accès du public aux informations budgétaires du gouvernement central, des opportunités formelles pour le public de participer au processus budgétaire national et le rôle des institutions de contrôle budgétaire.

Les résultats de l’enquête influent sur les financements des bailleurs et les investissements étrangers. Ceux-ci tiennent compte de la transparence et des informations publiées qui occasionnent moins d’incertitudes. Cette dernière diminue le coût de financement.

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