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Fièvre de la vallée du rift : Quand l’épidémie affecte les revenus des ménages

La récente apparition de la fièvre de la vallée du rift a occasionné des retombées économiques négatives dans l’administration fiscale et dans les ménages. Sous le choc, les victimes souhaitent la reprise des activités d’abattage d’animaux, bien sûr après vaccination ou examens cliniques    

Selon Célestin Kabwari, comptable de la commune de Mugongo-Manga dans la province de Bujumbura à l’Ouest du pays, 60% des recettes collectées par la commune proviennent du marché pour bétail de Rwibaga.

« Chaque jeudi (jour du marché) au marché pour bétail de Rwibaga, les recettes collectées varient entre 2 millions et 3 millions de FBu. Cela fait une semaine que le marché est fermé. Nous n’avons collecté pour d’autres produits écoulés sur le marché que 500 mille FBu seulement », déplore-t-il avant de signaler que la commune était en train de réaliser des projets de développement.

Il informe que pour ces projets, la commune va continuer à utiliser l’argent versé sur son compte. Le problème est que si la situation persiste, il y aura un fossé sur le compte. Ces projets qu’on est en train de réaliser vont s’arrêter, indique M.Kabwari.

Le calvaire touche également le Nord du pays. Dans toute la commune Ngozi de la même province, les pertes causées par la fermeture des marchés pour bétail, pour chèvres et pour moutons tournent autour d’un million 100 mille FBu par semaine, soit environ 3 millions de FBu si on se réfère au début de la fermeture de ces marchés, selon les sources sur place. 

Les conséquences de la fièvre de la vallée du rift se font sentir dans les ménages et dans l’administration fiscale.(Marché pour chèvres et pour moutons de Gihosha vide)

Le malheur des uns et le malheur des autres

Au centre du pays, les conséquences de la fièvre de la vallée du rift se font sentir dans la commune de Bugendana de la province de Gitega. A part que les carcasses d’animaux abattus étaient étalés au centre Bugendana sur la route Ngozi-Gitega (RN15) tout comme les brochettes grillées où tout le monde (les voyageurs, les habitants de la région) pouvait s’approvisionner à volonté, la région de Bugendana fournissait la viande aux boucheries de la capitale économique Bujumbura, au marché de la province de Gitega…

«Aujourd’hui le 1er juin, nous n’avons abattu ni une vache, ni une chèvre ou un mouton. Chaque jour, les vaches abattues varient entre 20 et 40. Nous utilisons une centaine d’employés à l’abattoir de Bitare», précise Emmanuel Niyonkuru, représentant des bouchers de la commune Bugendana.

Il avoue que le travail est à l’arrêt à ce jour et a peur que si la situation perdure, les bouchers et leurs employés vont consommer le capital. La commune va, à son tour, perdre les recettes collectées dans les impôts et taxes.

Jean Marie Vianney Ndibanje, comptable communal de Bugendana informe que la commune tire profit de la commercialisation de la viande. Dans les recettes collectées dans les impôts et taxes payés dans la commercialisation de la viande des vaches, la commune a collecté, selon toujours lui, 1 million 635 mille FBu au mois d’avril, 1 million 500 mille FBu au mois de mars, 1 million 974 mille FBu au mois de février.

« Au mois de mai où il a été annoncé la fièvre de la vallée du rift, la commune Bugendana a collecté dans la commercialisation de la viande de vache 710 mille FBu », déplore M.Ndibanje avant de faire remarquer qu’au cours du même mois, les taxes collectées dans la commercialisation des chèvres et des moutons ont chuté passant d’un million de FBu à 600 mille FBu au marché de Bitare et de 500 mille FBu à 300 mille FBu au marché de Mutoyi.

Le comptable de la commune Bugendana fait savoir que la chute des recettes communales pourrait impacter la bonne continuation des projets de développement, entre autres la construction des ponts reliant les collines, la construction du bureau de la zone Mutoyi, l’aménagement des sources d’eau potable…

Les ménages touchés

Isidore Nsabumuremyi est commerçant de chèvres au marché pour chèvres et pour moutons de la zone Gihosha dans Bujumbura mairie.

Il signale que dans les conditions normales, il vendait trois chèvres par jour et obtenait un bénéfice de 20 mille FBu. «Cela fait deux semaines que le marché est presque fermé. Or, je devrais envoyer au moins 20 mille FBu à mon épouse résidant dans la commune Gatara de la province Kayanza pour qu’elle arrange les travaux dans le ménage», dit-il. Ce qui n’est plus le cas.

Et de continuer : « Moi aussi j’étais rassuré de me restaurer deux fois pendant la journée et de m’acheter une limonade chaque jour. Aujourd’hui, j’utilise mon capital pour la restauration et je ne mange qu’une seule fois par jour ».

Tenant un bar-restaurant à côté du marché pour chèvres et pour moutons de Gihosha, Vincent Barutwanayo avoue que la moisson n’est pas bonne.

Au lieu d’encaisser au moins 100 mille FBu par jour, la donne a changé et les recettes ont diminué de moitié. Ces dernières s’évaluent entre 45 mille FBu et 50 mille FBu.

Nos sources convergent sur la vaccination ou les examens cliniques afin que la situation d’abattage et de commercialisation de la viande de la vache, de la chèvre et du mouton se normalise.

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