Les effectifs pléthoriques dans les salles de classe, la vétusté des infrastructures et des équipements utilisés dans les ateliers, l’insuffisance des matelas, l’inexistence de certaines sections sont certains des défis auxquels l’ETS Kamenge est confrontée. Malgré ces défis, ceux qui se sont entretenus avec Burundi Eco affirment que l’ETS Kamenge est une étoile qui illumine la jeunesse. La plupart de ceux qui l’ont fréquenté parviennent à se prendre en charge à travers la fructification des techniques apprises à cette école
Mardi le 8 décembre 2021, un reporter de Burundi Eco a effectué une visite à l’Ecole Technique Secondaire de Kamenge. De l’entretien avec Jean Bosco Nzitonda, directeur de cette école, il est ressorti que les activités scolaires vont bon train. Les élèves et tout le personnel de cette école sont à l’œuvre chacun en ce qui le concerne mais, malgré tous ces efforts, cette école est confrontée à certains défis. C’est à titre illustratif, Les effectifs pléthoriques dans les salles de classe. Cette école dispose de plus de 3000 élèves dont 713 filles. Malgré cet effectif, elle n’a que 84 enseignants permanents et 9 vacataires. Et tous ces élèves sont dispatchés dans 38 salles de classe. En moyenne, chaque classe est occupée par plus de 80 élèves. Selon Nzitonda, avec ces effectifs, on fournit beaucoup d’efforts pour pouvoir améliorer la qualité de l’enseignement. Et c’est la raison pour laquelle le taux de réussite va crescendo. A l’examen d’Etat, édition 2020-2021, il se réjouit que le taux de réussite était de 65,9% contre 31% à l’examen d’Etat, édition 2018-2019.
La vétusté des équipements pose problème
De plus, les équipements utilisés dans les ateliers destinés aux travaux pratiques sont insuffisants, archaïques et vétustes. Et puisque les élèves sont nombreux, on les subdivise en deux groupes pendant les travaux pratiques pour que tous les élèves parviennent à mettre en pratique les théories apprises en classe. Donc, les enseignants sont obligés de travailler toute la journée. Les après- midi sont destinés aux travaux pratiques. Tous ces efforts sont fournis pour que l’élève qui a fréquenté l’ETS Kamenge parvienne à se prendre en charge en pratiquant ce qu’il a appris en classe. Et d’après les sondages faits par cette école, la plupart des lauréats de l’ETS Kamenge ne finissent pas par errer dans les rues a la recherche d’un hypothétique emploi. Ils parviennent à se créer de l’emploi.
D’autres anomalies
De plus, il y a un manque criant de matelas, la vétusté des infrastructures et des grandes marmites (Muvero) utilisées dans la cuisson des aliments des élèves. Nzitonda fait savoir que ces marmites tombent souvent en panne. Et d’ajouter qu’elles sont chères, car elles ne s’achètent pas à moins de 8 millions de FBu. Et, malgré tous ces défis, il invite les élèves à travailler beaucoup pour qu’ils puissent fructifier les techniques apprises en classe et combattre le chômage qui s’invite chez la majorité des jeunes.
Même son de cloche pour Salvator Bandyambona, secrétaire de direction à l’ETS Kamenge. Ce sexagénaire a terminé ses études secondaires à cette école en 1973 dans la section menuiserie. Selon lui, l’ETS Kamenge revêt une importance capitale pour ses lauréats, car ceux qui fréquentent cette école parviennent à se prendre en charge à travers la mise en œuvre des techniques apprises à cette école. Pour lui, c’est une étoile qui illumine la jeunesse.
Les sections disparaissent progressivement
Néanmoins, l’effectif des sections va decrescendo. Auparavant, il y avait des sections comme la menuiserie, le bâtiment, l’électricité, les machines outils et la mécanique automobile dans le cycle A3. Et d’ajouter les sections tôlerie et garage dans le cycle A4. Dans ces sections, on formait des techniciens qui vont directement sur le marché du travail. Ils étaient directement engagés par les sociétés publiques et privées. Et Bandyambona fait savoir qu’ils servaient bien le pays. La section audiovisuelle a aussi existé à l’ETS Kamenge. Ceux qui l’ont embrassé étaient des lauréats qui venaient de terminer le cycle A2. Ils faisaient deux ans. Nonobstant, Il déplore le fait qu’avec le temps, la majorité de ces sections n’existent plus à l’ETS Kamenge. Elles ont disparu. Et la plupart de ces sections relevaient du cycle A3 qui jouait un rôle primordial dans la formation des techniciens très compétents. Ils jouissaient une formation technique de base solide avant d’embrasser le cycle A2.
Il y a combien de sections actuellement ?
Actuellement, cette école ne dispose que de 6 sections, à savoir : l’électricité industrielle, l’électricité électromécanique, l’électronique, l’informatique de télécommunication, l’informatique de maintenance et la mécanique générale. Cet ancien technicien demande la résurgence de ces sections, car elles contribuent au développement du pays et à l’amélioration des conditions de vie des ménages. De surcroît, cette école a besoin d’équipements modernes pour pouvoir être à la hauteur de sa mission de former des techniciens compétents.
Notons que l’ETS Kamenge existe depuis 1949. Elle va fêter son jubilé de diamant en 2023.