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Fixation des prix de certains produits vivriers : Quelle plus-value pour le consommateur ?

Le gouvernement du Burundi via le ministère ayant l’agriculture dans ses attributions vient de fixer les prix au producteur pour certains produits vivriers comme la pomme de terre, le riz, le haricot et les oignons rouges et blancs. Certains agriculteurs trouvent plutôt que les prix fixés sont loin d’être rémunérateurs comparativement aux efforts fournis 

Après le prix au producteur des grains de maïs sec qui a été fixé à 680 FBu le kilo, le gouvernement du Burundi via le ministère ayant l’agriculture dans ses attributions vient de fixer les prix d’achat au producteur pour certains produits vivriers. La pomme de terre s’achètera à 700 FBu.Le riz paddy court s’achètera à 830Fbu, le riz plat grain court à 950Fbu, le riz paddy grain long à 860 FBu, le riz paddy blanc grain long à 1000 FBu, le haricot volubile catégorie 1 homogène à 1100 FBu, le haricot nain homogène catégorie 2 à 950 FBu, le haricot mélangé à 900 FBu, les oignons rouges à 1200Fbu et les oignons blancs à 750 FBu.

La fixation des prix de certains produits vivriers vise l’augmentation et la valorisation de la production agricole et une rémunération équitable du producteur.

Une mesure qui vise la promotion des agriculteurs

Le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, Déo Guide Rurema a fait savoir que ces mesures ont été prises pour augmenter et valoriser la production agro pastorale. Selon lui, ces prix ont été fixés tenant compte de l’effort fourni par un agriculteur et la rémunération y relative. Rurema tranquillise les agriculteurs qu’il n’y aura pas de problèmes liés aux marchés d’écoulement, car toute la production sera achetée dans le cadre des stocks stratégiques.

Pour certains agriculteurs, cette mesure sera d’une grande utilité. « Le fait d’avoir un marché d’écoulement garanti tranquillise tout agriculteur. Pendant la récolte, on nous achetait des haricots entre 300 FBu et 400 FBu. Nous n’avions jamais vendu les haricots à plus de 800 FBu avant », se réjouit Godefride Ndayishimiye, agricultrice.

Une mesure contestée par certains agriculteurs

D’un autre côté, certains agriculteurs estiment que le gouvernement ne devrait pas fixer des prix uniformes pour tout le pays car toutes les régions ne sont pas productives de la même manière. Ce qui explique que les efforts fournis par les agriculteurs des régions productives ne sont pas égaux à ceux des régions peu productives. « Ces produits vivriers sont saisonniers, que le prix soit uniforme pour toutes les saisons et toutes les régions, cela n’avancera en rien l’agriculteur », fait savoir Jacques Manirakiza, un agriculteur de la province de Kayanza. Le ministère ayant l’agriculture dans ces attributions devrait consulter les agriculteurs avant de fixer ces prix.

Les prix pratiqués sur le marché sont plutôt importants

Les consommateurs qui se sont confiés à nos micros ont fait savoir que le prix d’achat au producteur est important, mais qu’il faut tout de même fixer les prix sur le marché. Cela évitera les spéculations des vendeurs. « Aujourd’hui, nous achetons des oignons blancs par exemple à 1500 FBu le kilo alors que le prix d’achat au producteur est fixé par le gouvernement à 750 FBu le kilo. En l’absence du prix sur le marché, chaque vendeur fixera ses propres prix et l’acheteur en sera victime », déplore Claudette Mbonimpa qui achetait des oignons au marché de Kanyosha.

Eric Ntirandekura vend des pommes de terre à Kanyosha. Il pense que la fixation des prix sur le marché dépend de plusieurs facteurs. « Il serait difficile de fixer le même prix pour tous les vendeurs. Les prix de vente d’un produit dépendent de plusieurs facteurs, entre autres le transport et les saisons culturales. Espérons qu’en fixant les prix sur le marché, tout cela sera tenu en considération », fait-il savoir.

Le ministère ayant l’agriculture dans ses attributions compte commencer la collecte des produits vivriers concernés par la mesure de fixation des prix au producteur, à une date qui sera communiquée prochainement.

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