La fête du travail est une occasion pour les travailleurs et les employeurs de s’autoévaluer dans le but d’aller de l’avant. Cette année, les travailleurs burundais saluent différentes initiatives prises par le gouvernement à leur égard pour améliorer les conditions de travail. Malgré tout les défis persistent
Samedi premier mai 2021 le Burundi s’est joint au monde entier pour célébrer la journée internationale du travail et des travailleurs. A l’instar du Président de la République qui s’est joint à la population de la commune Buganda (Cibitoke), les hauts cadres du pays se sont rendus dans différentes provinces du pays à cette fin. Le premier ministre, quant à lui, a présidé les cérémonies dans la ville de Bujumbura, au stade Intwari. Dans son mot de circonstance, il a fait savoir que cette fête est une opportunité pour prendre conscience de la nécessité du travail. Quiconque travaille convenablement doit gagner sa vie d’une manière ou d’une autre et doit sûrement se développer. « Nous saluons vivement tous les travailleurs qui s’attèlent à leur boulot sans pour autant tromper la vigilance de leurs supérieurs, mais également ceux qui prennent leurs responsabilités en main pour atteindre leurs objectifs », indique le premier ministre de la République du Burundi. Il rappelle également que le gouvernement ne ménage aucun effort pour garantir le bien-être des travailleurs ouvrant dans les secteurs tant publics que privés.
Avant les cérémonies proprement dites, les travailleurs des secteurs tant public que privé ont défilé autour de la pelouse du stade Intwari.
Mélance Hakizimana, vice-président de la Confédération des Syndicats du Burundi (COSYBU) abonde dans le même sens. Pour lui, la fête du travail et des travailleurs est une occasion offerte à ces derniers et à leurs employeurs pour s’autoévaluer dans le but d’améliorer les conditions de travail pour aller de l’avant. Même si les défis ne manquent pas, il y a quand même des initiatives gouvernementales à saluer. La COSYBU est satisfaite des mesures prises par le gouvernement pour combattre le Coronavirus. Elle salue également le projet en cours de préparation visant l’augmentation de la pension de retraite. Dans le secteur éducatif, la COSYBU salue la décision de prendre seulement en considération la note de l’examen d’Etat pour avoir accès à l’enseignement supérieur.
Dans la bonne gouvernance, la COSYBU ne cache pas sa satisfaction au sujet des réformes mises en place par le ministère en charge du développement communautaire dans la collecte des recettes communales sur toute l’étendue du territoire nationale. Elle salue également la manière dont le recrutement des travailleurs se fait dans les secteurs de l’éducation et de la santé, car la transparence y est. Dans le secteur agropastoral, l’Etat a fait de son mieux pour mettre l’engrais chimique à la disposition des agriculteurs. Il a fixé aussi le prix du grain de maïs à 680 FBu par kilo. Un prix rémunérateur pour les producteurs. La liste des mesures salutaires n’est pas exhaustive, mais les défis ne manquent pas non plus.
Les défis à relever
Premièrement, la COSYBU milite toujours pour la liberté des syndicats des travailleurs et le respect de leurs droits conformément aux textes de lois qui régissent ces derniers le Code du travail, le Statut général des fonctionnaires, etc. Actuellement, tous les travailleurs ont le droit de s’affilier aux syndicats, y compris ceux qui œuvrent dans le secteur informel. M. Hakizimana a évoqué la politique salariale et la non discrimination au travail. L’Etat burundais est en train de promouvoir différentes catégories de la population, plus particulièrement en menant une lutte contre les violences faites aux femmes et aux autres travailleurs en général. Que ce soit à la maison ou en milieu de travail. Il a souligné également les réformes mises en place dans le recrutement de nouveaux travailleurs. Et de saluer la transparence qui s’est manifestée dans le recrutement dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Cela a pu corriger la mauvaise habitude du favoritisme. Il demande que cette nouvelle tendance soit vulgarisée dans plusieurs secteurs.
Concernant la protection des risques au travail et la sécurité sociale, il se manifeste une pénurie des médicaments au sein de la mutuelle de la fonction publique et dans les pharmacies avec qui elle collabore. Pour lui, la politique de revoir les pensions des fonctionnaires de l’Etat est salutaire, mais il ne faut pas ignorer ceux qui travaillent dans le secteur privé. En ce qui est de l’INSS, ce dernier devrait traiter séparément les civils et les agents de sécurité/les militaires ou créer un fonds qui leur est propre. Selon lui, les militaires et les policiers sont beaucoup plus exposés aux risques que tout autre travailleur. Il n’a pas oublié de mentionner que le gel des annales cause toujours problème.