On est actuellement en train de vivre la quatrième révolution industrielle : celle de la haute technologie et de l’ère effrénée du numérique. Toutefois, les défis liés à l’apprentissage à distance subsistent, défis auxquels il sied de répondre
L’informatique n’est pas encore intégrée au Burundi. La contribution du secteur privé à son enseignement est très significative. Si tous les étudiants non futurs informaticiens suivent des cours d’informatique, c’est généralement en tant que discipline. Les utilisations de l’informatique comme outil d’enseignement mis au service des autres disciplines ont encore une petite place au Burundi. L’enseignement de l’informatique est, dans l’enseignement secondaire, essentiellement limité à l’approche objet.
L’impact de l’enseignement à distance ne touche plus uniquement les étudiants, mais aussi les enseignants. De nombreux professeurs font face à des obstacles et des problèmes qu’ils n’avaient jamais connus auparavant. Même si les étudiants de ce siècle sont nés avec le numérique entre les mains, et que de nombreux éducateurs compétents sont formés pour utiliser les plateformes en ligne, la difficulté de la « distance » pose toujours de nombreux défis. La pandémie de coronavirus aura donné une leçon à se sujet.
Le manque d’outils suffisants constitue un défi de taille pour s’aventurer dans l’enseignement à distance dans les universités au Burundi.
Une aventure à saluer
A l’heure actuelle, la formation à distance n’est pas aussi célèbre que l’apprentissage sur le campus. Mais l’enseignement à distance, en raison de sa flexibilité et de ses autres avantages, est en train de devenir populaire dans la plupart des régions du monde. L’Université Lumière de Bujumbura (ULBU) avec l’appui technique de l’Agence Universitaire de la Francophonie se lance dans cette aventure qui va révolutionner l’enseignement supérieur au Burundi
L’ordonnance ministérielle n°610/930 du 05/06/2020 a donné l’autorisation d’ouverture de la formation à distance et/ou en ligne à l’Université Lumière de Bujumbura. Ainsi, du 07 au 11 décembre 2020, des enseignants de la faculté de Gestion et Administration et de l’Institut des Sciences de Gestion et Comptabilité ont suivi une formation sur la scénarisation, la mise en ligne et la gestion d’un enseignement à distance pour la première année de Baccalauréat. « On va commencer avec les deux premières classes des deux filières de formation. Cependant, cette formation est une formation de pilotage qui est progressive », explique Pierre Claver Rutomera, secrétaire Général en charge des technologies à l’ULBU. Il explique qu’auparavant, l’université co-organisait des formations à distance, mais que c’était pour des programmes d’ailleurs et des programmes de master. « Maintenant, nous allons organiser des formations pour le baccalauréat et avec le programme local », indique-t-il
Des défis à relever
« Les Burundais ne sont pas habitués à utiliser les outils TIC. Le problème est donc de trouver les enseignants qui manipulent correctement ces outils (ordinateurs). Le manque d’outils suffisants pour s’aventurer dans ce projet constitue un défi de taille.
Le pouvoir d’achat qui limite la majorité des jeunes étudiants à se procurer des ordinateurs portables et la faible et chère bande passante de la connexion internet restent également des défis important à relever. Pour M. Rutomera, ce n’est pas évident que les étudiants pourront accéder facilement aux cours à cause du manque d’accès à l’internet. Il explique que des négociations sont en cours avec les compagnies de télécommunications pour mettre en place des bouquets abordables aux étudiants qui seront dans ce cursus. De plus, il explique qu’ils n’ont pas jusqu’à présent des outils qui leur permettront d’évaluer les étudiants en ligne.
Cependant, la formation à distance résout pas mal de problèmes
La mentalité des gens qui ne sont pas habituées à ces outils de travail, les difficultés d’accès à l’internet, le manque d’outils suffisants sont entre autres des entraves à la réalisation de ce projet. Cependant, le programme est venu résoudre le problème de manque d’enseignants. Selon le secrétaire général en charge des technologies à l’ULBU, il sera facile de faire recours aux enseignants se trouvant à l’étranger sans les faire venir au Burundi. En plus, pour lui le problème de logement qui sévit dans les villes qui abritent des campus universitaires et la surpopulation des classes seront réduits au minimum. Il faut signaler que 90% des campus se trouvent dans la capitale économique.
« On est juste au début. On va y aller progressivement », dit M Rutomera. Le programme de formations en ligne est ouvert pour l’année académique 2020-2021 à l’université Lumière de Bujumbura est selon les responsables de l’Université, les inscriptions sont pour bientôt.