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L’Etat réclame son dû aux sociétés publiques

Les sociétés publiques et à participation publique affichent de faibles performances. Leurs états financiers sont au rouge. Parallèlement, l’Etat à travers son actionnariat réclame les dividendes. Le gouvernement hausse le ton.  Désormais, l’heure du bilan a sonné. Les gestionnaires doivent dresser un état des lieux de l’état financier de chaque et établir un plan de redressement pour celles qui éprouvent des difficultés financières. Les responsables de ces sociétés et le gouvernement se rejettent la responsabilité.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

D’après Evariste Nikwibitanga, chef du bureau chargé des affaires économiques à la Primature, les sociétés publiques font face à un problème de trésorerie. Il accuse les gestionnaires de ces entreprises de servir leurs propres intérêts au détriment de l’Etat. Ces derniers chargent l’Etat qui ne s’acquitte pas de ses dettes envers les sociétés publiques. Face à cette problématique, le Premier Ministre CPG Alain Guillaume Bunyoni invite les responsables des sociétés publiques à faire le décompte des dettes de l’Etat pour un éventuel apurement.

Certaines sociétés notamment l’Onatel, la Cogerco ou l’hôtel source du Nil sont au bord du gouffre. Non seulement elles ne versent aucun sous à l’Etat mais elles peinent à couvrir leurs dépenses. A l’Onatel, 80 %  des recettes sont affectés au paiement des salaires de ses 424 employés. Cette première société de télécoms œuvre dans un secteur caractérisée par une forte concurrence et n’arrive pas à sortir la tête de l’eau. Elle a été noyautée par ses concurrents. D’autres affichent des résultats positifs, mais ne sont pas réguliers dans le versement des dividendes à l’Etat.

La santé financière des sociétés publiques alimente les débats sur la politique de privatisation. Les partenaires du gouvernement dont la Banque Mondiale encourage l’Etat à privatiser ses entreprises. Cependant, cette activité doit se faire dans la transparence absolue et dans le strict respect de la loi sur la privatisation. Celle-ci interdit par exemple aux membres du Comité Interministériel de Privatisation, à leurs conjoints, descendants ou alliés au premier degré de se porter, même par personne interposée, acquéreurs des titres publics à privatiser.

La même interdiction s’applique aux gestionnaires coupables des infractions de détournement ou de gestion frauduleuse des entreprises publiques ainsi qu’aux experts et consultants du Service Chargé des Entreprises Publiques (SCEP).

D’après une note du SCEP qui date de 2004, la privatisation favorise la bonne gestion, la rentabilité et le développement de l’activité de la société. Elle permet aux gouvernements de se concentrer sur l’art de gouverner. Lorsqu’elle est réussie, la privatisation crée des revenus et des emplois qui peuvent générer, par le biais de l’impôt, des recettes que les gouvernements peuvent utiliser pour réaliser les missions classiques comme la sécurité, l’éducation, la santé, la mise en place et le développement des infrastructures. Bref, l’instauration d’un environnement favorable aux affaires, conclut cette note. L’Etat pourrait explorer cette voie pour redynamiser les sociétés publiques qui patinent.

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