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L’envolée des cours de l’or noir affecte les ménages

Les conséquences de la hausse des prix du carburant se font déjà sentir. Les tickets de transport ont été revus à la hausse. Les passagers devront désormais débourser plus d’argent pour se déplacer à bord d’un bus assurant le transport en commun. Les transporteurs œuvrant dans l’informel en profitent pour augmenter les prix aléatoirement sans aucune base de calcul. C’est un coup dur pour les ménages.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Cette hausse intervient dans un contexte d’inflation tirée par la hausse des denrées alimentaires. Les prix des produits destinés à la consommation au niveau des ménages enregistré une hausse au cours des six derniers mois. Au cours de l’année 2021, l’inflation annuelle s’élevé à 8,3%. Cette inflation est due principalement aux prix des produits alimentaires qui enregistrent une hausse de 10,5%, lit-on dans le bulletin de l’Institut des Statistiques et Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU) sur l’indice des prix à la consommation paru en janvier 2022.

La hausse des prix du carburant met le feu au poudre. Elle va entrainer la hausse des prix des produits locaux et importés. Le coût du transport des marchandises suit la même cadence. Malheureusement, il est difficile de calculer avec précision combien va coûter une tonne de marchandises de Dar-es-Salaam à Bujumbura ou un kilo de Makara pour atterrir dans la capitale économique. Ce qui est sûr c’est que l’inflation affecte le niveau de vie des populations. La hausse du carburant devient un prétexte pour augmenter les prix des services. Ce qui se répercute sur les conditions de vie des populations, toutes catégories confondues. Le Burundi sort fraîchement d’une crise socio-politique dont les conséquences économiques persistent. Le pouvoir d’achat ne cesse de se détériorer, car les revenus sont en baisse continue surtout avec le gel des annales et des primes chez la majorité des fonctionnaires.

Ainsi, la vie devient de plus en plus chère, car les ménages dépensent plus qu’ils ne gagnent. La monnaie se déprécie de façon continue. Par exemple, en 1973, il fallait débourser 60 FBu pour faire le trajet Bujumbura-Muramvya. Actuellement, le ticket revient à 4 500 FBu.  Dans le temps, le tarif du transport interurbain était fixé à 5 FBu. Les rabatteurs criaient « tanu-tanu » pour faire le plein de passagers, comparativement au tarif actuel, le coût a augmenté exponentiellement jusqu’à atteindre 500 FBu.

De même, il fallait payer 250 FBu pour acheter un kilo de sucre contre 2 500 FBu le kilo (prix officiel actuel). L’augmentation du prix du sucre affecte les coûts des autres produits, surtout dans les pâtisseries, les limonaderies et les brasseries. Plusieurs facteurs entrent en jeu dans la fixation des prix. Bref, si le coût de production augmente, les prix des produits suivent le même rythme.

La hausse incessante des prix agit comme un multiplicateur de pauvreté, plongeant des millions de personnes dans une insécurité alimentaire chronique et dans le désespoir. Même lorsque les denrées alimentaires sont disponibles, les familles n’ont tout simplement pas les moyens de s’en procurer et la flambée des prix met le repas de base hors de portée de millions de familles pauvres qui avaient déjà du mal à s’en sortir, analyse tirée de l’interview du directeur régional du Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM) pour l’Afrique de l’Ouest, Chris Nikoi interrogé par nos confrères de TV5 Monde Afrique.

D’après la Banque Mondiale, l’économie mondiale est confrontée aux effets conjugués de la Covid-19, de l’inflation et d’un environnement incertain dans un contexte où les dépenses publiques et les politiques monétaires entrent en territoire inconnu.

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